De tristes souvenirs surgissent pour ceux qui ont connu cet établissement historique. Le Lycée Moderne de Bocanda, autrefois fleuron de l’éducation dans la région du N’zi, a aujourd’hui un visage tristement pale. Ouvert ses portes au cours de l’année scolaire 1978-1979 en tant que Collège d’Enseignement Général (CEG), il s’est, au fil des années, hissé parmi les meilleurs établissements de la région et de Cote d’Ivoire.
Dans les années 1990, il brillait sur le plan national grâce à ses excellents résultats aux examens. Mais aujourd’hui, cette école, autrefois prestigieuse, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Le constat est alarmant : la qualité de l’enseignement a chuté drastiquement depuis les années 2000.
Le rentrée scolaire 2024-2025, la situation a atteint un point critique, plongeant plus de 3500 élèves dans des conditions d’apprentissage insoutenables. Les infrastructures sont dans un état de délabrement avancé. Les plafonds des salles de classe menacent de s’effondrer, obligeant les élèves à suivre les cours sous des toits fissurés et troués.
Il n’y a pas d’eau dans l’établissement, forçant élèves et enseignants à faire face à des conditions sanitaires déplorables. Les sanitaires sont inexistants ou inutilisables, et l’hygiène n’est plus qu’un lointain souvenir.
Pis, le lycée manque cruellement de personnel enseignant. Les élèves sont privés de cours dans des matières fondamentales telles que les mathématiques, les sciences de la vie et de la terre (SVT), l’anglais, et la physique-chimie…
Ces carences sont en contradiction flagrante avec la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, ainsi que la Constitution ivoirienne du 8 novembre 2016, qui garantissent le respect des droits des enfants, notamment le droit à l’éducation, le droit à la santé, le droit de vivre dans un environnement sain, ainsi que l’accès à l’eau potable.
Dans ces conditions, comment espérer un avenir pour ces jeunes, qui devraient être le poumon de la Côte d’Ivoire de demain ? Ce qui était autrefois une fierté régionale, le Lycée Moderne de Bocanda, est aujourd’hui abandonné, délaissé par les autorités. Le silence des décideurs face à cette situation est assourdissant.
Les élus et cadres de Bocanda doivent réagir d’urgence. Il est impensable qu’un établissement d’une telle envergure soit laissé à l’abandon. Comment accepter que des générations entières soient sacrifiées, faute de volonté politique et de moyens adéquats pour réhabiliter ce lycée ? L’avenir de milliers d’élèves est en jeu, et avec lui, celui de toute une région.
Le Lycée Moderne de Bocanda n’a plus le luxe du temps. Il est plus que jamais crucial que les autorités locales et nationales interviennent pour sauver ce qui peut encore l’être.
Les élèves de Bocanda, tout comme leurs enseignants, méritent un environnement de travail digne de ce nom. Ce cri d’alarme se veut une dernière tentative pour attirer l’attention des responsables ivoiriens avant qu’il ne soit trop tard. Bocanda ne peut pas se permettre de perdre son lycée, car cela reviendrait à condamner toute une génération à l’ignorance et au désespoir. Même le passage assorti de promesses du ministre Kouadio Konan Bertin dit KKB n’y a rien apporté.
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