Crise à l’Eglise du Christianisme Céleste : les jeunesses dans le diocèse de  Côte d’Ivoire se dressent contre le Conseil supérieur de Transition créé au Bénin

La mise en place d’un Conseil supérieur de transition pour résoudre la crise au sein de l’ordre international de l’Eglise du Christianisme Céleste suscite des réactions. Un processus mis en place à partir au Bénin le 26 avril 2025 par le président béninois Patrice Talon.

En Côte d’Ivoire, le président du Conseil National des Jeunes Célestes, le Vénérable Senior Leader Douho Donald, était, le jeudi 1^er  mai 2025 au temple du révérend pasteur national Ediémou Blin Jacob à Petit-Bassam dans la commune de (Port-Bouët), accompagné d’une forte délégation pour réagir devant ce fait.

« Le patriarche Ediemou nous a instruit sur l’histoire de l’Eglise avant d’aboutir à la situation de crise qui prévaut. Il a dit que le seigneur va parler, c’est-à-dire agir pour un retour à la normale.  C’est du devoir de nous les jeunes de nous prononcer. Le seigneur Jésus a fait l’œuvre de Dieu dans sa jeunesse entre 30 et 33 ans. C’est pareil pour le fondateur de Christianisme Céleste, Samuel Oshoffa, qui a lui-même reçu l’Eglise à 38 ans. 

Notre Eglise traverse une situation de crise. Et tout le monde aspire à son unité. Nous fuyant tant, cette unité est devenue une plaie qui sévit en notre sein à l’échelle mondiale. Et donc, chacun de nous prie Dieu pour qu’il intervienne dans le processus de paix initié à la demande du président de la République du Bénin, Patrice Talon. Mais en même temps, nous sommes vigilants.

Parce que vous savez, souvent, il y a des petites occasions qui sont utilisées par l’ennemi pour envoyer d’autres problèmes dans l’Église. » Selon Douho Donald, la configuration actuelle de la transition pose plusieurs problèmes.

Il évoque notamment la dualité de la direction, avec deux figures emblématiques, Emmanuel Oshoffa et Benoît Benett Akandé Adeogun, et l’emplacement du siège de la transition à Cotonou, alors que les sièges historiques sont Porto-Novo et Iméko.

« Comment une transition d’un an initiée pour ramener l’unité au sein de l’ordre international des Célestes peut elle-même se faire dans la désunion pour espérer atteindre son objectif ? La transition va faire quoi ? Changer les thèses ? Changer les dogmes ? Qu’est-ce qui va se passer ? Nous sommes vigilants. On ne peut pas se mettre dans un processus qui va nous planter une autre Église différente de l’Eglise que nous avons laissée. ». En terre ivoirienne, le président du Comité Drecteur National, Diocèse de Côte d’Ivoire est le Vénérable Supérieur Evangéliste Kanon Luc.

Critique de la composition du Conseil supérieur de transition

« Certaines figures-clés de l’Eglise, notamment au Nigeria et en Côte d’Ivoire, n’y sont pas représentées.  Même le Nigérian qui a signé la constitution bleue de l’Eglise, n’est pas membre de cette transition. Il n’a même jamais été à cette rencontre. Nous regrettons  la manière irrespectueuse dont le révérend pasteur Ediémou Blin Jacob a été approché pour participer à cette initiative.

On l’invite comme si c’était une personne lambda, au lieu de passer par l’ambassade du Bénin en Côte d’Ivoire pour lui adresser un courrier à cet effet, d’autres personnes non qualifiées en la matière l’appellent au téléphone pour lui dire qu’elles ont besoin de son passeport pour l’organisation de ce voyage.

Une drôle invitation de nature à l’indigner et l’emmener à aller raser les murs au Bénin voisin comme une vulgaire personne. C’est le président des confessions religieuses de Côte d’Ivoire (les catholiques, les protestants, les musulmans, l’Etat se reconnaissent en lui). Cette manière de l’inviter à prendre part à la cérémonie du Bénin est un manque de respect à son pays. Nous mettons  en doute l’efficacité de la transition actuelle mise en place à la demande du président Patrice Talon ne va pas prospérer pour ne pas dire produire les résultats attendus.»

Installation des 15 membres du Conseil Supérieur de Transition de l’Église du Christianisme Céleste

Le samedi 26 avril 2025, les quinze membres du Conseil Supérieur de Transition de l’Église du Christianisme Céleste ont été officiellement installés au cours d’une cérémonie solennelle à Cotonou, en présence du Président Patrice TALON et de plusieurs membres du Gouvernement. Au nombre de ces personnalités, témoins de ce renouveau de l’Église du Christianisme Céleste, les Ministres Jean-Michel Abimbola, Yvon Detchenou, Alassane Seidou, le Secrétaire Général de la Présidence Pascal Irénée Koupaki, le Porte-parole du Gouvernement béninopis Wilfried Léandre Houngbédji, le Préfet du Littoral Alain OROUNLA, ainsi que plusieurs autres cadres, autorités religieuses et civiles, dignitaires et fidèles.

En effet, créée le 29 septembre 1947 au Bénin, l’Église du Christianisme céleste a, depuis la mort de son fondateur, le Prophète OSHOFFA, été en proie, des dizaines d’années durant, à des incompréhensions, des rivalités et des crises de gouvernance. Elle s’est donc retrouvée avec plusieurs courants et sans autorités consensuelles, laissant les fidèles d’Afrique et du monde dans la confusion et la souffrance.  

Ce triste cliché ne pouvait laisser l’État responsable du Bénin indifférent, car il est garant de la paix sociale et du bien-être des populations. C’est dans ce cadre que, dans un esprit de responsabilité, le Président de la République a pris l’initiative de réunir le Révérend Pasteur Benoît ADEOGUN, le Révérend Pasteur Friday OSHOFFA et les dignitaires de l’Eglise pour écrire une page nouvelle, celle de la réunification et de l’instauration d’autorités consensuelles.  Sous l’égide du Président Patrice TALON, des rencontres inédites ont été tenues à Cotonou depuis le 20 février 2025.

Les dignitaires de tous horizons se sont retrouvés autour d’une même table pour chercher la concorde et l’unité de l’église. Plusieurs décisions ont été prises dont celle de la mise en place d’un Conseil Supérieur de Transition (CST).   Le samedi 26 avril 2025 a consacré l’installation officielle des quinze (15) membres du Conseil Supérieur de Transition qui devra durer 12 mois.

Les membres du CST

Les Révérends Pasteurs : Benoît Bennett Akande ADEOGUN, chef supérieur mondial de l’Église du Christianisme Céleste basé au Bénin ; Emmanuel Mobiyina Oshoffa, chef mondial de l’ECC basé à Imêko au Nigéria. Tous les deux formant le Sacré collège.

Venus du Bénin:    Jean Sènou Kokoyè, Marcellin Zannou, Gabriel Soumaho,     Noël Djossou.

Venus du Nigeria :     Olatosho Mathieu Oshoffa, André Amoussou,  Rodrigue Chabi, Adjao Moses Oluwole,  Frank Okhueleigbe.

Les représentants du Président Patrice Talon :  Ackah Kouamé Justin (Côte d’Ivoire),  Sarassoro Hyacinthe (Côte d’Ivoire), Midodji Komlan (Togo),    Général Bertin Bada (Bénin).

Mission de douze mois

Relire et actualiser les textes fondateurs de l’Église ; Uniformiser les rites et la liturgie dans toutes les paroisses ; Proposer une nouvelle structuration administrative, cléricale et financière ; recenser tous les sites religieux et lieux de pèlerinage, avec l’objectif d’en retenir un seul qui deviendrait le centre annuel de rassemblement des fidèles.

Donc, restructurer l’Eglise du Christianisme Céleste,  restaurer l’harmonie entre ses différentes branches, préparer l’organisation démocratique d’une gouvernance durable et légitime, moderniser les textes fondamentaux de l’Eglise, tout en veillant au respect des valeurs originelles léguées par le Prophète fondateur, le Révérend Pasteur Samuel Bilehou Joseph OSHOFFA.  Les quinze membres ont pris l’engagement d’œuvrer pour la finalisation du processus de réunification sincère de toutes les branches et sensibilités de l’église.

Le Président Patrice TALON parle

Dans son adresse, l’initiateur a salué la maturité et la foi dont les différentes composantes de l’Église du Christianisme Céleste ont fait preuve en acceptant ce processus de transition. « L’évènement que nous vivons ensemble aujourd’hui est historique. Il nous honore et constitue une source de fierté en ces temps si difficiles que traverse le monde.

Nous venons de donner du sens au mot paix. C’est un signal positif que nous adressons à l’humanité. La paix entre les hommes, entre les religions, entre les nations, entre les communautés. Que Dieu vous bénisse », a déclaré le Chef de l’État avant d’inviter tous les dignitaires et fidèles à soutenir ce processus de réconciliation et surtout à se souvenir des membres du Conseil dans leurs prières.

Les fidèles et responsables de l’Eglise du christianisme céleste s’engagent à parler d’une même voix. Ces hauts dignitaires de l’église ont convenu de tourner la page de la crise institutionnelle qui secoue l’église. Les deux parties ont fait une déclaration conjointe pour confirmer leur acceptation sans réserve du processus engagé.

Le Président Patrice Talon s’est engagé à participer aux travaux devant conduire la transition jusqu’à son terme. Enfin, le chef de l’Etat a invité chaque fidèle à prier pour ce processus engagé et à garder la foi d’une réunification définitive de l’ECC.

Une initiative qui mérite plus d’explication. Dossier à Suivre.

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