Depuis Abidjan-Dominique Ouattara menace le BIT : «Il faut éviter de présenter les enfants de nos paysans comme victimes de traite et d’exploitation» 

Le travail des enfants n’est pas une fatalité en Afrique! Une enquête mixte de 2006 à 2015 indique que  la région ouest africaine est celle où la violence faite aux enfants est la plus élevée en Afrique. La violence psychologique et corporelle y est élevée. 46 millions des filles ont été mutilées dans cette zone de l’Afrique avec une forte faiblesse de déclaration de naissance et, 42% des mariages précoces avec un indice de naissance le plus élevée en Afrique.

C’est devant  un tel  tableau non reluisant de la vie des enfants africains  que s’est  ouverte, ce mardi 17 octobre 2017 à 10 heures à Abidjan, la Conférence des épouses des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, sur la lutte contre les violences, l’exploitation, la traite et le travail des Enfants. Une rencontre dans la pure tradition africaine avec la prestation du Ballet national de Côte d’Ivoire, devant des Premières dames impressionnées par la richesse et la diversité culturelle ivoirienne, elles qui ne s’étaient plus réunies depuis 9 ans dans la sous-région. Une occasion pour elles de réagir vigoureusement par un appel à l’action depuis Abidjan, capitale mondiale du café et du cacao, souvent indexée dans les rapports du BIT relativement aux enfants travailleurs dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire.

Et c’est dans cette ambiance d’engagement que l’initiatrice de la rencontre, Dominique Ouattara, expliquant son engagement pour la rencontre a émis une vive objection  face à quelques amalgames faites par des enquêteurs dans cette lutte pour la protection des enfants africains : «Il faut absolument éviter les amalgames et faire la distinction entre, d’une part, les enfants de nos paysans qui les rejoignent quelquefois après l’école et effectuent à leur coté des travaux légers et d’autre part, les enfants qui sont victimes de traite et d’exploitation et qui sont privés de leurs droits fondamentaux. Il faut que l’on évite de présenter les enfants de nos paysans qui effectuent de temps à autre des travaux socialisants, comme victimes de traite et d’exploitation. Que les différentes enquêtes tiennent compte de ces critères». Et de  lancer :

«Oui, mes chères sœurs, il nous faut donc  nous  mobiliser pour  combattre toutes formes de violences faites  à nos enfants et éradiquer l’exploitation, la traite et le travail des enfants. Il nous faut envoyer nos enfants  à l’école et leur permettre de goûter aux joies de vie d’enfants, pour leur plein épanouissement».

Elle explique pourquoi elle souhaite l’implication de toutes les premières dames dans la lutte contre le travail des enfants, bien que traitée au niveau ministériel. «Si le sujet est aussi  porté par mes sœurs, il aura toutes les chances de progresser plus vite», car poursuit-elle, «lorsqu’une première dame choisit de défendre une cause au niveau national, toutes ses sœurs  lui emboitent le pas et ce sujet fait des progrès remarquables. Je crois  fortement qu’en unissant  nos forces, nous  pourrions impulser, un profond changement des mentalités dans nos pays et sur notre continent. Il sera alors possible de  protéger les droits fondamentaux de nos enfants : le droit d’voir  une alimentation suffisante et équilibrée d’être soignés ; d’aller à l’école ; d’être protégés de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et d’exploitation», éclaire Dominique Ouattara.

Toutes  les premières dames qui ont effectué la déplacement d’Abidjan ont pris l’engagement  de lutter pour un idéal de vie sain, d’un environnement et de conditions de vie des sans violences de toutes formes pour les enfants. Et ce par la mutualisation de leurs forces. Les travaux s’achèvent, mercredi 18 octobre par le lancement d’une campagne régionale relativement au sujet  par Dominique Ouattara.

En Côte d’Ivoire, la sensibilisation et  l’information des populations par  des rencontres de  proximité et des campagnes de communication, la formation des intervenants dans la chaine de remédiation, ainsi que le renforcement de la coopération sous régionale ont été quelques actions menées par les acteurs ivoiriens engagés dans la lutte contre les pire forme d’exploitation des enfants, comité que préside la première dame ivoirienne. Plusieurs accords  de coopérations ont été signés avec  le Mali, le Burkina Faso et le Ghana, dans la lutte contre la traite transfrontalière des enfants. De mêmes que des conventions de partenariat ont été signés avec world cocoa foundation et la fondation ICI pour lutter contre le travail des enfants dans la cacaoculture en Côte d’Ivoire.

H.MAKRE

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