Le feuilleton politique et juridique au PDCI-RDA relativement à l’affaire Valérie Yapo, membre du bureau politique sous sanction et ayant porté plainte contre le PDCI et autres s’est poursuivi, ce vendredi 28 mars 2025 Palais de Justice d’Abidjan. Les avocats des deux parties se sont retrouvés devant le Juge des référés pour examiner la suspension de la sanction disciplinaire, à l’encontre de la cliente de Maître Alain Bokola, la militante Valérie Yapo.

L’affaire a été renvoyée au mercredi 2 avril 2025 par le juge. Au terme de l’audience qui n’était pas ouvert au public, Valérie Yapo et son conseil ont levé quelques coins du voile de l’affaire dans une ambiance de levée de sanction par le président du PDCI RDA au cœur de la procédure.
Elle affiche une détermination à l’envie. Suivez les différentes déclarations de l’avocat et de sa cliente, après avoir quitté le Juge.
« Nous avons initié un référé qui permet de suspendre en attendant la procédure sur le fond, les mesures prises par le Conseil de discipline. Dans l’intervalle, nous avons été saisis par voie de presse de l’intervention de monsieur Tidjane Thiam qui a produit un avis à son directeur de cabinet pour ordonner la levée des mesures prises de façon générale, mais particulièrement contre ma cliente. Cet aspect n’est pas juridique. Il y a le politique et il y a le juridique qui entraine certaines conséquences.

C’est un conseil de discipline qui a siégé, qui a infligé des sanctions contre ma cliente. Parallélisme des formes oblige, il fallait que des mesures soient apportées pour rapporter la décision par le même Conseil de Discipline.
C’est ainsi que nous avons été saisis par l’un des avocats du pôle du PDCI-RDA, Me Dadjé Rodrigue qui nous a apporté le procès-verbal du Conseil de Discipline dans lequel il a été mentionné que faisant suite aux décisions du président, il fallait qu’on prenne acte de la main levée des décisions.
Aujourd’hui la procédure était programmée. Nous sommes donc venus à cette audience, qui est technique. Nous avons échangé des actes et l’audience a été renvoyée à mercredi prochain », souligne l’avocat de Mme Yapo Valérie, Me Bokola.
La mesure de la levée des sanctions a-t-elle un impact sur la procédure ?

« Il y a la réalité politique et il y a la réalité du droit. Pour la réalité de droit, nous avons aimé qu’il y ait eu le parallélisme de forme. Mais il y a certaines considérations.
Même si on aboutit à des arrangements, il faut que cela soit fait dans la forme et dans le fond, de façon convenable. Ce sont des choses dont on épilogue, dont on débat. C’est vrai, on voit que les choses vont s’arranger, mais il faut qu’on s’arrange dans le bon droit, dans un environnement juridique convenable.
Nous avons pris acte de la décision politique. Ma cliente a posé aussi une problématique qui est la légitimité des organes. Aujourd’hui, elle a un souci de faire les choses de façon convenable pour que ça aboutisse », renchérit Me Bokola.
La cliente va-t-elle, avec la levée de sa suspension, retirer sa plainte contre le PDCI et autres ?
«Il faut être clair. J’ai commencé la procédure, depuis le 11 mars. Ce n’est pas à 48 heures de la décision du juge qu’on va me réhabiliter. On ne m’infantilise pas ! Je n’ai pas retiré de plainte. Moi je veux une réintégration par la justice. Je veux une décision de justice qui va me réintégrer. Je n’ai pas retiré de plainte. La justice suit son cours.

Nous avons fait des propositions au juge pour essayer d’arranger les choses, parce que mon intention n’est pas de diviser le PDCI-RDA. Nous avons fait des propositions, mais dans la légalité. Je n’ai pas retiré ma plainte, la procédure suit son cours, jusqu’au jugement…», réagit Valérie Yapo tout en soulignant que sa présence au bureau politique du 5 avril prochain dépend du juge.
Surprise par la décision de Thiam de la levée de sa suspension?
« Quand j’ai déposé ma plainte pour contester la décision de monsieur Tidjane Thiam, j’ai dit clairement, ce que j’ai développé. C’est qu’il était illégal. Son élection était illégale. Donc, il ne pouvait pas me sanctionner. Donc la décision qu’il prend, pour moi n’est pas encore légale. J’attends une décision de justice pour me réhabiliter.
Parce que je pense que le Pdci-Rda, depuis que je me plains, j’ai fait ma conférence de presse le 19 février 2025, n’est pas capable de me réhabiliter, c’est que peut-être le PDCI RDA n’a pas besoin de moi. Parce que ce n’est pas à 48 heures d‘une audience qu’on dépose chez l’avocat, la décision, juste pour bloquer le processus judiciaire. Il y a des problèmes de fond. Donc j’’attends la décision du juge pour faire une déclaration officielle pour voir si on continue ou pas», explique la militante Valérie Yapo.
Une bataille pour sa réintégration dans ses fonctions ?

« Cela fait 30 ans que je milite au Pdci. 25 ans que le PDCI n’est plus au pouvoir, et 25 ans que je mène le combat au Pdci au péril de ma vie…J’ai fait la prison. J’ai été arrêtée deux fois, même à la marche des femmes où les gendarmes nous ont bastonnées…
Je pense que je ne méritais pas ce que le PDCI RDA veut me faire. Je ne méritais pas d’être exclue parce que j’ai dit qu’il avait la double nationalité et qu’il n’avait pas 10 ans de bureau politique. C’est pour cela qu’on me sanctionne. Je l’ai dit en novembre 2023, un mois avant le congrès extraordinaire qui l’élisait. Je ne suis même pas allé au congrès.
Je n’ai pas voté. Je ne fais pas ce combat pour être réhabilité à un quelconque poste que ce soit, parce que j’ai démissionné moi-même de la région. Ma conférence de presse, c’était le 3 juillet 2024, j’ai démissionné moi-même. Je ne voulais plus assumer ces fonctions (Délégué régional). Je ne le fais pas pour un poste. J’aime le PDCI-RDA. Je ne veux pas diviser le PDCI-RDA. Il faut que tout soit légal.
Le président Houphouët n’a jamais triché. Le président Bédié n’a jamais triché. Quand il y a avait des situations de blocages on se réunissait, on faisait des bureaux politiques. Depuis deux qu’on se plaint, aucun bureau politique pour en parler. Je ne le fait pas pour des postes. Je le fais pour mes convictions, par conviction. Parce que je suis une légaliste. Je me suis battue quand le président Bédié est partie en exil le 24 décembre 1999, mais tous ces doyens qui sont là, l’ont mis en congé.

Je faisais partie des 10 jeunes avec KKB (Kouadio Konan Bertin ex président de la jeunesse du PDCI) et j’étais la plus jeune, nous avons dit NON, il faut respecter les textes. Ils voulaient évincer le président Bédié tous ces mêmes doyens. Nous avons dits qu’il faut respecter les textes. Ils ne disent pas qu’il faut remplacer le président lorsqu’il est en exil.
Nous avons réussi à l’imposer au congrès extraordinaire de 2000. Je fais le combat de la légalité. Je dis qu’il faut respecter les textes. Il (Thiam), ne respecte pas les conditions, vous le mettez président, aujourd’hui nous avons des problèmes. Nous avons un candidat qui a un problème. J’attends la décision du juge », terme Valérie Yapo qui sera devant le juge des référés, le mercredi 2 avril 2025.

La procédure devant le Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau, suite de l’audience du jeudi 20 mars 2025 a été renvoyée, au 24 avril 2025. La levée de la décision N°001/PT/CD/2024 DU 03/10/2024, du Conseil de Discipline, qui l’a suspendait temporairement des activités et des organes du PDCI-RDA n’a pas dilué, la détermination de Valérie Yapo, membre du Bureau Politique du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire à poursuivre le procès pour sa réhabilitation.
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GRACE OZHYLLY
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