L’alerte était déjà donnée ! La mort a commencé à frapper dans les rangs des prisonniers politiques de la crise postélectorale de 2010-2011 ivoirienne. Va-t-elle interpeller le gouvernement sur le calvaire vécus par lesdits détenus au nom de la réconciliation ?
«Nos parents sont méprisés, torturés, emprisonnés sans aucune raison valable. Nous demandons leur libération. Les détenus dont nous parlons sont au nombre de 400 personnes, c’est-à-dire 400 chefs de familles. Parmi les 400 détenus, plus de la moitié est malade et l’Etat refuse de prendre les frais en charge. Plus de 100 personnes ont été victimes de torture avant d’être mises sous mandat de dépôt. Pourquoi traiter un être humain comme un animal ?»
Ainsi, toute la famille des détenus politiques et de l’UNG (opposition) dont il est membre actif ont le profond regret de vous annoncer le décès ce matin du camarade KOUYA GNEPA ÉRI :
«Souffrant de douleurs atroces suite à une amputation de son orteil à l’infirmerie de la Maca. Les autorités pénitentiaires étaient informées de l’état de santé de notre camarade. Cette triste nouvelle vient de mettre en émoi tous les détenus politiques. C’est la quatrième fois que nous perdons un des nôtres. C’est le lieu d’interpeller le gouvernement et les autorités judiciaires sur la tragédie au quotidien que vivent tous les prisonniers politiques. Que leur libération soit maintenant effective afin d’éviter à d’autres familles d’éventuelles tragédies. Que la terre te soit légère », soutiennent les parents du défunt et autres militants de l’Ung.
«Mon mari a été interpellé le 10 septembre 2015 alors qu’il est sorti juste pour aller chercher quelque chose à manger. On lui a collé l’étiquette de troubles à l’ordre public. C’est injuste, je demande sa libération», affirme pour sa part Adou Bernadette.
Ce décès interpellera-t-il les autorités ivoiriennes sur la situation alarmante des prisonniers politiques dans les prisons ivoiriennes ?
H.MAKRE
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