urgent à Gagnoa-une affaire d’orpaillage clandestin secoue un village de Serihio: la destitution du chef réclamée

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Cette affaire d’orpaillage clandestin est plus que d’actualité en Côte d’Ivoire. Et voilà qu’elle secoue cette paisible bourgade de Valoua, située dans la sous-préfecture de Serihio, sur l’axe Gagnoa-Gueyo (Soubré), au centre-ouest de la Côte d’ivoire.  Selon les villageois, Séaba Okoubi Aaron leur chef de village n’est pas étranger à cette pratique avec l’arrivée des orpailleurs étrangers  dans le village. Ce qui a suscité ce samedi 19 février 2022 une réunion d’urgence du village.

orgappalge valoua une22La communauté, réunie le samedi 19 février 2022,  à l’initiative du président de  la mutuelle du village, a décidé de porter cette affaire devant les autorités : le Sous-préfet de Serihio et le préfet de Gagnoa, visant à la destitution du chef du village, absent à ladite réunion.  Outre cette action, des cadres ont pris  la résolution de saisir directement le tribunal, afin d’accélérer la procédure de destitution du chef du village Valoua, instituteur de son état.

A sa désignation  à la tête du village,  puisque  présentant l’un des bons profils, les populations de Valoua n’avaient  pas mesuré suffisamment un aspect qui leur cause suffisamment préjudice, aujourd’hui. La proximité avec sa population. C’est que, le chef du village, est Chargé de la Pédagogie à l’inspection de Sériho Sous-préfecture, située à 3 km du village, Valoua. Sa famille (femme et enfant) habite Gagnoa (chef-lieu de département)  à 30 km de Valoua. Ce qui traduit qu’il est loin des réalités du village. Ce qui justifie ses absences répétées ou quasiment  aux réunions du village

«Vers la fin d’octobre 202, le chef du village Séaba Okoubi Aaron, donc instituteur, par le truchement de son notable Gohi Djourou Mathurin prend attache avec un groupe d’orpailleurs clandestins. Et à la faveur des obsèques de notre matriarche Sapaguehi l’on remarque la présence suspecte de personnes étrangères dans la maison de l’oncle du chef, au village. Renseignements pris, ce sont des orpailleurs qui se rendent au bord du fleuve,  la Davo. Contactés, le 25 novembre 201, ils déclarent qu’ils y sont pour une prospection», explique Kougnon Zady Antony, membre de  la mutuelle du village Valoua.

orgappalge valoua1Face à cette situation qui représente une menace pour Valoua, certains habitants décident de joindre le Chef Séaba Okoubi, mais toutes ces tentatives restent  vaines, et c’est alors que la décision est prise de prévenir le Sous-préfet.

« Plusieurs tentatives pour joindre Séaba Okoubi Aaron sont restées vaines. Nous avons décidé d’alerter le Sous-préfet. Mais l’activité d’orpaillage continue de plus belle.  Il y a la présence d’un liquide visqueux à la surface du fleuve,  la Davo. La pêche  y est infructueuse du fait de cette activité. Face à la complicité avérée du chef et de sa notabilité qui ont offert gîte et couverts à ces criminels, nous avons  décidé de la destitution du Chef», ajoute  Dakoury G. un autre membre de la jeunesse dudit village.

Afin de mettre fin à cette activité illégale, le matériel des orpailleurs est saisi. Informé, le Sous-préfet se rend sur place afin de mesurer l’ampleur de la situation, le vendredi 2 décembre 2021. Le lendemain samedi, soit le 3 décembre 2021, la présence d’un véhicule de type 4×4 attire l’attention et ravive le courroux de la population quand le chef des orpailleurs arrive au village. Rapidement,  le Sous-préfet est informé. Il se déplace en personne encore pour constater les faits.

valoua au sousprefetAu cours de la rencontre avec  le Sous-Préfet, la population exige la démission du chef Séaba Okoubi Aaron. Afin d’éviter une humiliation  l’assemblée propose une médiation et désigne un comité de sages afin  de mener à bien les discussions  et obtenir le départ négocié du chef.  Le Sous-préfet prend acte de cette décision en martelant que l’orpaillage clandestin est interdit en Côte d’Ivoire. Le lundi 5 décembre 2021, sur convocation du Sous-préfet, le porte-parole de la population indignée égrène un chapelet de griefs et rappelle le vœu de voir partir de la tête de la chefferie de Valoua ce qu’il a qualifié  de «groupe de marchands de la mort » qui sert au village des orpailleurs malfaisants.

« Etre chef signifie-t-il propriétaire du village pour décider contre la volonté de la population de l’installation d’orpailleurs clandestins dans le village ? Au regard du discours à la nation du chef de l’Etat, Son Excellence Alassane Ouattara, l’orpaillage clandestin est classé menace terroriste. Donc, nous voulons le départ des  orpailleurs et du chef du village », continue Dakoury G., ne partageant pas l’action du chef du village.

Mais depuis décembre 2021, rien n’a semblé bougé, afin de mettre fin  à l’activité des orpailleurs. Ce qui conduit, les  populations  à des rencontres, pour sauver la Davo, cette rivière source de vie pour les population. C’est ce qui justifie la rencontre du samedi 19 février 2022 avec  plusieurs  mesures.

«La réunion du weekend, a donné une semaine au comité des sages d’approcher le chef du village, afin de donner sa démission en douceur. Auquel cas, le comité de redressement y compris la majorité des villageois seront dans l’obligation d’intenter une  action en justice, non seulement pour sa destitution mais aussi  pour malversation commises», ajoute Kougnon Zady Antony,de la mutuelle du village.

orgappalge valoua une22«Le chef doit partir. Il en a assez fait. Un chef, c’est celui qui  protège sa  population. Et non le  bourreau de sa population», indique Sery Thérèse à l’issue de  la réunion du weekend, tout comme Okoubi K. Jean Paul : «Nous devons faire vite. Le temps nous  presse».

«Je suis heureux d’être ici à  Valoua après avoir  passé plus de  15 ans  en France. Je remercie tous les jeunes qui se sont levés pour faire barrage  aux orpailleurs clandestins. Moi, je suggère qu’on intente  une action en justice  pour destituer simplement le chef», ajoute Michel Kougnon.

Depuis, le samedi 19 février 2022, les choses semblent s’accélérer à Valoua contre l’orpaillage clandestin. Avec la destitution du chef du village pour un suivi de l’arrêt effectif de la fin de l’action avec une  nouvelle notabilité. Le chef du village  indexé, joint refuse de se  prononcer sur la situation.

GRÂCE OZHYLLY

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