inédit-Côte d’Ivoire-Covid-19 : grosse colère des prostituées face couvre-feu et confinement: « ça veut dire quoi! »

4 min read

Le milieu de la pègre connaît un temps de vache maigre depuis l’apparition du coronavirus

ça grouille pour la dernière heure, avant les passages de la  force de l’ordre. La prostitution, bonjour le métier le  plus vieux au monde. Il connaît un temps de disette en Côte d’Ivoire en ces temps outrageux du coronavirus. Avec les nouvelles mesures prises par le chef de l’Etat instaurant un couvre- feux  de 21h à 5h du matin. Une situation qui n’est pas  du goût alors là pas du tout des professionnelles du sexe. Notre équipe de reportage, lors d’une virée nocturne très rapide s’est rendue dans quelques  endroits où cette activité est exercée pour comprendre comment les filles vivent le couvre-feu.

coronavirus et prostitutionCe mercredi 24 mars 2020 à 19 heures, avant l’heure du couvre-feu notre équipe se rend à Yopougon bel-air un endroit où le métier du sexe est fort exercé. Les rues étaient presque désertes. Tout le monde s’empresse de rentrer à la maison, car l’heure du couvre-feu approche. Sur place nous rencontrons quelques  jeunes dames expertes du sexe. Entre deux propositions qu’elles font, relativement  à la prouesse qu’elles peuvent faire, avant le deadline du couvre-feu, alors qu’il ne reste que, juste à 1 heure de celui-ci, mais  les   complaintes sont  plus fortes.

coronavirus et prostituées 1Avec des  conditions de rudesses que leur  impose le covid-19, elles sont très  loin de l’oublier : «Nous ne comprenons pas,  depuis la venue de cette maladie les clients se font rares. Il y a aussi que  le gouvernement vient en rajouter  avec  son histoire de couvre-feu. Si ça continue comme ça, nous allons mourir de faim. Et dire que c’est pour 30 jours. My God ! », s’indigne l’une d’entre elles.  Avant de s’énerver un peu : « Oui mais vous, le temps ne suffit pas et vous posez des questions seulement…». Elle se perd dans le noir.

Les jeunes filles  indiquent que la décision du couvre-feu ne freine pas l’avancer  de la maladie car la journée les gens vaquent à leur occupation. «Ils empruntent les mêmes véhicules et les marchés grouillent toujours du monde. Mais c’est la nuit que la police ne veut pas laisser les gens travailler…». Mêmes les gérants de « bizi» une autre forme de prostitution moderne qui sont à l’ère de Nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication  ont du mal à retrouver leurs repères. « Les commandes se font rares. Tout le monde est prudent. Si cette affaire de coronavirus continue comme cela, ce sera la catastrophe..« , laisse entendre gilles joint par téléphone par une des filles qui dit maîtriser bien le circuit.

protitutionsDans l’un des quartiers de GESCO, toujours  à Yopougon,  l’accès d’un autre endroit où opèrent les filles du sexe est très difficile d’accès dû au mauvais état de la route. Aussitôt à notre arrivée, nous nous rendons compte que ce quartier ne semble pas être intéressé par les mesures prises par l’Etat. Tout grouille. Dame  jeannette gérante de bar de prostitution dit : «Nous sommes organisés en comité. Il y a certains qui font la garde si les forces de l’ordre arrivent, nous prenons la fuite. On n’a pas d’autre activités et nous vivons de ce métier» déclare-t-elle.

«Les hommes en demandent en cette période où ils pensent trop. Il  faut que nous soyons là pour qu’ils se sentent un peu bien. Sinon ils vont agresser les petites filles…On les soulage. Donc, que les policiers aient pitié pour leurs frères. Nous on les aident..C’est quoi ça cette affaire», ajoute une autre ravie de nos échanges. L’heure du couvre feu approche…

Martial Tahou


En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Du même auteur