«Laurent Gbagbo nous oblige à choisir entre l’autocratie et la démocratie au Front Populaire Ivoirien»
Il a mangé la chaire de cheval. Tous ses sympathisants gonflés à bloc n’en demandaient pas de trop. Ils ont eu droit aux envolées lyriques de leur nouveau leader, après le départ du fondateur du parti annoncé le lundi 9 août 2021 à Abidjan. Il servira aussi au parterre de journalises, lors de sa conférence de presse tenue le samedi 14 août 2021 en marge du comité central extraordinaire au siège du FPI à Cocody-II Plateaux-vallons. Pascal Affi N’Guessan a reparlé cette fois-ci, officiellement, de la décision personnelle de Laurent Gbagbo d’abandonner le FPI « entre ses mains pour la création d’un nouveau parti.
Également, il y avait un autre évènement qui a mobilisé toute la presse nationale et internationale au siège du FPI. La conférence de presse tenue en marge du comité central extraordinaire.
Dans ses propos liminaires, Pascal Affi N’Guessan s’est adressé, d’entrée, aux journalistes : «Cette conférence de presse est l’occasion d’analyser avec vous les évènements majeurs de l’actualité nationale et de faire connaître, à l’opinion, notre position notamment à propos de la décision prise par le Président Laurent Gbagbo, le 09 août 2021 d’abandonner la bataille qu’il mène depuis dix (10) ans contre le FPI et de créer un autre parti avec le même contenu» a-t-il précisé. Sans omettre civilement de souhaiter «au nom du FPI et en son «nom personnel, la bienvenue sur sa terre natale au Président Laurent Gbagbo» et lui exprimer la compassion du FPI «pour la souffrance endurée durant ces dix (10) années». Et aussi la fierté de ce parti «pour le triomphe de la vérité par son acquittement».
Pascal Affi N’Guessan, dans l’analyse du discours de celui dont les idéaux l’ont séduit selon lui, depuis 1986 lors du choix de son obédience politique au détriment du parti politique naturel de sa famille, le PDCI, a souligné que «dans la forme le père de la démocratie ivoirienne nous a fait vivre un scénario digne de la dictature des siècles passés (…) les soi-disant membres du comité central n’ont pas eu droit à la parole. Leur opinion sur la décision grave du président Laurent Gbagbo importe peu».
Avant d’ajouter que «dans le fond, le discours a choqué de nombreux militants et démocrates par son caractère mesquin, méprisant, égocentrique et patrimonial». Pascal Affi N’Guessan poursuit son analyse : «En décidant d’aller créer un autre parti, de ne pas s’engager dans une bataille juridique et de contourner la pierre, Laurent Gbagbo reconnaît implicitement qu’il n’est pas le président du FPI. Pourquoi pendant sept (07) ans, s’est-il donc prévalu de ce titre pour semer la confusion au sein de l’opinion, entretenir des crises de leadership, entretenir sur le terrain des structures parallèles illégales?», s’est-il interrogé.
À l’arrivée de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, Affi N’Guessan dit avoir espéré obtenir un dénouement rapide et heureux de la crise qui l’oppose aux GOR conduits par Assoa Adou. «Les ivoiriens attendaient le retour de l’homme de paix et du démocrate nourrit aux valeurs du socialisme» mais, «il découvre un monarque qui se croit propriétaire du FPI, sa chose dont il peut disposer à sa guise. Nommant et renvoyant comme gérant, qui, il veut et quand il veut. Face à lui les cadres du parti sont des obligés. Les militants n’ont aucun droit. Et les textes du parti n’ont aucune importance» lâche-t-il vis-à-vis de l’attitude et du discours condescendant de Laurent Gbagbo à son endroit depuis son retour de la Haye.
Mais, «c’est fait l’injure aux militants du FPI» dont Laurent Gbagbo pense «qu’ils sont des suiveurs» a-t-il affirmé. C’est pourquoi, en allant créer un nouveau parti «Laurent Gbagbo nous oblige à choisir entre l’autocratie et la démocratie, entre le passé et l’avenir». Par conséquent, «j’appelle au rassemblement de tous les militants du FPI, de tous les courants d’opinions au sein du parti. Restons fidèles à nos convictions, à notre histoire faisons le choix de l’avenir» a conclu Pascal Affi N’Guessan.
Un discours dont la teneur sera constatée sur le terrain de la mobilisation ou de la remobilisation des militants.
H.KARA
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