La session annuelle de l’organe législatif national de Chine, c’est-à-dire, l’Assemblée populaire nationale, dite APN, et la Conférence consultative politique du peuple chinois, dite CCPPC se tient à Beijing. Un moment qui nous permet d’appréhender le système de gestion de la démocratie au pays de Mao-Tse-Tou
L’APN et les assemblées populaires locales aux différents échelons sont issues d’élections démocratiques. Elles sont responsables devant le peuple et sont contrôlées par lui. Les organismes administratifs, judiciaires et les parquets sont issus des assemblées populaires et sont responsables devant elles et se soumettent à leur contrôle. L’APN est l’organe suprême du pouvoir d’État, et les assemblées populaires locales sont les organes locaux du pouvoir d’État.
C’est ainsi que le système de consultations politiques doit se comprendre comme étant un système sous lequel, les représentants des partis démocratiques, des organisations populaires, des minorités ethniques et de tous les milieux de la société, sous la direction du PCC, se consultent sur les questions importantes des domaines politique, économique, culturel et de la vie sociale, avant la prise de décision et au cours de l’exécution de la décision.
Monsieur WANG Yi, Conseiller d’État et Ministre des Affaires Étrangères de Chine s’est prêté au jeu de questions réponses avec la presse internationale sur la diplomatie chinoise, à l’occasion de la session annuelle de l’organe législatif national de Chine (Assemblée populaire nationale, dite APN, et Conférence consultative politique du peuple chinois, dite CCPPC) qui se tient à Beijing. Ici le grand temps d’échanges avec les médias internationaux. Questions réponses…
la lutte contre la pandémie
Quotidien du Peuple : Quel est l’enseignement le plus important que nous pourrons tirer de la lutte contre le COVID-19 ?
Wang Yi : L’enseignement le plus important tiré de notre lutte, c’est que les peuples du monde n’ont jamais été aussi étroitement liés pour ce qui est de la vie et de la santé, et que nous n’avons jamais aussi profondément réalisé que nous vivons dans un village planétaire et que nous sommes une communauté d’avenir partagé.
Le virus ne connaît pas de frontière ni d’ethnie. Il lance un défi à toute l’humanité. La manipulation politique ne profite qu’au virus. Le chacun pour soi au détriment des autres n’entraîne que l’échec de chacun devant le virus. Le mépris de la science ne fait que favoriser la diffusion du virus. Comme le Président Xi Jinping l’a affirmé au monde à plusieurs reprises, le virus est l’ennemi commun de l’humanité. Ce n’est que par la solidarité que nous pourrons le vaincre, car la solidarité et la coopération sont l’arme la plus puissante.
Le virus, qui a fait perdre tant de vies, nous fait comprendre combien il est important pour les pays de transcender leurs différences en terme de région, d’ethnie, d’histoire, de culture et de système social et d’œuvrer main dans la main pour construire une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, afin de préserver ensemble la planète Terre, notre seul foyer commun. Pour ce faire, il est important d’accélérer la construction de la communauté de santé pour l’humanité. La Chine, par son grand sens des responsabilités, est prête à y apporter sa contribution.
Agence Xinhua : Avec le COVID-19, le monde ne sera plus comme avant. Comment la Chine voit-elle le monde de l’après-COVID-19 et l’avenir de la mondialisation ?
Tout d’abord, la mondialisation a besoin d’un développement plus inclusif et bénéfique pour tous. Elle est une tendance nécessaire qui contribue au développement du monde et un courant impétueux qui pousse l’humanité vers le progrès. La mondialisation économique est comme un océan qui reçoit toutes les rivières et qui ne redeviendra jamais des lacs isolés les uns des autres. Rejeter la mondialisation et reprendre le protectionnisme ne mèneront nulle part.
Tout en travaillant à une répartition globale raisonnable des ressources pour le meilleur rapport coût/bénéfice, nous devons aussi veiller davantage à remédier aux problèmes causés par la mondialisation, tels que les disparités croissantes de richesses ou le déséquilibre de développement régional. Les problèmes surgis dans le processus de la mondialisation ne peuvent être résolus que par le développement de la mondialisation, et cela appelle des efforts actifs pour l’orienter. Dans son discours de 2017 à Davos, le Président Xi Jinping a présenté de manière exhaustive le point de vue de la Chine sur la mondialisation et appelé à bâtir une mondialisation économique plus ouverte, inclusive, équilibrée et bénéfique à tous. Relire cette analyse aujourd’hui nous fait découvrir toute sa profondeur et sa force.
Deuxièmement, le multilatéralisme doit être préservé et développé avec une plus grande détermination. Comme les faits l’ont montré dans la lutte contre le COVID-19, aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut s’en sortir seul. Celui qui assiste les bras croisés aux malheurs d’autrui finira par se laisser rattraper par le malheur. Et celui qui profite des difficultés des autres perdra toute sa crédibilité. Se prendre pour le nombril du monde et rejeter les responsabilités sur autrui non seulement n’aideront pas à résoudre ses propres problèmes, mais aussi porteront atteinte aux droits et intérêts légitimes des autres pays. Face aux défis planétaires qui se multiplient, la communauté internationale doit poursuivre le multilatéralisme pour pouvoir dégager une synergie, et seules la solidarité et la coopération nous permettent de surmonter les difficultés du moment.
Troisièmement, la gouvernance mondiale a besoin d’être réformée et perfectionnée de manière plus ciblée. Le COVID-19 a révélé les failles des systèmes nationaux de santé publique, la fragilité des chaînes mondiales industrielles et d’approvisionnement, et des insuffisances des capacités et systèmes de gouvernance mondiale. Réformer et perfectionner la gouvernance mondiale est donc un impératif urgent pour la communauté internationale. Pour ce faire, nous devons mieux valoriser le rôle central des Nations Unies et les mandats de l’OMS et des autres institutions spécialisées, renforcer de manière plus ciblée la coordination des macropolitiques et les capacités de gouvernance de tous les pays, et respecter plus résolument le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales.
Le monde ne peut pas revenir en arrière. Et la Chine, elle non plus, n’arrêtera pas d’avancer. Le système de société et les capacités de gouvernance de la Chine ont résisté à l’épreuve du COVID-19. Sa puissance globale a fait ses preuves. Et elle a joué son rôle de grand pays avec son sens des responsabilités. L’économie chinoise sortira du COVID-19 plus résiliente et la nation chinoise, plus unie. Le peuple chinois sera plus déterminé à suivre la voie du socialisme aux couleurs chinoises, et le processus historique de la réalisation par la nation chinoise de son grand renouveau affichera un élan encore plus fort.
China Daily : La Chine apporte des soutiens et aides à beaucoup de pays pour lutter contre le COVID-19. Mais il y a aussi des voix qui remettent cela en cause. Comment y répondez-vous ?
Afin de mettre en œuvre le concept de la communauté d’avenir partagé pour l’humanité avancé par le Président Xi Jinping, nous avons mené ces derniers mois la plus grande opération humanitaire d’urgence à l’échelle mondiale dans l’histoire de la Chine nouvelle. Jusqu’aujourd’hui, nous avons apporté à près de 150 pays et à quatre organisations internationales des aides d’urgence pour répondre à leurs besoins urgents. Nous avons organisé pour plus de 170 pays des visioconférences entre des experts médicaux pour partager sans réserve nos expériences de traitement et nos plans de prévention et de contrôle qui ont fait leurs preuves. Nous avons envoyé 26 groupes d’experts médicaux pour des échanges et expertise en face-à-face à 24 pays qui en avaient un besoin urgent. Nos usines, avec un souci constant de la qualité des produits, tournent à plein régime pour fabriquer du matériel et des équipements médicaux pour le besoin urgent du monde entier, dont 56,8 milliards de masques chirurgicaux et 250 millions de combinaisons de protection, pour ne citer que ces deux produits.
Nous n’avons qu’un seul objectif : sauver autant de vies que possible. Nous avons toujours la conviction que la maîtrise du COVID-19 dans un seul pays ne signifie pas la fin de la maladie et que seule la victoire de tous est la victoire véritable.
Le COVID-19 continue de se propager dans les pays. La Chine n’est pas sauveur du monde, mais elle est toujours prête à aider. Elle est un partenaire sincère qui reste aux côtés de ses amis lorsqu’ils sont en difficulté. Nous sommes prêts à continuer à apporter des aides aux pays qui en ont besoin dans la mesure de nos possibilités et à approfondir la coopération internationale contre le COVID-19, pour qu’ensemble, nous remportions la victoire finale de cette lutte de l’homme contre le virus.
Phoenix TV : La Chine est-elle d’accord pour une enquête internationale indépendante sur l’origine du virus ?
La Chine est ouverte à une coopération au sein du milieu scientifique international en matière de recherche sur le traçage de l’origine du virus, et ce processus doit être professionnel, impartial et constructif.Être professionnel signifie que le travail d’identification doit avoir des fondements scientifiques, être piloté par l’OMS et permettre aux scientifiques et aux experts médicaux de mener des études dans le monde entier. L’objectif est de connaître davantage sur le plan scientifique les virus du même genre en vue de mieux répondre aux grandes maladies transmissibles à l’avenir.
Être impartial signifie que le travail d’identification doit se faire à l’abri de toute interférence politique, respecter l’égalité souveraine des États, rejeter toute « présomption de culpabilité », couvrir tous les pays étroitement liés au COVID-19 et rester ouvert, transparent, objectif et raisonnable.
Être constructif signifie que le travail d’identification ne doit ni empêcher de répondre à l’urgence du moment, celle de sauver des vies, ni affecter la coopération entre les différents pays, et encore moins, affaiblir le rôle qui revient à l’OMS. Il doit contribuer au renforcement des capacités des systèmes onusiens à remplir leurs mandats, à la solidarité et à la coordination entre les différents pays et au perfectionnement des systèmes et capacités de gouvernance mondiale en matière de santé publique.
Radio Chine Internationale : Comment voyez-vous le rôle de l’OMS ? Quelle est la proposition de la Chine sur la réforme de l’organisation ?
Lors de la dernière Assemblée mondiale de la Santé, le Président Xi Jinping, dans son allocution à l’ouverture de l’événement, a salué la contribution importante de l’OMS à la lutte internationale contre le virus. Les différents pays ont aussi exprimé leur soutien ferme à l’organisation. La justice est dans le cœur de chacun. Le statut international et l’évaluation historique de l’OMS ne sauraient être remis en cause au gré de la volonté de tel ou tel pays. Celui qui cherche à salir l’OMS finira par se salir lui-même.
Depuis le début du COVID-19, sous la conduite de son Directeur général le Dr Tedros, l’OMS a toujours adopté, à chaque instant clé, une attitude scientifique, fourni à temps des recommandations professionnelles et bien accompli sa mission. Comme les faits l’ont montré, les pays qui ont pris au sérieux et bien suivi les recommandations de l’OMS dans leur combat contre le virus sont parvenus à contrôler efficacement la situation, tandis que ceux qui les ont négligées ou rejetées ont payé un prix lourd.
Concernant la réforme de l’OMS, en réalité, après chaque grande épidémie, l’OMS dresse toujours un bilan complet. Ce que nous devons faire, c’est de poursuivre le multilatéralisme, et non de l’abandonner. C’est de soutenir l’OMS, et non de l’affaiblir. La résolution de la 73e Assemblée mondiale de la Santé a donné des explications claires en la matière. Nous estimons que l’on peut commencer par agir, en priorité, dans les trois domaines suivants : d’abord, au niveau institutionnel et réglementaire, il faut éliminer les interférences des facteurs politiques, respecter les avis scientifiques et professionnels, et s’abstenir de toute pratique de politisation et de stigmatisation. Ensuite, il faut donner plus de ressources à l’OMS pour accroître sa capacité à faire face aux crises mondiales de santé publique. Enfin, il faut adopter le concept de la communauté de santé pour l’humanité et accroître le soutien au renforcement des capacités en matière de santé publique des pays en développement.
les relations Chine-Afrique
Middle East News Agency : Que fera la Chine pour aider l’Afrique à combattre le COVID-19 ?
Face au COVID-19, la Chine et l’Afrique ont poursuivi la belle tradition d’entraide et de solidarité. Plus de 50 dirigeants africains ont exprimé leur solidarité et leur soutien à la Chine par messages ou déclarations. La Chine a envoyé aux cinq sous-régions africaines des équipes d’experts contre le COVID-19. Les équipes médicales chinoises dans 45 pays africains sont toutes mobilisées activement pour accorder des services médicaux aux habitants locaux. Elles ont organisé près de 400 formations anti-COVID-19 qui ont bénéficié à des dizaines de milliers de médecins et d’infirmiers sur place. De plus, nous avons pris en charge les ressortissants africains en Chine comme nos proches pour assurer leur sécurité. Les plus de 3 000 étudiants africains au Hubei et à Wuhan sont tous en bonne santé sauf une personne qui a été infectée avant d’être guérie rapidement.
Cette année marque le 20e anniversaire du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA). Les relations sino-africaines ont résisté aux épreuves et se sont consolidées davantage. Nous continuerons d’aider l’Afrique à combattre ce virus, accorderons en priorité des matériels à l’Afrique et aux autres pays en développement et envisagerons d’envoyer encore davantage d’experts en Afrique. Par ailleurs, nous continuerons de mettre en œuvre l’initiative pour la santé annoncée lors du Sommet de Beijing 2018 du FCSA, et nous œuvrerons à accélérer la construction du CDC Afrique pour renforcer les capacités des pays africains en matière de santé publique. De plus, nous continuerons d’aider l’Afrique à renforcer ses capacités d’auto développement et de bien gérer les grands projets de coopération qui sont en cours pour soutenir la reprise rapide de l’activité économique dans les pays africains touchés et préserver la dynamique du développement économique en Afrique. La Chine travaillera activement à la mise en œuvre de l’initiative de la suspension du service de la dette du G20 pour alléger les fardeaux des pays africains et envisagera d’accorder un soutien supplémentaire par voie bilatérale aux pays africains confrontés à de grandes difficultés en vue d’aider nos frères et sœurs africains à surmonter les épreuves.
« L’union des frères permet de briser le métal. » Nous sommes convaincus qu’avec les efforts conjugués de la Chine, de l’Afrique et de l’ensemble de la communauté internationale, ce jeune continent, terre pleine d’espoir, sortira vainqueur du COVID-19 et connaîtra un développement plus rapide et plus performant.
Les relations bilatérales Chine-États-Unis
CGTN : Les relations sino-américaines sont de plus en plus tendues sous les impacts du COVID-19 et de l’élection aux États-Unis. Craignez-vous que les relations sino-américaines se détériorent encore davantage ?
Le COVID-19 est l’ennemi commun de la Chine et des États-Unis. Le soutien mutuel et l’entraide sont l’aspiration commune des Chinois et des Américains. Depuis le début du COVID-19 en Chine, beaucoup d’associations et d’entreprises américaines et d’Américains ont apporté de l’aide à la Chine. Lorsque les États-Unis ont été touchés, le gouvernement chinois, les autorités locales et les personnalités de différents milieux ont renvoyé la solidarité et offert à la partie américaine une grande quantité de matériel médical dont elle a un besoin urgent. De plus, nous avons accordé du soutien à la partie américaine pour lui faciliter l’achat de matériel en Chine. Par exemple, plus de 12 milliards de masques ont été exportés aux États-Unis, soit près de 40 pour chaque Américain.
Mais il est regrettable de constater qu’au moment où le coronavirus fait des ravages, un virus politique se propage aux États-Unis. Ce virus politique cherche toutes les possibilités pour attaquer et dénigrer la Chine. Certains politiciens, en ignorant les faits de base, ont fabriqué trop de mensonges et fomenté trop de complots contre la Chine. Ces derniers temps, on a recueilli ces mensonges et les ont publiés sur Internet. Cette liste s’allongera s’il y en a d’autres. Plus la liste de mensonges est longue, plus leur niveau moral se dégrade, et plus ils laissent de taches dans l’Histoire.
En ce qui concerne l’état actuel et les perspectives des relations sino-américaines, la Chine estime depuis toujours que, les deux pays, plus grand pays en développement et plus grand pays développé du monde, assument une responsabilité importante pour la paix et le développement mondiaux. Ils doivent se montrer responsables envers l’humanité, envers l’histoire et envers leurs peuples, gérer sérieusement et adéquatement leurs relations bilatérales. La Chine et les États-Unis gagnent à coopérer et perdent à se battre. C’est l’enseignement le plus pertinent que nous avons tiré des expériences et des leçons obtenues au cours des dizaines d’années écoulées. Les deux parties ont à le garder toujours à l’esprit.
La Chine est toujours disposée à travailler avec la partie américaine, dans l’esprit de non-conflit, de non-confrontation, de respect mutuel et de coopération gagnant-gagnant, pour construire des relations sino-américaines basées sur la coordination, la coopération et la stabilité. Mais dans le même temps, il est impératif pour nous de défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de notre pays, nos droits légitimes au développement ainsi que la place et la dignité gagnées par le peuple chinois à travers de rudes épreuves. La Chine n’a pas l’intention de changer les États-Unis, encore moins de les remplacer. Et les États-Unis ne peuvent pas changer la Chine comme ils le veulent, encore moins entraver la marche historique des 1,4 milliard de Chinois vers la modernisation.
Je réaffirme : pour les intérêts fondamentaux et de long terme des peuples chinois et américain, et pour l’avenir et le bien-être de l’humanité, il est nécessaire et impératif que la Chine et les États-Unis œuvrent à trouver une voie de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant entre pays aux systèmes sociaux et cultures différents.
Global Times : Comment la Chine compte répondre aux procès en dédommagement liés au COVID-19 contre la Chine aux États-Unis ?
La Chine, tout comme les autres pays, est victime de cette épidémie soudaine. Face à un virus inconnu, la Chine, par son grand sens des responsabilités envers la vie et la santé du peuple et envers la santé publique mondiale, a été le premier pays à signaler des cas à l’OMS et à partager sans tarder des informations avec les pays et régions concernés. La Chine a été le premier pays à obtenir la séquence génétique du virus et à la partager avec les autres. Et elle a été le premier pays à publier ses plans de traitement et de contrôle. Face à une situation extrêmement difficile, nous avons, avec une détermination exceptionnelle, coupé dans les plus brefs délais les chaînes de transmission du virus et endigué efficacement sa propagation rapide. Nous en avons payé un prix lourd, et nous y avons consenti d’énormes sacrifices. La réponse chinoise au COVID-19 a été rendue publique dont la chronologie, les faits et les chiffres sont clairs. Elle résistera à l’épreuve du temps et de l’Histoire.
CNN : Nous avons assisté à une escalade de la guerre verbale entre la Chine et les États-Unis. La prétendue diplomatie du « loup combattant » sera-t-elle l’avenir de la diplomatie chinoise ?
Dans l’avenir, la diplomatie chinoise œuvrera pour construire avec les autres pays une communauté d’avenir partagé pour l’humanité. Les différents pays vivant dans le même village planétaire doivent coexister pacifiquement et se traiter sur un pied d’égalité. Les affaires de tous doivent être décidées par tous, et non dictées par un ou deux pays.
Le monde d’aujourd’hui traverse des changements jamais connus depuis un siècle, avec de multiples instabilités et turbulences. Face à de plus en plus de défis planétaires, nous espérons que les différents pays pourront, en portant la vision d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, se soutenir et coopérer davantage au lieu de s’accuser et de s’affronter, et travailler main dans la main à un avenir plus radieux pour notre monde.
la diplomatie chinoise dans le nouveau contexte
CCTV : Que fera la diplomatie chinoise pour s’adapter à la lutte à long terme contre le COVID-19 ? Quels sont les priorités de la diplomatie chinoise de cette année ?
Depuis le début du COVID-19, le Président Xi Jinping a piloté la diplomatie chinoise autour de la lutte contre la maladie en s’y engageant personnellement et fait avancer la coopération internationale par son leadership. Jusqu’à présent, il a eu des entretiens téléphoniques et rencontres avec près de 50 dirigeants étrangers et responsables d’organisations internationales, assisté au Sommet extraordinaire du G20 et prononcé une allocution à l’ouverture de l’Assemblée mondiale de la Santé, exposant la position claire de la Chine en faveur d’une réponse solidaire au COVID-19. Le Premier ministre Li Keqiang s’est entretenu par téléphone avec de nombreux dirigeants étrangers et a assisté à la Réunion spéciale des dirigeants ASEAN+Chine, Japon et République de Corée (10+3). J’ai eu moi-même plus de cent entretiens téléphoniques avec mes homologues étrangers, et nous avons organisé la Réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères Chine-ASEAN, la Réunion des ministres des Affaires étrangères de la coopération Lancang-Mékong, les visioconférences des ministres des Affaires étrangères Chine-Japon-République de Corée, des BRICS et de l’Organisation de Coopération de Shanghai.
Premièrement, servir de toutes nos forces le développement national. Avec une vue d’ensemble sur la situation en Chine et la situation internationale, nous mobiliserons les diverses ressources diplomatiques au service des grandes stratégies nationales de développement. En préparation de l’« après-COVID-19 », nous travaillerons notamment pour préserver la stabilité des chaînes mondiales industrielles et d’approvisionnement, promouvoir la libéralisation et la facilitation du commerce et de l’investissement et faire face aux pressions baissières de l’économie mondiale.
Deuxièmement, défendre fermement les intérêts nationaux. Nous travaillerons, avec une détermination plus ferme et des mesures plus vigoureuses, pour défendre la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement du pays et prévenir et contrer les tentatives des forces extérieures de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine.
Cinquièmement, élargir activement la coopération internationale. Nous explorerons activement la possibilité de mettre en place avec les différents pays des mécanismes synergiques de prévention et de contrôle, renforcerons la coopération internationale face au COVID-19, favoriserons la coopération sanitaire dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et construirons ensemble avec les autres pays une « Route de la soie de la santé », afin de contribuer au renforcement du rempart international contre les épidémies.
CNR : Quel rôle jouera la diplomatie chinoise pour gagner la bataille décisive contre la pauvreté et parachever la construction sur tous les plans d’une société de moyenne aisance ?
L’accomplissement de ces deux missions dépend essentiellement des efforts de la Chine mais a besoin aussi d’un bon environnement international. Actuellement, le plus grand défi extérieur est la propagation continue du COVID-19 dans le monde, qui pose des défis extrêmement complexes au développement de la Chine. Pour soutenir le développement national, la diplomatie chinoise doit s’adapter à la nouvelle situation, résoudre les nouveaux problèmes et faire preuve de créativité, afin de réduire autant que possible l’impact de la propagation du virus dans le monde sur la vie et la santé du peuple et sur le développement économique et social de la Chine, et de créer de nouvelles opportunités de développement à travers la lutte internationale solidaire contre le virus. Tout en continuant de prévenir les transmissions transfrontalières, nous travaillerons à la reprise progressive des échanges normaux avec les autres pays. Nous prendrons des mesures énergiques pour renforcer la coopération mutuellement bénéfique avec les autres pays et apporter une nouvelle contribution au développement et à la prospérité de la Chine et du monde.
Kazinform : Quelles sont les mesures que la Chine prendra pour la reprise de la coopération dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », qui a subi des impacts du COVID-19 ?
Wang Yi : Il est vrai que le COVID-19 a affecté la coopération dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », mais cet impact est temporaire et partiel. Du point de vue global et sur le long terme, cette coopération sortira de l’épreuve avec une base plus solide, un dynamisme plus fort et un avenir plus prometteur.
L’avenir de l’Initiative « la Ceinture et la Route » provient de l’élargissement des champs de coopération. Au sortir du COVID-19, les différents pays auront une plus forte aspiration pour développer l’économie et garantir le bien-être social. Ils auront un besoin beaucoup plus grand de renforcer la coopération en matière de santé publique.
En un mot, la confiance et la détermination de la Chine de promouvoir l’Initiative « la Ceinture et la Route » ensemble avec les pays partenaires demeurent intactes. Fidèles au principe dit « amples consultations, contribution conjointe et bénéfices partagés » et attachés au concept du développement ouvert, vert et intègre, nous œuvrerons à réaliser une coopération de haut standard au profit du bien-être social et de la soutenabilité et à faire de « la Ceinture et la Route » une voie pour le développement, la coopération et la santé de tous.
les questions concernant Hong Kong et Taiwan
Reuters : La décision de la Chine concernant la législation sur la préservation de la sécurité nationale à Hong Kong pourrait entraîner des mesures de riposte des États-Unis. La Chine craint-elle que le statut de Hong Kong en tant que centre financier international soit menacé ?
Deuxièmement, dans tous les pays du monde, préserver la sécurité nationale relève de la compétence du gouvernement central. Le gouvernement central mandate, conformément à l’article 23 de la Loi fondamentale, la RAS de Hong Kong pour légiférer elle-même et remplir ses responsabilités constitutionnelles. Mais cela n’affecte nullement le droit du gouvernement central de poursuivre, en fonction des réalités et des besoins, l’édification du système juridique et du mécanisme d’application en matière de préservation de la sécurité nationale.
Troisièmement, depuis le début des turbulences liées au projet de révision en juin 2019, la montée de l’indépendantisme et du localisme radical hongkongais, l’escalade des activités terroristes violentes et les ingérences profondes et illégales des forces extérieures dans les affaires de Hong Kong ont porté gravement atteinte à la sécurité nationale de la Chine et constitué une menace considérable pour la prospérité et la stabilité de Hong Kong ainsi que l’application du principe d’« un pays, deux systèmes ». Établir et perfectionner le système juridique et le mécanisme d’application en matière de préservation de la sécurité nationale dans la RAS de Hong Kong représentent donc un impératif urgent.
The Paper : Craignez-vous que les questions liées à Taiwan n’aient un impact négatif supplémentaire sur les relations sino-américaines ?
Sur la base du principe d’une seule Chine, le gouvernement chinois et l’OMS ont pris des dispositions appropriées sur la participation de la région chinoise de Taiwan dans les affaires sanitaires mondiales. La région de Taiwan et l’OMS ainsi que ses États membres ont des canaux tout à fait ouverts pour partager des informations ou développer des coopérations et échanges entre experts. Il n’y a jamais eu d’obstacles techniques ni de failles dans la lutte contre le COVID-19. Faisant fi du bien-être des Taiwanais, les autorités taiwanaises ont refusé de reconnaître le Consensus de 1992 selon lequel les deux côtés du détroit de Taiwan appartiennent à la seule Chine, et elles ont fermé elles-mêmes la porte des consultations inter-détroit pour le règlement des questions liées aux relations extérieures.
La réunification des deux rives du détroit est une tendance inéluctable de l’Histoire qu’aucun individu ni aucune force ne sauraient arrêter. Nous exhortons la partie américaine à prendre pleinement conscience de la haute sensibilité de la question de Taiwan et à observer scrupuleusement le principe d’une seule Chine et les trois communiqués
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