C’est en juillet 2024, qu’un groupe de journaux dont LEDEBAT IVOIRIEN se rapproche des ministères : celui la Construction, du Logement et de l’Urbanisme et de la Fonction Publique. L’histoire d’Aké Séka Dominique toujours à la disposition du Ministère de la Construction et bien suivi de près par le Ministère d’Etat, Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, sans salaire depuis, le 06 mai 2024.

Donc sans salaire pour ce handicapé depuis 8 mois pour incompatibilité d’humeur avec la DRH dit-on.
Il est connu du Ministre Koné Bruno mais aussi de Désirée Anne Ouloto. Dans quelle condition ? Pensez-vous que quelque chose a évolué de cette situation en 2025! Voici son histoire.
Du flou dans les cabinets des ministres Bruno Koné et Anne Ouloto
Ilest comptable au ministère de la Construction du Logement et de l’Urbanisme. Sa particularité, c’est que Séka Dominique est handicapé des pieds et emmerdant pour s’épanouir sur son lieu de travail. Bénéficiant des dispositions prévues par l’Etat ivoirien, parce que tous les citoyens ont droit au travail garantit par l’Etat, il est affecté au département ministériel de Bruno Koné. Mais là-bas, il déposé paisiblement à terre par les services du Ministre Koné Bruno par les bons soins de la DRH à l’Antenne de Yopougon.
Lui, le handicapé, il aura en charge les constructions anarchiques. Il va apprendre à courir ! Pour l’y contraindre, son salaire est bloqué depuis mai 2024. Il est bien, sur son espace fonctionnaire le mentionnant présent au Ministère de Bruno Nabagné Koné, depuis le 18 août 2003 et confirmé à son poste par le décret présidentiel N° 2004-288 du 26 avril 2004. Pourquoi ce traitement de faveur !

Séka Dominique n’en veut pas. Il crie ‘‘maltraitance’’, ce que ne veulent pas entendre les ministères de la Construction et de la Fonction publique. Le cabinet du ministre Bruno Koné contacté, livre une explication à cette situation dans une note transmise aux rédactions qui suivent cette affaire, de ce cas social bien protégé par la Constitution ivoirienne.
« Motif de la suspension de solde de Monsieur AKE SEKA DOMINIQUE, Secrétaire Assistant Comptable, matricule (…). Le Ministère en charge de la Fonction Publique, a lancé une opération de contrôle physique de présence des fonctionnaires et agents de l’Etat du 03 au 17 janvier 2023, avec une phase de réclamation du 12 septembre au 13 octobre 2023.
Monsieur Aké Seka Dominique, agent en service à la Direction des Affaires Financières, s’est vu contrôlé absent par son supérieur hiérarchique, lors de la première phase. A la phase de réclamation, le concerné ne s’était toujours pas présenté à son poste de travail, prétextant que les bureaux n’étaient pas appropriés aux normes au regard de son état d’handicap. Les services compétents ont, en pareille circonstance, appliqué les dispositions réglementaires en vigueur… ». Voici les explications livrés par les ministères.
Une suspension de salaire dite justifiée explique la Direction des Ressources Humaines du Ministère en charge de la Construction, malgré son handicap. Il est en situation de handicap physique et malade, souffrant d’arthrose et de maladie de la goutte.

Le ministère de la Construction en réponse à sa préoccupation de difficulté motrice le met à la disposition de l’Antenne dudit ministère à Yopougon, pour lui confier, la traque des constructions anarchiques. Stupéfiante considération !
Alors qu’il mérite par conséquent, protection selon l’article 33 de la Constitution ivoirienne. Et la loi N°98-594 loi d’orientation en faveur des handicapés. La DRH et le Cabinet du Ministre de la Construction sont bien renseignés et informés de sa condition sociale. Il tient un courrier N°2904/MCLU/CAB/DRH du 14 Novembre 2022 à cet effet.
Aké Séka Dominique et la croix des handicapés dans les services Publics
Un jour du 27 mars 2023, il fait une chute, il perd connaissance dans le bureau du Chef CAB en présence du Chef du Cabinet ministériel de la Construction Mme D.S, la Drh B.L, l’inspecteur A… et, Kouassi Alfred un autre handicapé moteur, mais aussi de dame K. de la direction de la promotion des handicapés.
Une chute qui occasionne une fracture de la jambe déjà infirme et ses lunettes qui se brisent sur ses paupières. Sans aucune prise en charge du cabinet soutient-il. Ils ont la main sur le cœur là-bas. Séka commence à mener une bataille interne contre le traitement dont il est l’objet et surtout contre la DRH qui menace de le pointer absent au contrôle électronique.

Le 07 décembre 2022, il saisit le Conseil National des Droit de l’Homme (CNDH) qui met en mission Aka Kroo Pierre, Conseillé au CNDH. Il est chargé sur le coup de gérer le cas. Sans suite. Au cours de cet épisode, voici ce qu’il confie :
« Je suis pointé absent électroniquement alors que je suis présent à mon poste et on suspend mon salaire. Or sur mon espace fonctionnaire, je suis présent et pour motif arrêt de solde. Pourquoi cette persécution à l’endroit d’un cas social ? ».
Il engage un combat pour faire évoluer sa situation
Aké Séka décide de saisir par courrier en date, du 30 Janvier 2023 le ministère de la Fonction Publique tenu par Désirée Anne Ouloto et directement le Ministre de la Construction Bruno Koné pour parler de sa souffrance abyssale. Il écrit pour un signalement de faits d’abus de pouvoir, de tracasseries administratives, de non-assistance à personne en danger. Mais aussi d’atteinte à la santé, de discrimination, de menace d’emprisonnement et harcèlement moral d’un agent par la Directrice des Ressources Humaines du Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, puisqu’il est un cas social dénonce-t-il.
Malgré sa dénonciation, le 06 mai 2024, donc, six mois plus tard la suspension son salaire est prononcée. La suspension de son assurance de la Mutuelle Générale des Fonctionnaires de Côte d’Ivoire et celle de l’Assurance Maladie Universelle, surviennent en juillet pour non reversement de cotisation.
Séka Dominique à la DAJC

Pour une meilleure compréhension de sa requête, il est reçu à la Direction des Affaires Juridiques et du Contentieux (DAJC) du Ministère d’Etat, Ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration. Là, il affirme être sans poste de travail et que la Directrice des Ressources Humaines (DRH) du Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme refuse de régulariser sa situation.
Il confie au service de madame Anne Ouloto avoir fait été convoqué à la Police par la DRH avec une menace de faire suspendre son salaire, sans tenir compte de sa vulnérabilité liée à son état de personne en situation de handicap. Le Directeur Général de la Fonction Publique saisit la Directrice des Ressources Humaines du ministère de la Construction, mise en cause, pour un rapport, par courrier n°1067/MFP/DGFP/DAJC/SDC du 23 mars 2023.
En retour à cette demande de rapport, le Directeur de Cabinet du Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme par lettre n°1175/MCLU/CAB/DRH du 04 avril 2023, transmet au Directeur Général de la Fonction Publique son rapport circonstancié de la situation administrative de Monsieur AKE Séka Dominique. Que dit ce rapport : « Monsieur AKE Séka Dominique reproche à la DRH d’avoir effectué des opérations douteuses le concernant dans le Système Intégré de Gestion des Fonctionnaires et Agents de l’Etat (SIGFAE) alors que la mise à jour de certaines mentions sur son espace fonctionnaire a été faite plutôt à sa demande »….
Le rapport du directeur du cabinet de Bruno Koné indique que le fonctionnaire a refusé de rejoindre son poste d’affectation à l’Antenne de la Construction de Yopougon-Est, au motif que la DRH l’aurait muté sans l’en informer et sans tenir compte de son état de personne en situation de handicap et de son statut de responsable syndical.

Le rapport indique que Séka Dominique prétextant un défaut d’assistance de la DRH à travers le service social dont elle a la charge, lorsqu’il était malade, a adopté une attitude d’insubordination et de défiance. Mieux, Aké Séka Dominique a fait un harcèlement téléphonique, à travers le réseau social WhatsApp, en adressant à la DRH plusieurs messages contenant des propos menaçants, injurieux et diffamatoires.
Suite à ses agissements, la DRH a, sur instructions de sa hiérarchie, saisi le Commissariat de Police du 1er Arrondissement d’Abidjan-Plateau d’une plainte contre Aké Séka Dominique qui, refuse de répondre à la convocation qui lui a été notifiée au motif qu’il fera l’objet d’arrestation s’il se présente au Commissariat. Aussi a-t-il cessé, pour le même motif, de se présenter à son poste de travail, ainsi qu’il résulte des échanges avec lui à la DAJC.
« C’est dans ce contexte que l’intéressé a été pointé absent lors de l’opération de contrôle électronique de présence au poste, effectuée sur la période allant du 3 janvier 2023 au 13 octobre 2023 », souligne le rapport. Aussi son salaire a-t-il été suspendu, à compter du 06 mai 2024, à l’instar de tous les fonctionnaires pointés absents à leur poste de travail, pendant la période de contrôle susmentionnée.
Séka Dominique conteste la sanction
Contestant la suspension de son salaire, Aké Séka Dominique saisit, le 30 juillet 2024, le Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, d’une demande d’intégration à un poste de travail. Une réponse à cette requête lui est notifiée, par courrier n°001644/MEMFPMA/CAB/DAJC/S DC du 06 septembre 2024.

Il est informé que tous les fonctionnaires se trouvant dans la même situation que lui ont été invités à faire leur réclamation, conformément aux termes du communiqué n°000895/MEMFP/ DGFP/DPCE/SDC du 30 mai 2024. « En ce qui le concerne, son dossier, pour tenir compte de sa situation de personne en situation de handicap, a été exceptionnellement transmis au Conseil de Discipline de la Fonction Publique qui doit nécessairement statuer avant un éventuel rétablissement de son salaire », explique le cabinet de la ministre d’Etat, ministre de la Fonction Publique.
Pour le cabinet de la ministre d’Etat Anne Ouloto, la situation administrative et financière de AKE Séka Dominique « n’est entachée d’aucune illégalité et n’est non plus victime d’aucun abus ou d’aucune discrimination, notamment en ce qui concerne la suspension de sa solde. Selon les dispositions de l’article 81 de la loi n°2023-892 du 23 novembre 2023 portant Statut Général de la Fonction Publique, le salaire est la contrepartie du service fait. L’intéressé, n’ayant pas travaillé, notamment durant la période du contrôle, il ne peut donc prétendre à un salaire ».
Le fonctionnaire en situation de handicap reste selon la ministre Anne Ouloto, à l’instar de tous les fonctionnaires, tenu des obligations prévues par le Statut Général de la Fonction Publique dont l’obligation d’assurer le service, de laquelle découle l’obligation de présence au poste. « En cas de maladie l’empêchant d’assurer le service, le fonctionnaire est tenu de se conformer à la procédure de mise en congé de maladie qui ne peut être accordée que par arrêté du Ministre de la Fonction Publique ; procédure que Monsieur AKE Séka Dominique n’a pas respectée », explique le Cabinet du ministère de la Fonction Publique.
Il est à la Direction financière du Ministère de la Construction et en service à la sous-direction du budget. Par ailleurs, il est le président du collectif des handicapés de la Construction.
Incroyable pour le fonctionnaire handicapé pourtant protégé par la Constitution ivoirienne

AKE Séka Dominique tient un certificat de première prise de service N°800/MCLU/DRH/DAAF/S-DRH du 18 septembre 2003, une note de service N°861/MCLU/DRH/S-DGP du 13 novembre 2017 et le décret N°2004-288 du 28 Avril 2004. Note de service N°00891/MCLU/CAB/DRH/du 15 Avril 2022 ; L’Attestation de présence N°00883/MCLU/DRH/ du 24 mai 2022 ; La Décision de congé n°001139/MCLU/DRH du 13 avril 2023 ; La Note de service N°000992/MCLU/CAB/DRH du 05 décembre 2023 ; Une autre Attestation de présence du MCLU/DRH du 08 décembre 2023. Il a une mise à disposition du ministère de la construction N°xxxxx.
Mais aussi des documents relatifs à son état de santé
Certificat médical d’infirmité du 02 mai 2023 et le rapport médical du 05 mars 2022. Des documents médicaux en possession du cabinet du ministre Bruno Koné et à la Fonction publique depuis 2023. En outre, la mention « présent » apparaissant sur son espace fonctionnaire signifie qu’il existe bel et bien dans les effectifs de la Fonction Publique.
« Cette mention n’indique pas, contrairement à ce que vous semblez croire qu’il est présent à son poste», murmure bien Anne Désirée Ouloto, sans salaire depuis sept mois. Mais comment survit-il avec son handicap ? Le soleil est flambant sous les tropiques. La constitution du 30 octobre 2016 en ses articles 32 et 33 demande pourtant à l’Etat ivoirien représenté par ses démembrements ministériels d’assurer la protection des personnes handicapées.

L’Article 32 parle ainsi : ‘‘l’Etat s’engage à garantir les besoins spécifiques des personnes vulnérables. Il prend les mesures nécessaires pour prévenir la vulnérabilité des enfants, des femmes, des mères, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Il s’engage à garantir l’accès des personnes vulnérables aux services de santé, à l’éducation, à l’emploi et à la culture, aux sports e aux loisirs’’.
Un petit oubli semble constaté dans l’application de ces directives constitutionnelles fermes au Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme et au Ministère d’Etat, Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration.
L’article 33 par aussi : ‘‘L’Etat et les collectivités publiques protègent les personnes en situation de handicap contre toute forme de discrimination. L’Etat et les collectivités publiques assurent la protection des personnes en situation de handicap contre toute forme d’avilissement. Ils garantissent leurs droits dans les domaines : éducatif, médical et économique, ainsi que dans les domaines des sports et des loisirs…’’.
Mais au Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme et au Ministère d’Etat, Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, cette disposition semble être absente sur les bureaux des deux responsables desdits départements.
La responsabilité tout entière de la DRH engagée ?

Que faire face à une personne physiquement diminuée, dont l’intégrité physique est réduite? La marginalisation et la discrimination devraient-elles être les réponses ? Que dit la loi N°98-594 du 10 novembre 1998 parlant des handicapés ! Des dispositions applicables aux entreprises et services publics y sont édictées.
Article 11 parle en ce sens : ‘‘L’obligation d’emploi des personnes handicapées s’applique aux administrations de l’Etat et des collectivités territoriales, ainsi qu’à leurs établissements publics, quel que soit leur caractère… Aucun candidat handicapé ne peut être écarté en raison de son handicap….d’un emploi…’’. L’article 12 appelle aussi :
‘‘… à un aménagement des postes de travail pour permettre aux personnes handicapées dans les administrations de l’Etat et dans les établissements publics nationaux…’’ L’article 13 ne reste pas muet sur la question et : ‘‘…appelle aux dispositions architecturales et aménagements des locaux et des installations ouvertes et accessibles aux personnes handicapées’’. L’article 14 parle de : ‘‘ faciliter l’insertion socioprofessionnelles des personnes handicapées…’’.
Mais, il est plus que palpable qu’au Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme aux mains de Koné Nabagné Bruno et au Ministère d’Etat, Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration bien tenu par Ouloto Désiré Anne, toutes ces dispositions de l’arsenal de protection des personnes en situation d’handicap sont piétinées.

AKE SEKA DOMINIQUE demeure déjà huit 87) mois sans salaire grâce à la générosité de deux ministres. Il est entré dans la nouvelle année 2025 avec un fardeau de tristesse familiale d’handicapé à qui les ministères rappellent ce qu’il est : un cas social encombrant. Mais on lui demande avec ses pieds endoloris, s’appuyant sur des béquilles d’arpenter les constructions anarchiques de Yopougon pour y dénicher les occupants qui n’y ont pas droit.
La direction des Ressources Humaines qui reste un véritable lieur d’animation du personnel, n’a-t-elle pas pour mission de définir une politique de ressources humaines au sein du Ministère de la Construction. N’a-t-elle pas aussi pour mission d’accompagner, de soutenir la politique de l’Etat par la mise en œuvre de sa politique en appliquant de la réglementation relative au droit du travail, mais aussi de chercher à améliorer les conditions et l’organisation du travail au sein du ministère ?
C’est à croire que la personne handicapée n’a pas droit à l’épanouissement sur son lieu de travail par ici. Le cas Aké Séka Dominique malgré les explications des deux ministères interpelle sur la gestion des hommes dans les ministères en Côte d’Ivoire ou dans les services publics, où humeur et autres font bon ménage. Aké Séka regarde désespérément en direction de la porte de son domicile dans l’espoir que des émissaires des deux ministères le franchiront…
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