Nous Sommes en 2016, au Bénin. Le président Yayi Boni convainc tous les grands partis traditionnels du Benin (l’équivalent chez nous ici du PDCI, RDR, FPI, Lider) de présenter, comme candidat unique à
la présidentielle, son nouveau premier ministre Lionel Zinsou. Ce dernier a le soutien de l’occident et des institutions internationales. A Cotonou, l’opinion affirme que les jeux sont déjà faits et que le système électoral ne peut que donner raison au candidat de Yayi Boni et de l’occident, quel que soit le résultat du vote. Patrice Talon, certainement un lecteur de Rabingranath Tagore, Thrasymaque et Jean jacques Rousseau, n’était pas de cet avis. Tel Icare, il prit son courage, parcouru les 44310 Km2 du territoire béninois et s’adressa au 10,32 millions de descendants du roi Béhanzin. Il encouragea les électeurs à sortir le jour du vote car, disait-il, ceux de la coalition au pouvoir iront certainement voter. La suite est connue de tous.
Au moment où Guei monopolisait la RTI et s’adonnait à la propagande électorale, tel un routier, Laurent Gbagbo parcourait la côte d’ivoire d’est à l’ouest, du nord au sud en passant par le centre. Au moment où les candidats écartés par la gente militaire appelaient au boycott et à l’abstention, Laurent Gbagbo en pédagogue, montrait par des arguments d’une rare pertinence (il en avait les moyens et la capacité) que l’abstention serait le véritable allié de son adversaire. La suite est connue de tous.
Comment pouvez-vous contester, valablement, une élection à laquelle vous n’avez pas participé ? Comment pouvez-vous évaluer la sincérité d’une élection à laquelle nous n’avez envoyé d’observateurs dans les bureaux de vote ? Combien sont les acteurs politiques ivoiriens, qui comme Maky Sall, Patrice Talon et Laurent Gbagbo ont sillonné la côte d’ivoire pour sensibiliser, informer les électeurs, au moins depuis janvier 2016, quand M. Ouattara à décliné les grands axes de son offre politique ? N’est-il pas trop facile de dire que le système est verrouillé, et que la CEI est sous contrôle ?
Seulement, il faut de l’engagement, de la pédagogie…de la justesse. La politique n’est pas un jeu, c’est un enjeu. Je recommande la lecture de deux ouvrages à mes lecteurs : « Qu’est-ce que la politique ? » de Julien Freund et « Le savant et le politique » de Max Weber.
Geoffroy-julien Kouao
Juriste, Ecrivain et Analyste-Politique.
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