COTE D’IVOIRE :LA  MORT D’UN DÉTENU  POLITIQUE DANS LA PRISON D’ABIDJAN ANNONCE-T-ELLE LE DÉBUT D’UN  PROCESSUS ?

L’alerte était déjà donnée ! La mort a commencé  à frapper dans les rangs des  prisonniers  politiques  de la crise postélectorale de 2010-2011 ivoirienne. Va-t-elle  interpeller le gouvernement sur le calvaire vécus par lesdits détenus au nom de la réconciliation ?

Le prisonnier politique, KOUYA GNEPA ÉRIC est décédé ce  jour à la maison d’arrêt de correction d’Abidjan-Maca. Les parents des détenus politiques qui s’accrochent au sein de l’Association des Femmes et Familles des Détenus d’Opinion (AFFDO-CI) criaient déjà le 15 novembre dernier ceci par la voix de Désirée Douati :

«Nos parents sont méprisés, torturés, emprisonnés sans aucune raison valable. Nous demandons leur libération. Les détenus dont nous parlons sont au nombre de 400 personnes, c’est-à-dire 400 chefs de familles. Parmi les 400 détenus, plus de la moitié est malade  et l’Etat refuse de prendre  les frais  en charge.  Plus de 100 personnes ont été victimes de torture avant d’être mises sous mandat de dépôt. Pourquoi traiter un être humain comme un animal ?»

Ainsi, toute la famille des détenus politiques et de l’UNG (opposition) dont  il est membre actif ont le profond regret de vous annoncer le décès ce matin du camarade KOUYA GNEPA ÉRI :

«Souffrant de douleurs atroces suite à une amputation de son orteil  à l’infirmerie de la Maca. Les autorités pénitentiaires étaient informées de l’état de santé de notre camarade. Cette triste nouvelle vient de mettre en émoi tous les détenus politiques. C’est la quatrième fois que nous perdons un des nôtres. C’est le lieu d’interpeller le gouvernement et les autorités judiciaires sur la tragédie au quotidien que vivent tous les prisonniers politiques. Que leur libération soit maintenant effective afin d’éviter à d’autres familles d’éventuelles tragédies. Que la terre te soit légère », soutiennent les parents du défunt et autres militants de l’Ung.

Loba Kragbé Didier emprisonné depuis 2011 au Libéria. Extradé en 2012, est à la MACA, Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan sans jugement. «Nous n’avons pas accès à eux. Mon frère est malade et n’est pas traité. Il est père de deux enfants dont j’assure la charge. C’est difficile et insupportable…» crie sa petite sœur Véronique.

«Mon mari a été interpellé le 10 septembre 2015 alors qu’il est sorti juste pour aller chercher quelque chose à manger. On lui a collé l’étiquette de troubles à l’ordre public. C’est injuste, je demande sa libération», affirme pour sa part Adou Bernadette.

Ce décès  interpellera-t-il les autorités  ivoiriennes  sur la situation alarmante des  prisonniers politiques dans les prisons ivoiriennes ?

 H.MAKRE

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