Sangaré Aboubacar Sidiki vivant à Abidjan et présenté comme un homme d’affaires avec la prétention de briguer la présidence de son pays le Mali, est accusé pour deux faits. D’abord, d’usage de faux, escroquerie portant sur 3,1 milliard de FCFA et blanchiment de capitaux ; ensuite, une affaire impliquant la société Ivoirienne de banque (SIB) avec dans ses bagages une ONG à caractère internationale dénommée, OMEX.

Réquisition du procureur, 20 ans de prison, 15 milliards FCFA et 1 franc symbolique pour la SIB. L’homme devrait certainement tirer sa force protectrice de l’Arrêté N°649, du 18 juin 2020 du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation. Et pour cause. Retour sur une affaire qui continue de défrayer la chronique en Côte d’Ivoire
A l’origine de la chute de l’homme d’affaires: une dénonciation
La vulnérabilité de l’homme d’affaires paradant sur les bords de la Lagune Ebrié est partie du retrait de la confiance diplomatique du ministère des Affaires Etrangères de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur. C’est que le ministre, depuis plusieurs mois suivant minutieusement l’actualité des organisations dites diplomatiques en Côte d’Ivoire a examiné les conditions d’application de l’Accord de Siège entre le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire et l’Organisation Mondiale des Experts-OMEX de Sangaré Aboubacar Sidiki, signé le 21 juillet 2021 à Abidjan.

Le Ministre a alors constaté des irrégularités énormes suivantes : « Actions répétées en justice contre l’Organisation; des plaintes contre le secrétaire exécutif pour escroquerie; des conflits entre les membres de l’organisation, des dissensions entre différentes instances revendiquant la direction de l’organisation, l’utilisation abusive des dispositions contenues dans l’Accord de siège par le Représentant résident de l’OMEX ».
Au regard de tous ces manquements, le ministre des Affaires Etrangères de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, a dénoncé ledit accord de siège, en janvier 2025 et pris une décision: « La Dénonciation de l’Accord de Siège, conformément à son article 17 ». Le ministre a alors « signé l’acte et scellé, l’instrument de Dénonciation en république de Côte d’Ivoire», le 13 janvier 2025. Ruinant dès lors tout espoir et action future des dirigeants de ladite organisation.
Cette action marquera le début de la chute de l’homme d’affaire qui ne pouvait plus se prévaloir du titre de diplomate faisant barrage à une quelconque poursuite judiciaire. Acte scellant sa vulnérabilité. La suite : l’arrestation et emprisonnement. Mais déjà, début 2015, l’homme qui se faisait appeler Ambassadeur Sangaré Sidiki Boubacar, puisqu’ayant appartenu au Réseau des Chambres des Experts Européens-Département Afrique de l’Ouest- RCEEDAO, une organisation de droit belge a commencé à faire face à des poursuites judiciaires.
Grâce à cette structure ; il obtiendra une carte consulaire spéciale, dite diplomatique de l’Etat ivoirien. Mais, il sera exclu de ladite organisation dont il ne sera plus membre, dès 2018, pour divers manquements. Il a réussi à obtenir un Arrêté de Concession Définitive sur deux terrains, en pleine propriété pour le RCEEDAO, dont il n’est plus membre.
L’Arrêté ministériel N°0649 du 18 juin 2020 une arme fatale pour l’homme

Sangaré Boubacar Sidiki a été, selon les archives judiciaires condamné, le 14 janvier 2020 par le tribunal de Première Instance d’Abidjan à 6 mois de prison ferme à l’audience correctionnelle ; une décision qui est devenue définitive par la suite. Cependant, quatre mois plus tard, le 19 mai 2020, il parvient à convoquer une assemblée générale extraordinaire au nom de l’organisation RCEEDAO, dont il ne fait plus membre et ayant obtenu sa condamnation.
Il réussit le coup étant sous le coup d’une condamnation et, épaulé en cela par son acolyte Dahoua Dédji Vincent, lui aussi faisant déjà l’objet d’interdictions judiciaires formelles de gérer ou représenter une structure juridique, émanant de décisions rendues respectivement les 31 juillet 2018 et 1er février 2019 par les juridictions d’Abidjan en Appel. Au terme de cette fausse assemble générale extraordinaire du 19 mai 2020 au nom de RCCEDAO, il obtient l’arrêté ministériel N°0649 signé le 18 juin 2020 pour le compte de l’OMEX qu’il présente comme étant le nouveau nom du RCCEDAO.
Munis désormais de l’Arrêté N°649, ces deux hommes sont couverts par un document abusant de l’Administration ivoirienne pour sévir. Cependant, devant de multiples dénonciations, le ministère des Affaires Etrangères, de Côte d’Ivoire va procéder à la révocation de la carte diplomatique spéciale de Sangaré Aboubacar, puis dénoncer l’accord de siège liant l’État ivoirien à son organisation, OMEX qu’il a présenté comme découlant du RCEEDAO, qui pourtant existe bel et bien.
A la barre
C’est courant mars 2022, selon le Pôle Pénal Économique d’Abidjan, Sangaré Aboubacar Sidiki a été approché pour trouver des fonds auprès de son partenaire, Compaoré. Les fonds ont été placés sur les comptes de la société SOCAF. Mais, les choses n’ont pas tourné comme il fallait. Le partenaire Compaoré, banquier à Ouagadougou a porté plainte à Abidjan.

D’une autre plainte, il ressort le même a sollicité de la SIB son partenaire extérieur, le transfert de 30 millions d’euros (19 milliards FCFA). La SIB a trouvé que les documents présentés étaient faux. Elle subissait le harcèlement de Sangaré, de sorte que la banque a porté plainte. Le Procureur de la République a requis 10 ans de prison et 1milliard FCFA d’amendes. La SIB souligne qu’elle n’exige rien, parce qu’elle.
Pour lever les verrous de son arrestation, il a fallu que le ministère des affaires étrangères informé de plaintes contre lui, annule la carte diplomatique spéciale qu’il détenait et, ensuite, dénonce l’accord de siège signé entre l’Etat de Côte d’Ivoire et l’organisation OMEX crée frauduleusement sur du faux Procès-verbal.
Le ministère de l’Intérieur a été saisi depuis mars 2022 et en 2024 par les responsables légaux du Réseau des Chambres des Experts Européens-Département Afrique de l’Ouest-RCEEDAO, dont il détient un Arrêté de Concession Définitive de deux terrains, en pleine propriété pour ladite Organisation, a annulé l’Arrêté N°0649, du 18 juin 2020. Le Conseil d’Etat a été aussi saisi en 2022 pour l’annulation de l’Arrêté N°. Le délibéré est toujours attendu en 2025.
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GRACE OZHYLLY
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