Ledebativoirien.net
« Contrairement aux attentes de certains, les Maliens ont choisi de mettre, non pas de l’eau dans leur gingembre, mais du gingembre dans leur eau dans la bouilloire. Et depuis l’indépendance, le 22 septembre 1960, c’est, en dehors de quelques parenthèses de l’histoire, le même discours pour revendiquer le respect de la souveraineté et de la dignité du pays.
Le 21 janvier 1961, Modibo Kéita, premier président malien (22 septembre 1960 – 19 novembre 1968), souverainiste et panafricaniste, était tout feu tout flamme.
Dans une déclaration solennelle et sans équivoque, il refusait le parapluie militaire français. Fustigeant le jeu trouble de la politique du « diviser pour mieux régner » de la France dans l’éclatement de la Fédération du Mali, il lui ordonnait, en conséquence et sans délai, de retirer ses troupes du territoire malien. Ci-dessous, l’extrait de ce discours.
(…) La décision de mon pays et de mon gouvernement est l’expression de notre conviction qu’à moins d’abandon volontaire de souveraineté de la part d’un État jeune ou d’accords particuliers dans le domaine de la défense, les troupes de l’ex-puissance coloniale ne peuvent stationner sur le territoire de l’ex-colonie aux côtés des troupes du jeune État ». 61 ans plus tard, bis repetita sur le même ton de la défiance et de l’insoumission. Les autorités militaires de la transition sont placées en isolement, en raison des sanctions qui frappent le Mali. Mais peu leur chaut.
« Le gouvernement de la république du Mali prend acte de la décision unilatérale du 17 février 2022 des autorités de procéder au retrait des forces militaires de Barkhane et Takuba, en violation des accords liant la France et le Mali et impliquant d’autres partenaires. Cette décision fait suite aux annonces également unilatérales de la France, le 3 juin 2021, de la suspension des opérations conjointes avec les forces armées maliennes, et le 10 juin 2021, de la fin de l’opération Barkhane, sans préavis et sans consultation préalable de la partie malienne.
Ainsi, d’hier à aujourd’hui, les descendants de Soundjata Kéita restent droit dans leurs bottes, refusant de s’en laisser conter et de subir, sans broncher, des diktats et autres humeurs de puissances étrangères.