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« Le décor est planté. Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan, des anciens camarades, sont devenus des ennemis jurés et leur parti est devenu, l’un pour l’autre, le principal adversaire politique sur l’échiquier ivoirien.
À son congrès constitutif (16 au 17 octobre 2021), le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a désigné Gbagbo comme son président. Et s’il a invité tous les partis, il a royalement ignoré le FPI, « l’enveloppe » qu’il veut réduire à sa plus simple expression ou vider de sa substance. Le 9 août 2021, en effet, l’ancien président de la République et fondateur de cet ex-parti au pouvoir a prononcé la rupture politique avec Affi, son ancien Premier ministre et président du parti à l’issue d’une crise interminable. Il a choisi de faire chemin à part en créant un nouveau parti.
Réponse du berger à la bergère. A son 6è congrès extraordinaire (13 novembre 2021), le FPI a refusé, à son tour, d’adresser une invitation au PPA-CI parce que « son fondateur s’est fixé comme objectif de détruire le FPI », selon Affi. Et c’est la guerre de tranchées. Dans cette ambiance électrique entre des camarades d’hier en rupture de ban et qui s’adonnent à des démonstrations de force pour convaincre de leur représentativité, le RHDP peut boire du petit lait. Après que son président, le chef de l’État Ouattara, a, dans un schéma maîtrisé, reçu Gbagbo, le 27 juillet 2021, et Affi, le 28 octobre, il a participé aux assises des deux partis rivaux, volant presque la vedette.
Et il est en position de force face à une opposition qui se combat entre elle pour lui tirer une épine du pied. Maître du jeu, il a fait donc annoncer, par le Premier ministre Achi, la reprise, en décembre, du dialogue politique, qu’il va verrouiller, avec une opposition en désordre de bataille. Car, cerise sur le gâteau, de part et d’autre, on lui fait la cour, sans en donner l’air. Le PPA-CI marche sur des œufs dans le but de voir aboutir ses revendications: libération des prisonniers politiques et régularisations administratives. Quant au FPI, qui nourrit les mêmes attentes, il n’écarte pas une perspective d’alliance. Comme en 1995 dans le cadre du Front républicain.
Dans ce duel à mort et à distance, Mme Simone Ehivet-Gbagbo a mis les deux protagonistes d’accord sur leur désaccord. D’un côté, elle a boycotté le congrès constitutif du PPA-CI et elle refuse de siéger dans ses organes. De l’autre, elle a brillé par son absence au congrès extraordinaire du FPI. Et tout va bien.
Avec F. M. Bally
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