« On n’installe pas quelqu’un ou ne démet pas quelqu’un à partir des réseaux sociaux; un manque d’élégance politique »
Elle n’est pas tendre au sujet de l’instabilité installée dans la coordination la coordination FPI du Guémo, Meho Antoinette se veut claire dans cet entretien. «On ne démet pas sur les réseaux sociaux. On ne m’a encore rien signifie…». Et là, la militante, depuis 1990 parle de la gestion de l’OFFPI.
C’est que la coordination FPI du Guemon connaît des soubresauts en son sein. Au moment où Lorougnon Odette installait BAHIA Pélagie, transfuge de L’UNG, MEHO Antoinette positionnait Christine Sekongo à la tête de cette même coordination. Une situation qui la plonge dans un bicéphalisme. Au micro de ledebativoirien.net dame MEHO ANTOINETTE déplore la manière peu élégante avec laquelle, Djetouan Gisèle, une proche de la vice-présidente Marie Odette Lorougnon annonce son éviction et explique sa démarche.
Que se passe-t-il avec en ce moment au FPI dans le Guemon ?
Mého Antoinette : Je suis une élue de la fédération de Duekoué et membre du comité central. Aucun papier ne m’a été notifié que j’ai été démis. Je connais les textes, on ne démet pas les gens sur les réseaux sociaux. Oui je dit qu’on n’installe pas quelqu’un ou ne démet pas quelqu’un à partir des réseaux sociaux; c’est un manque d’élégance politique pour quiconduit des militants. L’élection de Bahia est une comédie.
Je suis toujours attachée à l’application des textes. J’ai fait la prison au nom du FPI. Ceux qui me taxent d’être proche de Simone GBAGBO, doivent savoir que cette dame est deuxième vice-présidente du parti. Je suis militant du Front Populaire Ivoirien et me range derrière l’idéologie du parti. Quand Simone GBAGBO était en prison, Marie Odette a organisé son anniversaire et j’étais la présidente du comité d’organisation. Parce que on m’a a vu à ses côtés, lors de son 72 anniversaire, on me traite de tous les maux. Simone GBAGBO est-elle militante du RDR ?
Que vous reproche-t-on ?
Nos adversaires ont maté ma famille, m’ont emprisonné. Cela n’a pas dilué mon engagement. Aujourd’hui, c’est des gens de mon propre parti qui veulent me mater parce que je suis proche de la Vice-présidente Simone EHIVET GBAGBO. Qu’ils aient le moral. Je suis secrétaire nationale OFPI chargé de l’encadrement des fédérations du Guemon. À cet titre là, on ne peut installer une coordination dans le Guemon sans que nous ne soyons informés.
La rencontre du 3 juillet 2021 avait pour objectif de redynamiser la coordination, quand l’ancienne coordinatrice nous apprend qu’elle ne pourra plus poursuivre sa mission à la tête de la coordination. Je précise que madame Baya Ange était présente à cette rencontre. Nous nous apprêtions à convoquer une réunion, pour installer l’adjointe de la désormais ex-coordinatrice selon les dispositions de nos statuts et règlements intérieurs. Soudain on apprend qu’une parodie d’élection se tient au Mont Zattro pour élire madame Baya comme nouvelle coordinatrice du Guemon. C’était le 13 juillet 2021.
Quand j’appelle la vice-présidente Lorougnon Odette pour savoir de quoi il était question, elle profite de l’occasion pour convoquer précipitamment une réunion à son domicile. Sur place Odette nous informe que, c’est parce que nous sommes incapables de mobiliser et que nous serions jalouses de Mme Baya. (Rires). Elle confirme son soutien à cette dame en allant l’investir le dimanche 18 juillet 2021. Jour choisi expressément, parce que ce jour est également le jour anniversaire de Marie Odette Lorougnon. Nous avons compris que la magouille avait été planifiée depuis longtemps. De notre côté nous avons poursuivi sereinement la procédure d’installation de madame Christine Sekongo en nous appuyant sur nos textes. Je veux qu’on respecte les textes.
C’est une guerre interne à la coordination qui se dessine ?
J’ai une histoire de militante avec mon parti politique. C’est à Yopougon, dans les années 1990 que je fais mes premiers pas en politique et au sein du Front Populaire Ivoirien20. Combative et déterminée, les femmes me confient le secrétariat de base de l’OFFPI de Gotham et me donne le nom « MAMAN GBAGBO ». C’est alors que je suis appelée en 2001 au bureau fédéral de l’OFFPI Abidjan-Banco.
Le 3 janvier 2011, suite à l’attaque de Duekoué par la rébellion armée, mon nom et contact sont communiqués à la RTI par la Présidente de l’OFFPI, madame Marie Odette Lorougnon afin que je puisse servir de relai pour les dons aux déplacés. Après l’arrestation et la déportation de notre chef le Président Laurent GBAGBO en 2011, Marie Odette Lorougnon m’appelle avec d’autres camarades, à de plus hautes responsabilités pour maintenir la flamme militante des femmes dans notre région martyre.
Mme Bah Christine, Nanhi Collette, Oulaï Hélène, Lydie Banhié et moi même Antoinette Mého sommes nommées Secrétaires Nationales de l’OFFPI Chargées du Guémon. L’agression de ma famille, puis mon arrestation le 10 août 2016 avec les 9 mois passés en détention à la MACA n’ont pas réussi à briser mon engagement dans la lutte pour la justice. Donc je demande à tous le respect de ce combat et de notre engagement au sein du parti. Les choses ne doivent pas se faire comme les gens veulent. Nous devons nous serrer les coudes pour notre parti. Et mon engagement au FPI est intact.
Par MARTIAL TAHOU
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