Les décisions du 4 novembre 2021, sont-elles prises en toute liberté de conscience et connaissance, par le président du PDCI RDA, Aimé Henri Konan Bédié ? S’il s’agit de gérer le parti, Vert et Blanc, c’est qu’elles annoncent un orage; puisqu’elles sont porteuses d’un programme contre le signataire.
Les militants et les observateurs, le 4 novembre 2021, ont pris connaissance d’une batterie de décisions, pour la vie du PDCI-RDA. Décisions arrêtées par le président, Aimé Henri Konan Bédié. Un président dont les actes sont scrutés, depuis le colloque d’octobre 2021 clôturant les festivités des 75 ans d’existence du parti. Puisqu’au terme de l’anniversaire, il a été décidé, un acte déterminant pour la vie et la direction que prendra cette formation politique: la tenue de son 13ème congrès, à forts enjeux, en 2022.
Si les récentes décisions sont appréciées, vu les nécessités de service, l’une d’entre elle, (si ce ne sont elles toutes), cache quelques intentions inavouées et qui en cachent assez. Contient-elle un danger pour le parti et surtout pour le président Bédié? Affirmatif répondent les avertis. Car à l’observation, depuis quelques mois, dans une ambition de dépouiller le chef du secrétariat exécutif, Pr Maurice Kakou Guikahué, des mains font, avec mêmes les pieds, prendre et signer des décisions au président du PDCI-RDA. Des décisions qui l’exposent lui-même et qui risquent de lui nuire.
Après une lecture paisible et une appréciation de l’enjeu, l’une des six décisions du président Bédié qui est, lui-même au centre des débats des différentes officines internes au PDCI RDA: «Doit-on allez au 13ème congrès avec lui et doit-on aller en 2025 avec lui, toujours à la tête du parti ?», interpelle. Car, de la réponse à ce questionnement dépendra, la vie du parti post-congrès, dès lors que le Président au PDCI est un organe.
Que disent ces décisions ?
Décisions n°0061, n°0062 n°00621 portant nomination de vice-présidents : messieurs, Ndri Kouadio Pierre Narcisse, Tanoh Thierry et Mandodja M’bia Roger. Décisions que le Secrétaire Exécutif, Chef du Secrétariat Exécutif est chargé de mettre en exécution.
Suivent les Décisions n°0064 et n°0065 portant création d’un Conseil de Surveillance et nomination du responsable dudit Conseil. Le nouveau vice-président désigné à ce poste, N’dri Kouadio Pierre Narcisse sera chargé essentiellement de veiller au bon fonctionnement des différentes structures opérationnelles du parti. Mais aussi de favoriser l’harmonisation, la cohésion et l’unité entre les instances créées et le secrétariat exécutif. Et là, c’est le directeur du cabinet du président qui est chargé de l’exécution de ces décisions.
L’esprit de cette décision selon ces concepteurs est d’éloigner, les répétitifs contacts entre le Président du parti et le Secrétaire Exécutif ; lesquels contacts ont créé une proximité qui représenterait un danger pour eux qui sont dans l’entourage immédiat du président Bédié.
Et enfin vient la sixième décision du 4 novembre, n°0066 portant, fonctionnement de la direction financière du parti. Elle stipule que la direction financière du PDCI RDA et tous les services qui y sont liés sont, désormais, directement rattachées au président du parti, Bédié. Elle aussi, comme les deux précédentes, doit son exécution au directeur du cabinet du président du parti, Ehouman Bernard. Son ancien titulaire a été promu vice-président et c’était Tanoh Thierry. L’ont qu’il écoutait aussi, le secrétaire exécutif, puisque ce service était membre du secrétariat exécutif. Il est désormais et directement rattaché au président du parti. De petits calculs! L’on saura.
Mais, c’est cette sixième décision qui intéresse l’observateur. Puisqu’elle cache une arme redoutable: son esprit. Rattacher la Direction financière et tous les services liés à elle, au Président Henri Konan Bédié, n’est qu’une astuce que les penseurs de ladite décision entendent exploiter au moment venu. Puisque le Secrétaire exécutif chargé des finances (statutaire) n’aura plus sa place au sein du Secrétariat exécutif, étant entendu qu’il est vice-président désormais. Donc, la caisse du président et celle du parti sont désormais confondues entre les mains du même président. La décision le dit clairement. Le cabinet applaudit.
LIRE/scanne des décisions61, 62 ,63,64,65,66
Quel est le danger ?
Imaginons un peu une situation. Si désormais le président Bédié gère directement les finances du parti, puisque personne ne lui demandera de comptes et qu’il ne se demandera pas à lui-même le point des entrées ou sorties, et qu’un audit est diligenté par l’Etat. Il subventionne les partis politiques, donc peut demander des comptes aux bénéficiaires de ses fonds, le président Bédié serait accusé de détournement par l’action des mains non loin de lui et qui ont une autre couleur que le sienne. Il va être discrédité s’il n’est jeté en prison, se des manœuvres sont découverts dans la gestion. Une arme façonnée et directement déposée entre les mains du pouvoir. Ne dites pas RHDP qui n’a pas encore renoncé à la fusion du PDCI en son sein.
Même dans les schémas en construction dans ces officines obscures au sein du PDCI qui travaillent à la chute de Bédié, il n’est pas à exclure de voir des agitateurs susciter des personnes qui viendront réclamer aussi un audit de leurs cotisations en qualité de militants, fonds directement aux mains du président Bédié. D’autant que c’est lui qui manipule désormais leur argent. Pour le voir couler, ceux qui ont donné cette belle idée au président Bédié se feront un énorme plaisir de petits coups financiers qui retomberont directement sur lui ? A qui demandera-t-il des comptes ou points financiers?
Une grave décision qui risque de le mettre en difficulté au prochain congrès, puisqu’avant celui-ci, des coups financiers ne sont pas à craindre et à redouter. C’est une vraie cabale qui est en cours contre Henri Konan Bédié, au sein de son propre parti. Ils foulent au pied les statuts et règlements du parti qui déterminent la gestion des finances. L’on dira, nécessité de service.
A bien observer, ces décisions et nominations, du 4 novembre 2021 ont en filigrane, un plan souterrain pour pousser Bédié à l’écart en l’exposant à des poursuites probables et prochaines. Dans un seul but : fragiliser le secrétaire exécutif, Maurice Kakou Guikahué. Tapis dans l’ombre et dans l’entourage direct du président, les concepteurs de telles réflexions pensent que, la direction des finances rattachée au président du parti fragilise, le Secrétariat Exécutif. Et par conséquent, fragilisera le secrétaire exécutif en chef. Alors que des informations indiquent clairement, qu’il ne gère pas les finances puisqu’il n’a jamais eu droit à la signature, depuis sa nomination en 2013 au 12ème Congrès.
Les fossoyeurs du PDCI et les détracteurs du président Bédié, ceux qui veulent la disparition du parti pour le fondre dans le RHDP et ceux qui veulent mettre Bédié en congé, n’ont pas encore baissé les bras. Sont-ils loin de son propre cabinet ? Ils veulent discréditer le président Bédié pour l’évincer, mains et pieds liés, de la tête du parti au prochain congrès en 2022 en l’humiliant. La machine du piège est en marche. Va-t-il y échapper?
HERVE MAKRE
Ledebativoirien.net
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