Le Président du Rassemblement des Fiers Ivoiriens (R.F.I.), Sylvain Takoué au gouvernement : « Vous avez voulu vaincre au lieu de convaincre, et vous voilà déjà vaincus… »
« Pour ce qui concerne la réforme de la CEI, je voudrais faire cette précision. Je voudrais donc relever que des discussions sont en cours avec la société civile, les partis politiques de l’opposition et le gouvernement, actuellement. L’objectif, en la matière, selon l’orientation prise par le gouvernement, c’est d’aboutir à une CEI qui est conforme aux recommandations de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples », a dit le ministre Sidi Tiémoko Touré, porte-parole du gouvernement ivoirien. C’était à la conférence de presse qu’il a tenue à l’issue du conseil des ministres hebdomadaire du mercredi 20 mars dernier.
Mais on se souvient de la fraîche sortie de presse musclée que le même ministre, et porte-parole du gouvernement, avait préalablement faite, le 13 mars passé, sur cette question de réforme de la CEI, en martelant ceci : « En référence à la déclaration du chef de l’Etat, dont vous vous souvenez, le gouvernement travaille exclusivement à la mise en œuvre de ses instructions, en l’occurrence, la recomposition de la CEI, qui est l’unique et principale observation de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Donc, nous ne ferons pas plus que ça ». Ainsi, la CEI, de la bouche de l’envoyé du gouvernement ivoirien, sera donc réformée en profondeur, comme le proposent, depuis, l’opposition ivoirienne et la société civile de notre pays, qui parlent pour le peuple, et ne sera pas seulement recomposée en surface comme avait voulu l’imposer le gouvernement.
Un gouvernement ne se suffit pas intelligemment, à lui seul, car à elle toute seule, dit l’adage occidental, une hirondelle ne fait pas le printemps. Un gouvernement n’a pas la science infuse en politique. Ils ont voulu vaincre, au lieu de convaincre, et les voilà déjà vaincus ? Les voilà qui baissent maintenant le ton pour parler à voix basse, alors qu’ils étaient chauds, chauds à crier plus que quiconque, donnant l’impression que jamais ils ne feraient ce qui est bon à faire pour que le peuple vive en paix ? Un gouvernement ne fait pas ce qu’il veut du destin d’un pays qu’il tient en main. Un gouvernement ne fait pas ce qu’il veut de la vie d’un peuple qu’il dirige. Un gouvernement ne fait pas ce qu’il veut de l’avenir d’une nation qu’il oriente. Non. Si un gouvernement fait ces écarts de gouvernance, ce n’est plus un gouvernement légitime, mais un groupement impopulaire qui se satisfait, seul, de ses propres fantasmes. Un pays, un peuple, une nation n’ont pas besoin d’un tel groupement quelconque qui se substituerait à un gouvernement sérieux et honnête, qui a la confiance du peuple.
Où était donc, vraiment, le mal à aller ensemble (gouvernement, opposition, société civile et peuple) dans ce sens, dans cette voie du salut national ? Pourquoi le gouvernement fanfaronne-t-il au lieu d’aller à l’essentiel en travaillant plus sérieusement, avec l’opposition politique et la société civile, sur le gros chantier qui est celui de réformer tout le dispositif juridique, politique et institutionnel électoral du pays, à savoir, refonder le mécanisme de la CEI, le Code électoral, le Conseil constitutionnel, le découpage électoral, le dressage du linsting électoral, les cartes d’identité nationale, les cartes électorales. C’est donc tout ce corpus de notre système électoral national qu’il faut rendre conforme à l’esprit de la réforme en profondeur, et non pas s’arrêter à une simple nomination pour la recomposition (c’est-à-dire le placement de pions favorables au pouvoir) de la commission électorale.
Sylvain Takoué,
Président du
Rassemblement des Fiers Ivoiriens (R.F.I.),
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