Le 5 mai 2025, un tournant a été pris dans le processus de mise en place de l’Interprofession Café-Cacao. À peine à quelques mois de son installation officielle, le Comité technique chargé d’accompagner ce processus semble avoir foulé au pied l’ordonnance présidentielle censée encadrer et garantir la transparence de cette réforme cruciale pour le secteur agricole ivoirien. Et pour cause.

C’est que, l’ordonnance du Président de la République, Alassane Ouattara, portant création des organisations interprofessionnelles agricoles, est formelle :
« Les représentants des producteurs individuels doivent être des personnes ne relevant d’aucune organisation existante, choisies en toute indépendance ». Or, lors de la réunion tenue à Yamoussoukro, le Comité technique s’est arrogé le droit de désigner des « lauréats » en lieu et place de véritables producteurs indépendants, au mépris total du texte présidentiel.
« Plus grave, des membres du Comité ont procédé à la remise du fichier de recensement officiel des producteurs ; propriété exclusive du Conseil Café-Cacao, à une organisation récemment créée, l’ONPCCI (Organisation nationale des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire), dirigée par Siaka Diakité. Une structure a-t-elle sans respect des texte régissant le secteur se voir livrere le fichier des producteurs de l’Etat?

Cette organisation, non seulement non reconnue par le processus formel, n’a jamais été évaluée par le cabinet Jad’Expertise, chargé de l’audit de légitimité des différentes entités ».
Sur quelle base l’ONPCCI se retrouve-t-elle donc impliquée ?», s’interrogent les producteurs. La question reste sans réponse, mais les soupçons de favoritisme et de manipulation politique prennent de plus en plus d’ampleur.
Le Comité technique, juge et partie
Selon l’esprit et la lettre de l’ordonnance présidentielle, le Comité technique n’a aucun rôle dans l’organisation des élections ni dans la composition des collèges électoraux. Il s’agit d’un organe consultatif, chargé de suivre et d’appuyer le processus. Pourtant, dans les faits, il s’érige aujourd’hui en acteur principal, organisant lui-même les scrutins, dictant les règles, et imposant des entités sans légitimité reconnue. Une dérive grave, qui met en péril la crédibilité du processus et jette le discrédit sur la réforme.
Un appel urgent à l’État
Face à ces dérives manifestes, plusieurs organisations professionnelles montent au créneau pour alerter les plus hautes autorités de l’État. Elles interpellent le Président de la République, le Premier ministre Robert Beugré Mambé, et l’ensemble du gouvernement sur les risques d’un simulacre d’interprofession, fabriqué de toutes pièces par certains cadres de l’administration tapi au Conseil Café-Cacao, au mépris des intérêts des véritables producteurs.
Et pourtant, le Conseil Café-Cacao créé par l’ordonnance N°2011-481 du 28 décembre 2011, est l’organisme étatique ivoirien de la régulation, de la stabilisation et du développement de la filière du café-cacao en Côte d’Ivoire depuis 2012.

A l’observation, il se positionne de plus en plus en organisme de « déstabilisation ». Contacté, la direction générale n’a pas encore réagit à la situation. Le Comité technique de son côté, avec l’appui de son mandant semble avoir dévié de sa mission initiale.
Aujourd’hui s’en plaignet les producteurs, « c’est un véritable réseau d’influences qui se met en place, reposant sur des documents falsifiés, des choix orientés, et une violation systématique de la loi« . Il est plus que temps de stopper cette imposture. Pour une interprofession crédible et légitime, le gouvernement doit faire respecter l’ordonnance du Président de la République ! Affaire à suivre.
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