Kouadio Konan Bertin dit KKB qui avait du mal à trouver sa place au PDCI RDA vient de donner du fil à retordre à l’opposition ivoirienne en acceptant d’accompagner Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre 2020 comme il l’a déjà fait en 2015. Objectif, valider la réélection du candidat du RHDP. Et pour cause ?
Pourquoi sommes-nous arrivés à cette situation?
Tout est parti du 11 avril 2011. Le RHDP, une coalition dite des houphouëtistes qui comptait en son sein les deux ténors de l’opposition sous le régime de Laurent Gbagbo, venait de prendre le pouvoir en Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara du RDR et Henri Konan Bédié du PDCI RDA.
Il se lance dans une croisade de protestations contre les pratiques politiques au PDCI RDA. Il ira même jusqu’à se présenter à la présidentielle d’octobre 2015 contre le candidat du RHDP choisi et confirmé par l’appel de Daoukro du président Henri Konan Bédié. C’est-à-dire, Alassane Ouattara. Il ira même jusqu’à Malabo, selon des indiscrétions qu’il n’a pas encore nié, auprès de Théodoro Obiang, pour présenter son ambition présidentielle, où il obtiendra au moins 200 millions FCFA du président Obiang pour soutenir sa campagne.
Après cette entreprise politiquement périlleuse, il fût sanctionné par le conseil de discipline du PDCI RDA. KKB n’a pas digéré cette décision de son parti. Il l’a prend comme une manifestation du manque de considération pour lui et sa carrière politique au PDCI RDA au vu des sacrifices consentis. D’où le début de sa perception d’être un militant « mal-aimé » dans le plus vieux parti politique en Côte d’Ivoire. Il commence, alors, à faire chemin seul en politique. Un vrai cavalier esseulé mais de temps à autre soutenu par le régime qui voit dans sa démarche, un pion bien manipulable contre son mentor Henri Konan Bédié.
Après sa débâcle à ce congrès qui fût l’occasion pour les militants du PDCI de désigner Henri Konan Bédié, candidat du parti à la présidentielle d’octobre 2020, KKB décide une fois encore de couper les ponts d’avec le PDCI RDA. Pis, cette fois, il entraîne avec lui dans l’abîme, le rêve de l’opposition ivoirienne. Celui du boycott du scrutin présidentiel par les trois candidats qui devraient affronter Alassane Ouattara.
Et comment l’a-t-il réussi ?
Comme par un miracle, KKB arrive à valider « l’examen » du parrainage des candidatures. Il est retenu candidat indépendant par le Conseil Constitutionnel à la présidentielle de 2020.
Selon une source proche du soldat dit ‘’esseulé’’ du PDCI, KKB répond par la négative aux autres candidats de l’opposition, en ces termes «…Vous voulez que je me retire mais au PDCI RDA on ne me respecte pas». C’est ce qu’il confie aux différents médiateurs venus le convaincre de renoncer à son projet d’accompagner et de valider la réélection d’Alassane Ouattara en 2020, après 2015.
KKB a permis finalement, sans surprise, au candidat contesté par l’opposition ivoirienne, Alassane Ouattara, d’être réélu avec un score à la soviétique au soir du samedi 31 octobre 2020 avec un score de 94,27% des suffrages exprimés. Et lui KKB se goinfrer avec 1% des voix. Quel miracle ! Ainsi, la révolte du « mal aimé », KKB, venait de contribuer fortement au déclenchement d’une crise postélectorale en Côte d’Ivoire.
H.KARA
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