Il multiplie les sorties ces jours-ci. Voici la deuxième partie de l’entretien avec l’opposant Zadi Djédjé, président du Front Populaire uni. Il fustige le gouvernement ivoirien. Suivez-le avec ledebativoirien.net!
par HM
Cinq ans bientôt que Zadi Djédjé a mis fin à son exil en revenant en Côte d’ivoire; aujourd’hui comment se porte votre pays ?
Nous croyions construire notre pays en faisant le tour des contrées pour parler de paix, et appeler à la réconciliation des frères. Si je devrais faire le bilan, je dirai qu’il est positif pour moi et mes amis. Nous avons travaillé au retour de beaucoup de nos frères, et permis à beaucoup qui était dans la clandestinité de s’afficher sans peur.
Cela est à mettre à l’actif du gouvernement qui a bien géré la question du retour des exilés ?
Il y a de gros regrets. Ecoutez, je pensais que le gouvernement après l’arrestation de Laurent Gbagbo, allait créer les conditions d’un pays où le vivre ensemble serait une réalité, un pays ou le dioula et le bété marcherait ensemble. Mais cela n’est pas encore le cas. Certain de nos camarades rentrés sont aussitôt arrêtés. Des règlements de compte ont toujours cours. J’ai demandé au pouvoir de mettre fin à cela. Une situation qui n’incite pas nombreux de nos frères encore en exil à regagner leur pays. Ils ont raison.
Mais vous, dès votre retour, vous avez bénéficiez du soutien et l’assistance du ministre Hamed Bakayoko, ce qui n’a pas été le cas des autres…
…Avec quel autre membre du gouvernement Ouattara avez des contacts poussés ?
Je voudrais remercier Dieu pour cet homme qui a l’humanité en lui. Le ministre Hamed est généreux et il a l’Ivoirien dans le sang, là où des personnalités de ce pays ne pensent qu’à elles seules et ne pensent à personne d’autre. Quand je rentrais d’exil avec tous mes camarades, je vivais des moments difficiles.
C’était le moment de la crise où l’on pensait qu’un bété ne pouvait pas fréquenter un dioula. Lui, il ne s’est jamais braqué contre l’opposition, lorsque certains voulaient que tous les pros-Gbagbo aillent en prison. Il a dit non ! Nous devons travailler avec eux pour le retour au calme. Il a dit : ‘‘pensons réconciliation’’. J’ai accepté sa main tendue. Il a permis à plusieurs de nos camarades à avoir un emploi.
En dehors d’Hamed Bakayoko, je ne vois pas de ministres qui ne pensent pas que la Côte d’Ivoire appartient qu’à eux seuls. Certains collaborateur du président Alassane Ouattara pensent que la côte d’Ivoire se limitent à eux seuls. Ils pensent qu’ils vont éternellement demeurer au gouvernement.
A qui faites-vous allusion ou de qui parlez-vous ?
Je ne veux pas citer expressément de noms. Mais s’il y a de bonnes volontés dans le gouvernement actuel, cependant il y a dans ce même gouvernement, des ministres et à côté d’eux de directeurs généraux qui pensent qu’Alassane Ouattara va rester éternellement au pouvoir. Ils ne ménagent aucun effort pour faire montre d’une monstrueuse méchanceté.
Alors que, lorsque Laurent Gbagbo était au pouvoir, j’étais souvent envoyé vers ces mêmes personnes pour leur remettre des enveloppes pour arrondir leurs fins de mois. Elles sont là et savent de quoi je parle lorsqu’elles me liront. Ces personnes sont aujourd’hui là pour humilier tous les proches de Gbagbo. Je voudrais rappeler à ces novices que la politique est un jeu de dame. Je voudrais dire merci à Soro Guillaume qui a pris le parti de la réconciliation.
Vous savez, il y a des institutions dans ce pays chargées de reconnaitre le service rendu à la nation
et qui est reconnu par des décorations. Nous nous sommes dit mais, pourquoi continuer de prêcher dans le désert, parce que le premier gagnant de notre combat pour la paix et de réconciliation, c’est bien et après tout, le pouvoir en place.
C’est avant tout le président Alassane Ouattara qui est bénéficiaire de notre combat pour la réconciliation. Il avait besoin de stabilité pour diriger le pays aux lendemains chauds du 11 avril 2011. Pendant que attaques surgissaient ici et là, je parcourais le pays avec mes amis appelant à la paix et à la réconciliation. Moi j’ai gagné beaucoup parce que je suis vivant. J’ai mené ce combat pour la réconciliation et je ne voulais pas un pays en feu.
Je l’ai fait pour mon pays où il était difficile de vivre après le 11 avril 2011. C’est pourquoi, je demande aux amis de la nouvelle génération de quitter derrière la vielle classe politique pour une nouvelle Côte d’Ivoire de demain. Nous n’avons jamais été remerciés pour notre combat par les tenants actuels du pouvoir. Ils sont méchants alors qu’ils profitent des fruits de notre combat. Ce régime ne reconnait pas le bienfait.
Etes-vous en train de dire qu’Alassane Ouattara n’est pas reconnaissant ?
Je veux dire qu’un jour, un père de famille voit deux de ses fils qui se livrent une petite guerre que lui, le père n’arrive pas à contrôler. Il n’arrive pas à les clamer, et un voisin arrive et les calme et ramène la paix. Que fait ce père !
Le combat que j’ai mené était son combat puisque je ne voulais pas de guerre civile pour mon pays. Quand je parcourais la Côte d’Ivoire pour ramener la paix, il n’y avait aucun jeune du RDR ou encore du RHDP avec nous. J’ai tracé les sillons de la réconciliation à mon retour d’exil. Mais…
Je ne peux pas désespérer de mon pays. Il y a un avenir radieux pour la nouvelle génération. Nous aurons une nouvelle Côte d’Ivoire comme l’a annoncé notre leader Charles Blé Goudé qui au cœur de la crise a dormis dans la chambre de Issiaka Wattao, et wattao l’a fait à Guiberoua.
Un bété et un dioula marcher main dans la main, c’est encore possible. La Côte d’Ivoire nouvelle n’est pas loin. Et je suis heureux que Charles Blé Goudé se porte bien là où il est, que l’Eternel se souvienne de lui. Mon souhait est de voir un pays qui retrouve sa tranquillité. C’est pourquoi je demande au président de la république de profiter de cette accalmie pour écouter les Ivoiriens.
Donc vous maintenez que le pouvoir n’est pas reconnaissant pour tous les efforts que vous avez faits. Pourtant, l’on dit que vous avez bénéficiez des largesses du ministre Hamed Bakayoko, proche d’Alassane Ouattara. N’est-ce pas un acte du président?
Moi je ne renierai pas Hamed Bakayoko ! J’ai bénéficié du soutien d’un grand frère qui voulait la stabilité. C’est à lui que je dis merci tout en lui souhaitant une longue vie. Mais je n’ai reçu aucun centime de ce pouvoir pour une quelconque mission ou pour service rendu à la nation.
Hamed Bakayoko est un aîné, donc mes rapports avec lui sont fraternels. Mais nous n’avons reçu aucune reconnaissance de l’Etat alors que c’est nous qui nous sommes battus pour donner un sens à la journée de la paix. Une journée qui devrait nous être dédiée. Tout n’est pas qu’argent !
Pensez-vous que la stabilité est de retour ? Il y a que les mutins se sont calmés et aussi, la levée de la grève des fonctionnaires. Mais il y a cette affaire d’agrobusiness…
Je salue le retour au calme et félicite les fonctionnaires. Ce sont des patriotes. Par contre, j’ai eu des échanges avec 350 souscripteurs qui m’ont remis des dossiers compromettants pour des dirigeants impliqués dans cette affaire d’agrobusiness qui défraie la chronique. Nous demandons au chef de l’Etat d’ouvrir les yeux sur mes agissements de ses collaborateurs.
Pourquoi le gouvernement l’a laissé monter son business et alors que les souscripteurs attendent de recevoir leurs fonds qu’il parle d’arnaque. Nous avons des enregistrements et autres documents impliquant des hautes personnalités qui sont dans cette affaire. Alors que le chef de l’Etat parle d’emploi jeune et que ceux-ci mobilisent des fonds pour se voir créer un projet, c’est alors que des personnalités dans le gouvernement lancent une opération de sabotage en bloquant les comptes des souscripteurs. Un jeune qui n’est pas occuper et qui est sans emploi est un danger pour le pays.
Est-ce que le gouvernement s’est-il rendu complice de monsieur Yapi Christophe parce que la télévision nationale dirigée par le gouvernement lui donnait de larges séquences pour parler et présenter son projet d’agrobusiness dénommé monheveha.com. J’appelle le chef de l’Etat à créer un cadre pour résoudre cette question avant qu’elle ne dégénère. On ne sait jamais d’où peut venir un mauvais vent. Mais dans le même temps, j’invite les souscripteurs au nombre desquels se trouvent les militants de notre formation politique le Front Populaire Uni-FPU, à garder le calme.
Après plusieurs audiences avec des souscripteurs, je conclue que Yapi Christophe n’est pas un voleur. Car aucun souscripteur n’a porté plainte contre lui, puisque ce sont eux qui y ont mis leur argent. Comment se fait-il que celui qui a investi son argent dans une affaire ne se plaint d’aucune menace sur son investissement et c’est une tierce personne qui s’en plaint.
Nous constatons que c’est personne veulent être les seules à vivre dans l’aisance et ne veulent pas le bien-être des Ivoiriens. C’est de la sorcellerie et moi je dis non. Il y a même des ministres qui disent que les Ivoiriens aiment l’argent facile. Mais, vous, dites-moi, quel est cet homme-là ou cette femme-là qui n’aime pas l’argent facile et qui adore la souffrance ?
Nous disons qu’il y a anguille sous roche. Quelles sont les mains tapies dans l’ombre et certainement membres du gouvernement qui pourrissent le projet? C’est au gouvernement qu’il faut demander des comptes. Les ivoiriens l’attendent sur des dossiers encore plus sérieux pour la stabilité de la nation, pour le retour définitif de la paix et la réconciliation.
Les Ivoiriens attendent le gouvernement sur le retour définitif des exilés ; les ivoiriens attendent le gouvernement sur la libération des prisonniers politiques, Dahi Nestor, Simone Gbagbo et autres. Les ivoiriens l’attendent sur ces terrains-là. Il y a que dans cette affaire, des ivoiriens ont vendus leurs biens, maisons et autres terrains pour investir dans monhevea.com, parce qu’ils veulent voir leur condition de vie changer.
Pourquoi veut-on les maintenir dans la pauvreté par tous les moyens ? Nous disons au président de la république Alassane Ouattara de mettre fin à cette affaire en autorisant Yapi Christophe à rentrer à Abidjan, car le gouvernement parle de 22 milliards et lui, il dit plusieurs centaines de milliards. Qui dit vrai ? Nous
Les souscripteurs ne pourront pas se contenir trop longtemps. Attention on ne sait jamais d’où peut partir un violent vent. Ce sont des dizaines de milliers d’ivoiriens qui y ont mis leur argent. Ce n’est pas l’argent du gouvernement ou des membres du gouvernement. Toutefois j’invite les ivoiriens au calme.
Réalisé par HERVE MAKRE
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