3IEME CONGRES ORDINAIRE DU RDR : UN RENOUVEAU A L’ARRIERE-GOUT AMER
A Son Excellence Monsieur le Président d’Honneur du Rassemblement des Républicains (RDR)
Monsieur le Président,
Qu’elle fut belle cette manifestation qui a permis à tous les Ado-rateurs comme moi de communier une fois de plus avec vous après un long moment de séparation comme vous l’avez-vous-même reconnu. Bien que certains de nos frères et de nos sœurs, et non des moindres, aient, à tort ou à raison, décidé de bouder ces retrouvailles, il faut tout de même reconnaître qu’elle a été, de mémoire, exceptionnelle aussi bien dans sa préparation, dans son organisation que dans ses décisions.
Monsieur le Président,
Ce renouveau, nous l’avons vu, nous l’avons senti, nous l’avons touché d’abord au cours des pré-congrès, qui ont permis aux militants et aux militantes de se décharger de tous leurs griefs à l’encontre du Parti, de toutes leurs frustrations et de faire part de leurs attentes et leurs espérances, puis durant les travaux en Commission du 3ième Congrès ordinaire, qui ont permis de passer en revue l’ensemble des propositions faites lors des pré-congrès et d’apporter au besoin les correctifs et les ajustements nécessaires.
Le RDR nouveau était donc lancé ! N’en déplaise à tous ceux et à toutes celles qui, à tort ou à raison, n’y croyaient pas. Tout était fin prêt pour aborder les futures batailles dans la plus grande confiance et une sérénité à toute épreuve. Mais hélas trois fois hélas ! Tout étant trop beau pour être vrai, nos espérances et notre enthousiasme militant retrouvé ont très vite cédé la place au désenchantement pour les uns, au regret pour les autres et à la colère habilement et lâchement contenue pour nous autres.
Monsieur le Président,
Nombreux sont les militants qui ont en effet entretenu le rêve de vous revoir à la Présidence de notre grand parti. Ce rêve, Monsieur le Président, se justifiait par l’urgente nécessité de reconstruire la confiance et la cohésion dans notre case et de redynamiser ses instances qui ont longtemps, il faut le reconnaître, souffert de l’incurie, de la méchanceté, de l’incompétence et de l’affairisme de bon nombre, voire même de la plupart, de ceux et de celles qui en avaient la gestion. Les militants ont vraiment espéré qu’avec votre reprise des rênes, que le parti pourrait enfin profiter d’une partie, aussi infime fusse-t-elle, mais ô combien salutaire, des efforts que vous déployez jour après jours pour rendre la Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020.
Mais dans un discours détonant empreint parfois de bellicisme, d’accusation et de complainte, vous avez courageusement, et à la surprise générale, décliner la proposition de la Présidence du Parti, faite par l’ensemble des pré-congrès, pour vous consacrer, chose curieuse, à la mise en place et à la consolidation du RHDP auquel appartient le RDR. La Présidence de notre Parti n’était certainement pas pour vous la meilleure posture pour apporter la touche finale, tant espérée, à la mise en place du RHDP.
Peu de militants, même des plus instruits, des plus avertis et des plus convertis, ont compris ou comprenaient ce qui se passait, tellement votre réponse était surréaliste. De là où j’étais on pouvait entendre « il dit quoi », « il a dit quoi », « vous êtes sûrs », « il ne peut pas nous faire ça » ; ces questions que l’on se pose bien souvent quand on se refuse de croire à ce qu’on voit ou entend. Mais tout était clair et bien clair. Celui qui incarnait, depuis 1999, la lutte politique du RDR avait-il décidé de fléchir un peu le poing, de prendre du recul certainement pour mieux sauter plus tard ? Aussi douloureuse fusse-t-elle, cette décision de notre désormais (ex-)mentor mérite de tout de même le respect et la compréhension de chacun.
Mais à peine revenus du KO débout provoqué par votre violent uppercut droit et au moment où les uns et les autres reprenaient difficilement leur souffle, vous avez décidé de relancer, sans la moindre compassion, la charge en nous imposant, en violation des textes qui régissent notre Parti, l’élection de la « Tantie », comme vous l’appelez affectueusement, à la Présidence du RDR. Au nom de l’espérance que vous avez longtemps incarnée et du respect et de l’honorabilité dont vous jouissez, vous aurez dû, Monsieur le Président, nous faire l’économie de ce passage en force qui relève de la forfaiture et frise le mépris et l’arrogance.
Mieux encore vous aurez dû, pour apaiser la colère et l’indignation qui s’installaient petit à petit dans les gradins du Palais des Sports et j’en suis plus que convaincu chez bon nombre de ceux qui étaient avec vous à la tribune officielle, laisser la nouvelle Présidente que vous nous avez subtilement imposée, nommer le Secrétaire Général et les Secrétaires Généraux Délégués. Vous avez certes voulu montrer aux militants, aux militantes et à tous nos distingué(e)s invité(e)s que vous êtes le seul ‘’maître’’ à bord,
mais vous aurez dû y mettre la forme, rien que la forme, en vous soumettant aux textes, oui à nos textes, qui vous ont permis d’être ce que vous êtes au RDR et d’être là où vous êtes au RDR. Mais bon quel intérêt peut-on encore avoir pour ce parti quand on est plutôt préoccupé par la création d’un autre ? Quelle attention peut-on avoir pour ce RDR qui est menacé de toute part par l’éruption de courants politiques et qui croule honteusement sous le poids des critiques et des regards accusateurs des militants ?
Les moins téméraires par contre, et qui sont les plus nombreux, préfèrent vociférer amèrement de l’intérieur, au risque de s’infliger goitre et ulcère, de peur surtout de perdre les si précieux jetons que leur procure leur posture dans l’appareil de l’Etat. En tout état de cause, vous aurez un jour l’occasion de les connaître et de les reconnaître. Cet ouragan silencieux attend en effet patiemment le moment, le bon moment, pour apporter, comme DJENI KOBINA en 1994, la réplique cinglante qui fera certes vibrer la case, mais permettra à chacun de nous de prendre durablement conscience des liens fraternels qui nous unissent et de la nécessité de préserver notre cohésion et notre solidarité. J’espère tout simplement qu’il ne sera pas trop tard pour nous tous.
C’est vrai qu’il règne en maître absolu sur sa formation politique, si bien qu’on a tendance à les assimiler ou à les confondre, mais lui-même sait dans son for intérieur qu’il ne pourra pas faire avaler une pilule autre que ce deal, trop juteux et non (ré-)négociable, aux cadres et aux militants du PDCI-R.D.A. Car comme au RDR, eux aussi attendent le moment, le bon moment, pour sortir chicottes et autres gourdins et lancer l’assaut.
A bon entendeur, salut !
KOUAHI Bi Kouahi Edouard
Militant RDR Abobo Plaque
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