C’est parti! Les deux camps revendiquent la victoire, dans une capitale anesthésiée par l’attente des résultats de la présidentielle du samedi 27 août. Avant même la proclamation officielle des résultats prévue mardi, les deux principaux candidats et adversaires, Ali Bongo Ondimba (57 ans), président sortant briguant un nouveau septennat, et Jean Ping (73 ans), l’ex-compagnon de sa sœur et ancien président de la Commission de l’Union africaine-annoncent l’un et l’autre qu’ils ont remporté haut la main l’élection présidentielle.
«Fraude congénitale »
Certes, les deux candidats ont tenté de mettre les formes à leurs affirmations péremptoires. Aux Charbonnages, tout en revendiquant une victoire imparable, Jean Ping a demandé à ses partisans d’attendre la publication « des vrais résultats de la Cénap [la Commission électorale nationale autonome et permanente] ». Ceux-ci devraient intervenir sous quarante-huit heures, selon le ministère de l’intérieur. Dans le même temps, il se déclarait « élu (…) en dépit de la fraude congénitale de ce régime », auquel il a d’ailleurs appartenu pendant de si longues années, occupant les plus hautes fonctions au temps d’Omar Bongo Ondimba.
Iront-ils jusque-là alors que leur espoir pourrait bien être déçu ?
Car peu de temps après la déclaration de Jean Ping, le chef de l’Etat sortant, au Jardin botanique, venait remercier, dans une courte allocution prononcée sous une immense tente climatisée, tous ceux qui avaient participé à sa (coûteuse) campagne électorale. «Nous sommes légalistes et républicains et nous attendons sereinement que la Cénap annonce les résultats », prenait-il soin de préciser.
Règlements de comptes ?
Une élection au résultat controversé, alors remportée avec 41 % des voix, la présidentielle gabonaise se joue à un tour, et ponctuée par des émeutes meurtrières. «Au vu de l’ensemble de ces résultats, il apparaît très clairement que le candidat Ali Bongo Ondimba est largement en tête et en possession d’une avance qui ne peut plus s’inverser», concluait cependant Alain-Claude Bilie-By-Nzé. La salle jubilait.
Cette guerre des communiqués et des déclarations va-t-elle finir par dégénérer ?
Comment rapprocher les deux camps qui proclament avant terme une victoire certaine dont seules des
A cette heure, les centaines d’observateurs internationaux déployés le jour du scrutin n’ont fait état d’aucun problème majeur dans les quelque 2 500 bureaux de vote ouverts dans le pays pour les 650 000 électeurs gabonais. Un code électoral exigeant, la présence d’observateurs étrangers ne semblent pas en mesure de restaurer la confiance entre deux parties engagées dans une lutte acharnée.
Avec le Monde
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