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Côte d’Ivoire-hommage aux victimes de Carrefour Duekoué : les vérités crues du ministre Kouadio Konan Bertin aux cadres du district des montagnes

by redaction · 15 novembre 2022

«Vous ne pouvez pas continuer de vivre dans le souvenir de la guerre…braves femmes de Duékoué levez-vous et reprenez la vie… »

Acte en hommage aux victimes de Carrefour Duekoué. Après l’inauguration d’une fontaine d’eau au quartier Cocoma, le lundi 14 novembre 2022, dans le cadre des actions des festivités de la Journée Nationale de la Paix couplée à celle du Pardon et de l’Oubli, le ministre Kouadio Konan Bertin-KKB, a délivré un imposant message aux populations et cadres du district des Montagnes.

C’est qu’ à la veille, de ce 15 novembre 2022 journée de la paix, saisissant la pose de la première pierre de deux salles classes à l’EPP Carrefour Duekoué, qui a été le théâtre de barbarie, lors de la crise postélectorale de 2011, le ministre s’est adressé sans fioritures aux cadres et chefs traditionnels du district des Montagnes.

Des vérités crues qui n’ont épargné aucune couche de la population, en présence des élus et cadres, dont Albert Flindé le ministre gouverneur des montagnes, le député de Duékoué et le maire, ainsi que du président du conseil régional du Guemon, Serey Doh… Suivez, la touche du ministre KKB, avec l’Envoyé spécial à Duékoué de ledebativoirien.net H. Makré.

En Côte d’Ivoire, les festivités de la célébration couplée, des Journées Nationales de la Paix, du Pardon, et du Souvenir, dans la ville de Duekoué, connaitront leur apothéose ce mardi 15 novembre 2022 en présence du Premier Ministre ivoirien Patrick Achi. Il s’adressera à la nation ivoirienne, dans une ambiance qui revêt un caractère particulier.

Eu égard à l’ardeur de l’animateur desdites festivités qui ont démarré, le jeudi 10 novembre au mardi 15 novembre. L’animateur principal de ces journées, le ministre de la réconciliation et de la cohésion nationale, Kouadio Konan Bertin, avec entregent a imprimé une allure élégante à cette 26è édition, qui est la 2ème sous sa responsabilité. Et pour cause.

Avec des messages et des actions pour le ‘‘Pardon et de l’Oubli’’ portés par lui, les populations de la ville Duekoué qui était presque ville martyr a retrouvé un esprit du vivre ensemble, d’alors cultivé. Ce lundi 14 novembre, veille de la célébration officielle de la journée nationale de la paix, le ministre den charge de la réconciliation et de la cohésion sociale en terre ivoirienne a donc porté un message clair en direction de la classe politique du district des montagnes. Pour la paix !

Les victimes de la guerre parlent

Le ministre sera introduit par dame Pauline ZAIPO, pour le compte des victimes du Quartier Carrefour Duekoué:

«… ce quartier qui a connu des événements horribles et terrible. 11 ans après les séquelles sont encore visibles. Les populations ont certes reçu des soutiens mais les dégâts ont laissé des veuves et des orphelins qui vivent dans des conditions difficiles. Donc voir le ministre de la réconciliation est le signe que l’Etat ne nous a pas oubliés.

Ce jour est un jour de souvenir mais aussi d’espoir, pour l’avenir, car la réalisation de ces classes permettra d’améliorer les conditions d’apprentissage de nos enfants espoir de la Côte d’Ivoire de demain. Ce moment permettra de renforcer la reconstruction difficile que les populations sont en train d’amorcer à cause des évènements de mars 2011,

(Ndlr-liés à la crise postélectoral ayant occasionné des dizaines de morts dans ce quartier) nous acceptons le pardon, de nos frères et nous leur demandons pardon», soutient, Zaipo Pauline épouse Zahie au nom des victimes et de la communauté Duékoué carrefour, dans une gaité retrouvée avec cette action du Fonds de soutien aux victimes de la guerre.

En réponse aux victimes…

le ministre qui pilote la réussite de cette double célébration dira : « Ma présence, celle des cadres et, élus est signe que l’Etat est avec vous et on ne peut pas vous oublier…Quand je suis arrivé ici, les enfants se sont levés en chœur pour dire: ‘‘O veut la paix’’.

C’est pour ces enfants que je dis, mesdames vous avez perdu vos maris dans la guerre, c’est vrai, mais pour ces enfants, pour leur avenir, vous ne pouvez pas continuer de vivre dans le souvenir de la guerre. On doit faire le deuil de la guerre maintenant. Dans nos traditions ce sont les femmes qui tiennent nos sociétés. Braves femmes de Duékoué ne perdez pas espoir levez-vous et reprenez la vie pour ces enfants qui crient on veut la paix…Alassane Ouattara ne peut jamais vous oublier, la Côte d’Ivoire ne peut jamais vus oublier…».

Il poursuit avec une interpellation:

«Quand je suis arrivé chez le chef Senoufo, c’est vrai que je connais Duékoué, mais c’est hier (dimanche 13 novembre 2022) que j’ai connu Duékoué. Chez le chef Senoufo, on m’a présenté le chef des Anango (Nigérians), le chef des Ghanéens, le chef des Dahoméens (Béninois), des Nigériens, le chef des Mauritaniens, des Sénégalais…Je ne parle même pas des Agny, des Baoulé, des Abey etc., c’est toute l’Afrique qui est ici à Duékoué. On n’en voit dans aucun pays en Afrique…C’est pour cela la Côte d’Ivoire est toujours un grand pays ».

aux population allogènes et au chefs traditionnels

«…J’ai dit au chef des Senoufo. Vous travaillez ici (à Duékoué), il faut faire comprendre aux uns et aux autres comment on doit aller, pour vivre ensemble. Ici, quand on devait faire la libation, autant aussi nombreux que nous sommes, il y a un seul qui a fendu la foule pour venir faire la libation sans qu’on ne le conteste. C’est la loi de la tradition qui lui confère son autorité sur la terre.

Ce n’est pas un baoulé, encore moins un Akyé ou un Agni, un Burkinabé ou encore un Sénégalais qui a fait ici la libation. C’est le Wê qui fait la libation ici. Nos parents Baoulé, Agny ou Senoufo etc., quand vous êtes venus ici à Duékoué, l’Etat ne vous a pas accompagné. Vous avez trouvé vos frères Wê ou Guéré qui vous ont accueilli et vous ont donné la terre pour bâtir vos vies. Alors, quand ils ont fini de faire cela, tout ce qu’on peut vous demander en retour, c’est que vous ayez du respect pour eux, qui vous ont accueilli. Les respecter c’est respecter les Us et Coutumes de nos parents…

Mes chers parents, quand tu as donné la terre à quelqu’un pour qu’il ait ce pourquoi il a quitté chez lui pour avoir cela chez toi, il ne devient pour autant pas domestique. Vous êtes tous égaux. Autant il doit te respecter, autant tu dois aussi le respecter. S’il te respecte et que tu ne veux pas le respecter, son respect ne dure pas longtemps.Il va te défier.

Quand le respect est mutuel, réciproque, alors la cohésion s’invite-là, au rendez-vous et la vie est tranquille…Voilà ce que je vais vous demander». Propos soulignant la ferme volonté du ministre de la réconciliation et de la cohésion nationale Kouadio Konan Bertin, pour une vie paisible entre les communautés à Duékoué et partout en Côte d’Ivoire.

Les vérités crues de KKB aux cadres de l’ouest et au religieux

«On a le temps d’apprendre ce que c’est la démocratie, parce que la plupart de vos divisions en bas ici viennent d’Abidjan, en haut. C’est quand on vient, qu’on vient avec la division et c’est nous les mêmes qui venons pleurer avec vous, qu’il soit Flindé, Oula Privat etc. Mais quand le temps des élections va arriver, c’est la discorde qu’ils vont venir vous servir.

Un vrai chef de village, c’est celui qui est capable de regarder tous les cadres de son village et leur dire la vérité, quand il faut dire la vérité. Si vous dites cela deux, trois fois, ils finiront par vous respecter et tenir compte de votre avis.

Aux guides religieux,

la prière ne s’achète pas. Celui qui construit un édifice religieux c’est Dieu qui le récompensera. Mais tu dis une prière c’est pour tout le monde, tu pries même pour tes ennemis. Il n’y a pas une prière pour ceux qui donnent l’argent. On fait la prière pour tout le monde y compris pour nos ennemis. C’est Dieu seul qui va trancher…» a instruit KKB dans sa toge de serviteur pour la réconciliation et la cohésion nationale.

Au terme de ses conseils, un repas avec toutes les autorités administratives et coutumières a été servi au domicile du ministre Eric Kahé, président de l’Alliance Ivoirienne pour la République et la Démocratie (AIRD), membre fondateur de, EDS proche de l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo.

« Parce que c’est un rendez-vous de la paix ! Ce n’est pas un rendez-vous des cadres du RHDP demain (mardi 15 novembre, Journée nationale de la paix). C’est avec tous les fils et cadres du Guemon, Tonkpi… Quand le temps des élections va arriver on va faire campagne. Mais quand le temps de la paix, c’est tout le monde que s’assemble.

Celui qui ne vient pas demain, quand le temps des élections va venir, vous le sanctionnez. Faisons-nous confiance…», justifie le ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale.

Dès l’amorce de son programme dans ce département, plusieurs visites aux autorités administratives et coutumières de Duékoué ont été entamées par le ministre Kouadio Konan Bertin. Une Messe d’action de grâce pour la Paix a été célébrée, une action de purification s’est déroulée, des dons à la maternité de l’hôpital de la ville, ont été faits ect.

La célébration couplée des journées nationales de la paix, du pardon, et du souvenir, en présence de Patrick Achi, premier ministre, chef du gouvernement, ce mardi 15 novembre 2022 à Duekoue sera meublée d’un défilé des couches socio-professionnelles et de plusieurs discours.

Entres, SEREY DOH Célestin, Président du Conseil Régional du Guemon, Oulaï Gueladet Ephrem Privat, Député, Représentant des Elus et Cadres du Guemon, Albert Flinde, Ministre-Gouverneur du District Autonome des Montagnes , Madame Anne-Désirée Ouloto, Ministre de la Fonction Publique, Fille de la Région du Guemon, de Bertin Konan KOUADIO, Ministre de la Réconciliation et de la Cohésion Nationale. Pour s’achever par l’adresse de Patrick ACHI, Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Président de la cérémonie. Plusieurs dons sont annoncés.