Abidjan : le programme 2017-2020 du ministre Bruno Koné; l’argent de la poste enfin disponible

 Il était face aux présidents des Conseils d’Administration et de Gestion (RTI, Vitib, Artci, AIGF), des présidents des groupements et associations professionnels des secteurs des TIC et de la Communication (Gotic, Unetel…),des Directeurs Généraux des structures publiques du secteur (Rti, Frat-Mat, Istc, Fsdp, Aip, Cijf, Esatic, Emsp, Ansut, Vitib, Artci, Aigf, Csp, Poste-CI…) et des autres structures présentes (Sndi, Cicg, Mtn, Orange CI, moov CI, Huawei…) ; le ministre de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Poste,  Bruno Koné a fait le bilan de ses 5 années de présence au gouvernement depuis 2011 à 2017. C’était à l’occasion de la   cérémonie de vœux du 23 janvier 2017, et  là, il a annoncé  un vaste programme 2017-2020.

 

VOICI   son PROGRAMME

Pour cela et pour faire simple, nous allons considérer les 3 périodes successives suivantes :

  • la période de 2011-2013 ;
  • l’année charnière 2014 ;
  • la période 2015-2016.

De la période 2011 à 2013 (qui est en quelque sorte, celle de construction des fondations du nouvel écosystème) :

Sur la base d’un diagnostic établi dans la seconde moitié de l’année 2011, il nous était  apparu indispensable de travailler d’abord à la mise aux normes du cadre réglementaire du secteur, afin que chaque acteur connaisse pleinement les règles du jeu ainsi que les opportunités et les limites de son action.

A nos yeux, ce nouveau cadre devait nécessairement être attractif pour l’investissement,  tout en étant suffisamment protecteur pour l’utilisateur.

Pour mémoire, les textes qui régissaient l’activité de notre secteur, dataient de plus d’une quinzaine d’année, dans un environnement en très forte évolution, et dont les modèles économiques sont régulièrement rebattus tous  les 4-5 ans.

Dans ce contexte et dans le même temps que nous travaillions à l’établissement de réseaux modernes, nous avons procédé :

  • à l’élaboration et à la mise en place de l’Ordonnance du 21 mars 2012 qui fixe le cadre général de fonctionnement du marché, le rôle des acteurs du secteur Télécommunications/TIC, et le cadre nécessaire à sa gouvernance efficace ;
  • à l’élaboration et à l’adoption par le Parlement ivoirien de 4 textes de loi essentiels pour la bonne marche du secteur (loi sur transactions électroniques, la loi sur la cyber-sécurité, loi sur la protection des données à caractère personnel et Code postal).



Nous avons procédé ;

  • à l’introduction des services de téléphonie mobiles de troisième génération (3G) dans notre espace de communication ;
  • au lancement des travaux de la première partie  du  Réseau National en  Fibre Optique, le backbone national ;
  • au lancement et au développement du projet de gouvernance électronique (E Gouv 😉 ;
  • à l’ouverture d’une école d’excellence, l’ESATIC, destinée à la formation de l’élite du secteur, pour faire face aux nombreux besoins décelés (construction de réseaux, maintenance, formation et soutien aux utilisateurs, modernisation de l’administration, développement d’applications, sécurité des réseaux et systèmes…) ;
  • à l’identification des abonnés aux services de télécommunications (téléphonie et internet), pour améliorer la sécurité dans notre espace de télécommunications ;
  • à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un plan de restructuration du secteur postal et d’un plan de relance des activités de la société d’état, la Poste de CI.

Au cours de la période de 2014, nous avons surtout travaillé à la consolidation des acquis précédents, ainsi,

  1. Au niveau de la gouvernance :

L’ensemble des structures créées et de nouvelles normes de gouvernance issues des différentes lois, sont devenues fonctionnelles.

Les lois ont été complétées par une cinquantaine (50) de décrets  d’application, dont ceux relatifs :

  1. à la fixation d’un nouveau cahier de charges pour les opérateurs de services de télécommunications/Tic ;
  2. à la définition des conditions de fourniture des prestations de cryptologie ;
  • à la fixation des conditions d’établissement et de conservation de l’écrit et de la signature sous forme électronique.
  1. Concernant les projets d’infrastructures
  1. Les conditions de démarrage des travaux d’aménagement de la Zone franche de Grand Bassam ont été réunies, et ces travaux ont effectivement été lancés en 2014 ;
  2. Le réseau CDMA destiné à résoudre le déficit d’accès des populations, des entreprises et de l’Administration aux services Télécommunications/TIC en zone rurale et/ou dans les zones dites ‘’blanche’’, a effectivement été mis en service. Il dessert à ce jour environ 1000 localités rurales de notre pays ;
  • Dans la perspective du développent et de l’optimisation des flux internet, nous avons également procédé à l’ouverture du premier point d’échanges Internet.
  1. Au titre de la Gouvernance électronique

Le programme de gouvernance électronique de l’Etat s’est poursuivi, en se densifiant.

  1. S’agissant des projets sectoriels de la gouvernance électronique, après les universités Félix Houphouët-Boigny de Cocody, d’Abobo et de Bouaké, l’interconnexion, l’équipement en matériels de télé-enseignement et les travaux de couverture wifi, ont démarré pour les universités de Korhogo et de  Daloa, de même que pour l’INPHB de Yamoussoukro.  Dans le même temps, d’autres projets dans les secteurs de la Santé et de l’Education ont été engagés ;
  1. L’année 2014 a vu la mise en œuvre au niveau de la fonction publique, du portail dématérialisé des démarches administratives, et l’ouverture des premiers e-services informationnels.
  1. CONCERNANT LE SECTEUR POSTAL ET LA SOCIETE D’ETAT LA POSTE DE COTE D’IVOIRE :
  1. En application du code postal, de nouveaux textes normatifs ont été élaborés, qui définissent les éléments constitutifs du programme du service universel de la Poste, et certaines normes de qualité de service.  En parallèle,  l’Autorité de régulation des services Postaux a été désignée, de même que l’Opérateur chargé du Service Universel.
  1. Quant à la poste, celle-ci a vu sa structure de bilan restructurée, notamment à travers la prise en charge directe par l’Etat de dettes importantes : dettes fiscales, dettes mandats, dettes sociales, services extérieurs ;

Avec la sécurisation des ressources nécessaires  au Budget de l’Etat,  la Poste CI  a pu engager la restructuration de ses effectifs et lancer de nouveaux produits et services, comme cela était prévu au plan de redressement adopté par le Gouvernement en 2013.

  1. Enfin, au chapitre de la formation et du développement d’une expertise nationale, l’ESATIC a été promue, après moins de 3 ans d’existence, au rang d’école d’excellence par l’UIT.
  1. Au plan des relations internationales

Après les crises successives que notre pays a connues,  il nous a fallu travailler au repositionnement de la Côte d’Ivoire dans les instances internationales des Télécommunication et de la Poste.

Aussi bien au niveau de l’Union Internationale des Télécommunications que de l’Union Postale Universelle, notre Pays a retrouvé la confiance des autres états membres et a recommencé dès 2014, à jouer  un rôle de premier plan.

Ainsi, en 2014, nous avons enregistré :

  • Le retour de la CI dans les instances dirigeantes de ces Unions (CA, Conseils de régulation de l’UPU, Commissions techniques…) ;
  • La visite officielle en Côte d’Ivoire du Secrétaire Général de l’UIT, Monsieur HAMADOUN TOURE ;
  • La désignation de la Côte d’Ivoire pour accueillir en 2020, la Conférence Stratégique de l’Union Postale Universelle.

Venons-en maintenant à la période 2015 à 2016

Nous avons continué, au cours de cette période, la construction d’une Economie Numérique forte, inclusive, porteuse de valeurs, sur le socle de nos acquis, à savoir, un cadre réglementaire moderne, attractif et rassurant, des ressources humaines de qualité, une forte pénétration de la téléphonie mobile, dont le nombre d’abonnés a dépassé 25 millions, et un accès à l’Internet qui se développe jour après jour, avec une base d’utilisateurs de plus de 10 millions de personnes.

Aussi, nos priorités ont porté sur 4 axes essentiels au plein développement de notre écosystème, axes qui tiennent compte bien entendu, du niveau de maturité atteint par notre pays. 

  1. Le premier axe concerne principalement le renforcement et le développement du Marché des Télécommunications/TIC, à travers notamment :
  • la consolidation du marché des télécommunications/TIC, avec le retrait de 4 licences et la limitation du nombre de licences d’opérateurs à un maximum de 4 ;
  • le renouvellement des licences des opérateurs, avec un potentiel de ressources de 400 milliards FCFA, dont 175 milliards ont déjà été acquittés sous forme d’acomptes ;
  • la restructuration du spectre de fréquences, pour une meilleure qualité de service et plus de confort  pour les utilisateurs ;
  • la mise en œuvre effective d’importantes mesures de défiscalisation, avec un fort impact sur le marché de l’offre de service.
  1. Le renforcement de la connectivité par le lancement de la 3ème phase du projet de réseau national haut débit en FO, d’une longueur de 5 000 kilomètres.

Dans ce chapitre sur la connectivité, on ne peut pas ne pas  mentionner  le lancement de la 4ème génération de réseaux et services de télécommunications en Côte d’Ivoire, la 4G. Il convient de rappeler  qu’alors que nous avons été en 2012-2013, dans le peloton de queue des pays Africains à faire l’expérience de la 3G, nous sommes cette fois l’un des tout premiers  en Afrique à basculer à la  4G.

  1. La poursuite du programme de la gouvernance électronique par :
  • l’extension de la messagerie gouvernementale de 2000 à 8000 comptes. Cette messagerie est en ce moment en train d’être portée à 30000 comptes ;
  • la poursuite et l’approfondissement des projets e-santé et e-éducation ;
  • la mise en ligne d’un portail informationnel décrivant 300 procédures administratives ;
  • le développement de la maturité numérique par l’implémentation de 11 services numériques offerts à travers le Web aux entreprises et aux particuliers. 23 nouvelles applications sont en cours d’élaboration, qui permettront une plus grande proximité entre l’Administration et les populations.
  1. Le soutien à l’Innovation, avec le lancement d’une fondation, la Fondation Jeunesse Numérique ‘’Smart Up’’, pour l’innovation et le soutien aux jeunes talents du secteur du Numérique.

Toutes ces actions ont permis à notre pays d’être classé en 2016 parmi les 10 pays ayant le plus progressé  dans l’index de développement des TIC de l’Union Internationale de Télécommunication (UIT). En 2 ans, notre pays aura progressé de 32 places, se plaçant désormais au 14ème rang africain, juste après le Kenya. Nous savons ce qu’il nous reste à faire pour continuer à progresser dans le classement. Bonne transition pour parler à présent des perspectives.

Perspectives 2017

Les perspectives pour 2017 et les années suivantes sont, je peux le dire, bonnes. Elles sont marquées cette année par la jonction décidée par le PR et le PM, des activités des précédents Ministères   de la Communication et de l’Economie Numérique. Ce rapprochement est justifié, entre autres,  par la convergence de plus en plus forte entre ces deux secteurs (Numérique et Communication).

Cette convergence, d’abord technologique, est renforcée par les usages, qui font que de plus en plus de personnes s’informent par les sites d’informations en ligne et par les réseaux sociaux. En Côte d’Ivoire, nous avons près de 10 millions d’utilisateurs de l’internet et un réseau comme Facebook  enregistre dans notre pays plus de 1 500 000 utilisateurs.

Concernant le secteur de la Communication, notre ambition sera au cours des prochaines années, d’en faire un secteur de référence, qui contribue plus pleinement à la construction de notre cher pays :

Ainsi que je l’indiquais à la cérémonie de passation de charges avec mon prédécesseur au Ministère de la Communication, le 13 janvier dernier ;

Notre ambition sera de faire en sorte :

  • que le secteur de la communication soit de plus en plus un élément de la solution et de moins en moins un problème ;
  • que les populations se retrouvent dans les organes de presse à leur service et que s’estompe le climat de méfiance qui subsiste encore. Nous n’excluons pas d’avoir des échanges directs avec ces populations pour mieux comprendre leurs attentes;
  • que les organes publics jouent davantage le rôle attendu d’eux, un rôle d’accompagnement de l’action publique, de pédagogie et de formation autour des valeurs de la Nation, de construction de la paix et de l’unité nationale, de contribution au rayonnement international, d’accompagnement de la production et du développement économique ;
  • que les acteurs du secteur (qu’ils soient du privé ou du public) soient ‘’plus à l’aise’’ dans l’exercice de leur fonction, aussi bien au plan professionnel, qu’au plan personnel ;
  • que le secteur soit en mesure de jouer plus fortement sa partition dans l’élan de modernisation et de développement pris par notre pays.

D’une façon plus particulière, nous ferons en sorte :

  • de mettre en œuvre un cadre règlementaire qui donne plus de lisibilité aux missions, attributions et actions des différentes entités composant le secteur de la Communication ;
  • de conduire le processus de libéralisation en cours à son terme ;
  • de procéder effectivement à la séparation  des activités d’édition de programmes de celles de diffusion, séparation prévue par le plan en cours d’implémentation de la Télévision Numérique terrestre (TNT) ;
  • de travailler avec les dirigeants de la RTI à la consolidation de sa situation financière et au renforcement de sa mission ;
  • de protéger la liberté de la presse, de défendre les droits des journalistes, tout en travaillant à l’avènement d’une presse plus responsable.

Au niveau du secteur de l’économie numérique, en 2017, un accent particulier sera mis sur :

  • Une régulation plus forte du Marché de l’Internet, notamment,  dans ses composantes  ‘’accès’’ et ‘’prix de détail’’. Nous travaillons déjà sur ces questions avec les acteurs du secteur et avons bon espoir d’aboutir assez rapidement ;
  • La mise en œuvre du roaming national et la réduction du coût du roaming international vers un certain nombre de pays, en particulier ceux de l’UEMOA et ceux membres de l’Alliance ‘’Smart Africa’’ ;
  • l’extension des e-services, notamment à travers la plate-forme ‘’e-Démarches Administratives’’ pour plus de proximité avec les populations ;
  • la mise en service effective des deux premières tranches du réseau national haut débit en FO (soit 2000 Km), destiné à mailler le territoire nationale en infrastructure broadband.

 

AU NIVEAU DU SECTEUR POSTAL, NOUS POUVONS RAPIDEMENT EVOQUER :

  • la poursuite et le renforcement de la visibilité sur les actions menées dans le cadre du plan de restructuration et de relance de la Poste de CI. Il s’agit notamment des nouvelles activités telles que le courrier express, la machine à affranchir, le courrier hybride, le site e-commerce Sanli Shop, les projets ‘’Poste CI = Coursier de l’Etat de CI’’ et Poste CI = Maison du Citoyen’’.
  • Tout cela nécessitera un ‘’lifting’’ de l’image de la Poste CI ainsi que la mise en place d’une plate-forme logistique adaptée, ce que nous sommes désormais en mesure de faire ;
  • le démarrage effectif de l’organisation du Congrès de l’UPU de 2020 ;
  • le renforcement de la Régulation du secteur postal avec un meilleur contrôle des acteurs et des activités et l’achèvement du processus de désignation de l’opérateur en charge du Service Universel Postal.
  • Je terminerai en vous remerciant très sincèrement pour votre action au cours de l’année écoulée, pour vos efforts, pour votre soutien, qui nous ont permis de continuer à avancer.

C’est sur cette note d’espoir, que je terminerai, en souhaitant à nouveau à chacun, mes vœux pour une excellente année 2017.,Que Dieu protège la Côte d’Ivoire ».

Bruno Koné ministre de la   Communication, de l’Economie Numérique et de la Poste, porte-parole du gouvernement

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