Ponts et échangeurs en Côte d’ivoire : pourquoi ce coût élevé des infrastructures construites par le Japon

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Le vendredi 30 Août 2024, le vice-président Tiémoko Meyliet procédait à l’inauguration de la phase 2 de l’échangeur de la Solibra, baptisé « échangeur Shinzo Abe ». Il faut se rappeler que les 10 et 11 Janvier 2014, le premier ministre japonais d’alors, Shinzo Abe, avait séjourné en Côte d’Ivoire.

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C’est lors de cette visite que le Japon avait fait don à la Côte d’Ivoire de l’échangeur de la Solibra.

L’infrastructure consistait au départ en un pont à deux branches dans le sens Treichville-Marcory, d’un coût de 32 milliards FCFA, dont 28,7 milliards d’un don du japon, et 3 milliards de financement de la Côte d’ivoire. 

Par la suite, la Côte d’Ivoire a souhaité la construction d’un deuxième pont au-dessus du premier dans le sens Marcory-Treichville afin de fluidifier davantage la circulation. C’était un ajout qui ne figurait pas dans le projet initial des Japonais.

D’un coût de 28,135 milliards FCFA, le financement de la cette phase 2 selon la communication gouvernementale, résultait d’un prêt et non d’un don. C’est du moins ce qui fut dit au départ. Le 28 mars 2018, le japon octroyait  un don de 1,235 milliards pour le financement de l’étude de la phase 2, un don présenté comme tel.  Jusque-là, aucun problème.

Coopération Ivoiro-japonaise : Dr Amedé Koffi Kouakou présente l’échangeur dans toutes ses dimensions LEDEBATIVOIRIEN.NET

Le 08 janvier 2019, le Japon octroyait un appui financier de 25,3 milliards pour la construction de cette phase 2. Etais-ce un don ou un prêt ?

C’est bien le terme « appui financier » qui fut employé, le terme de « don » ne figurait nulle part dans les discours et les communiqués officiels, comme ce fut le cas lors de la cérémonie consacrant le financement de la phase 1.

Par la suite, on apprenait  dans la presse que la seconde phase résultait aussi d’un don du gouvernement japonais, qui finançait l’infrastructure à hauteur de 25,3 milliards et l’Etat ivoirien à hauteur de 2,9 milliards. Pourtant en 2019, il avait été clairement dit que la seconde phase de l’échangeur faisait l’objet d’un prêt du gouvernement japonais. Ce changement de configuration du financement cache certainement quelque chose, il n’est pas anodin.

Intéressons-nous maintenant au coût de l’ouvrage

 Pour établir des comparaisons-prix avec certaines infrastructures du même type construites en Côte d’ivoire et dans la sous-région sur la même période. Globalement, l’échangeur de la solibra a coûté 60,6 milliards. Son coût est plus élevé que celui de l’échangeur de pokuase au Ghana voisin ( 52,4 milliards de FCFA ) livré en 2021, et celui de l’échangeur de Marcory dans le cadre du troisième pont ( 24,61 milliards FCFA ) livré en 2014.

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Des échangeurs qui sont beaucoup plus aboutis, surtout celui de pokuase au Ghana. La Côte d’ivoire n’a certes pris en compte que 12% du coût de l’échangeur solibra, mais force est de constater que cette infrastructure est relativement coûteuse si on la compare aux ouvrages autres du même type.

Ce qui amène à nous interroger sur les prix pratiqués par les japonais dans la construction des infrastructures, notamment les trois échangeurs qu’ils sont en train de construire sur le boulevard Mitterrand. Ces échangeurs vont globalement coûter 85 milliards FCFA (un prêt du Japon).

Si le prix de chaque échangeur avait été communiqué, cela aurait permis là encore d’établir la comparaison avec d’autres échangeurs qui se construisent actuellement, comme celui du grand carrefour de Koumassi ( 15,983 milliards FCFA – longueur 357m ),  ou celui du carrefour Akwaba ( 26,2 milliards FCFA – longueur 395 m ). Mais, est seulement donné le coût global des trois échangeurs, certainement pour éviter que l’on puisse faire cette comparaison, qui aurait fait apparaître les coûts élevés des ouvrages construits par les Japonais.

Malgré cela, une comparaison est possible. L’échangeur « Akwaba » coûtera 26,2 milliards, avec un tablier de 02 x 03 voies, pour une longueur de 395,40 mètres. Or l’échangeur de la palmeraie (le plus long des trois futurs échangeurs construits par le Japon), aura certes un tablier de 02 x 03 voies, mais une longueur de 266 mètres, soit 129 mètres de moins que « Akwaba ».

Coopération Ivoiro-japonaise : Dr Amedé Koffi Kouakou présente l’échangeur dans toutes ses dimensions LEDEBATIVOIRIEN.NET

En revanche, son coût est supérieur à 28,5 milliards de FCFA, puisque globalement les trois échangeurs du boulevard Mitterrand coûtent 85 milliards, le plus long donc le plus cher des trois, celui de la palmeraie, ne peut pas faire moins de 28,5 milliards (la moyenne des trois).

Deux ponts doivent être construits dans la zone portuaire. L’un au-dessus du canal de Vridi, et le second sur la lagune de Biétry, pour faire la jonction avec le boulevard de Marseille à partir du boulevard du port.

Les Japonais qui financent déjà l’extension du terminal céréalier (par un prêt), ont mis des propositions sur la table concernant ces ponts. Il est à espérer que cette fois les autorités ivoiriennes ne fassent pas preuve de précipitation, car vu sous l’angle qualité-prix, les japonais ne sont certainement pas les meilleurs.

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Douglas Mountain -Le Cercle des Réflexions Libérales


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