Elle a fait grand bruit ! Sur saisine de l’Association des exportateurs de noix de cajou de Côte d’Ivoire (AEC-CI) aux fins d’arbitrage, l’Inspection générale d’Etat (IGE) a conduit un audit pour se faire une opinion sur le «détournement» de fonds dans la filière anacarde qui fait l’actualité du secteur agricole ivoirien.
«La gestion du compte bancaire dédié à la «sacherie export» ne comporte pas d’irrégularité tant du point de vue de la prise en compte dans la comptabilité du Conseil du coton et de l’anacarde que de la transaction des 200 millions FCFA d’achat de sacs de jute en avril 2015. En effet, les 200 millions FCFA de paiement cash à la société Synergie 3A (fournisseur de sacs de jute) n’est pas un délit. En matière de gestion des deniers publics, on dispose de trois procédures de paiement : par virement, par chèque, par cash (paiement en liquide).
Mieux, le collectif des exportateurs (à ne pas confondre avec l’AEC-CI), dans une lettre adressé à l’IGE, dénonce la demande de mise à disposition de ce fonds, formulée par l’AEC-CI. «A l’audition sur le sujet devant les inspecteurs, il se dit satisfait de la gestion actuelle, et ne trouve pas nécessaire de changer de gestionnaire des fonds destinés à la sacherie export», note le rapport d’audit.
Ce sont des notes qui contredisent le rapport de la Haute autorité pour la bonne gouvernance qui avait brandi une mauvaise gestion de ce fonds. Rapport sur lequel s’était appuyé le gouvernement pour suspendre le Dg du Conseil du coton et de l’anacarde, Sanogo Malamine, et le Dga, Mamadou Berthé.
L’IGE va même plus loin en déboutant l’AIE-CI dans sa requête de cogérer la sacherie à l’export avec le Conseil du coton et de l’anacarde. «Les fonds pour la sacherie export générés par institution et prélèvement de redevances sur le kg de noix de cajou exporté, sont gérés, à juste titre, par le Conseil du coton et de l’anacarde, une structure étatique. Au regard des textes en vigueur, ce dernier peut ne pas céder la gestion de ces fonds à l’AEC-CI ou à toute autre structure privée, s’il juge que cela n’est pas opportun», fait remarquer
Il convient de rappeler que les fonds de financement de la sacherie export sont constitués par le prélèvement de redevances de 10 FCFA à l’exportation, institué par la République de Côte d’Ivoire. Cette redevance, au sens financier, un prélèvement fiscal obligatoire perçu par l’Etat. En conséquence, cette redevance collectée sur l’exportation de noix de cajou est un fonds public qui doit être géré par une entité publique.
J-S LIA
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