»Nous n’acceptons ni aujourd’hui ni demain de céder un millimètre carré de nos terres à l’INPHB »
Décrivant la situation, le secrétaire général des mutuelles de deux villages, Kouadio Ferdinand, l’histoire remonte depuis les années 1971-1972, avec l’Aménagement de la Vallée du Bandama, conformément au décret du 8 juin 1969 portant attribution de portions de terre pour l’aménagement du peuple N’GBESSOU et ALLANGOUA. Alors contraints de quitter leurs localités forestières et leurs plantations à Tiebisdou pour s’installer dans une localité de Yamoussoukro.
«Dans le cadre de la construction du barrage de Kossou, les villages d’ALLANGOUA et de N’GBESSOU ont été respectivement délocalisés de leur ancien site de Tiébissou, depuis 1971 et 1972. Cette délocalisation a été effective à l’issu de diverses négociations entre l’État de Côte d’Ivoire et les habitants de N’GUESSOU et ALLANGOUA. En effet le gouvernement d’alors dirigé par le président Félix Houphouët-Boigny a jugé utile de réserver des terres culturales ou blocs culturaux aux habitants de N’GUESSOU et d’ALLANGOUA en compensation de leurs terres et leurs plantations de café et cacao abandonnées au profit de la construction du barrage artificiel de Kossou. Cela a été le cas de tous les 26 villages déguerpis dans le cadre de l’Aménagement de la Vallée du Bandama».
Les villages d’Allangoua et de N’Gbessou confrontés à 2 sérieux problèmes
L’objet de la grande conférence, du samedi 30 octobre 2021 est pour ces populations des deux villages, un devoir d’explication des difficultés auxquelles elles sont confrontées face à la population de N’ZERE. Elles les empêchent de cultiver et de se développer. Aujourd’hui encore, les villages d’Allangoua et de N’Gbessou sont contraints de »disparaître » à cause de l’extension de l’INPHB- Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro. Ils interpellent l’État ivoirien en sollicitant une protection et une couverture juridique. «Nous demandons à l’État la sécurisation de nos terres, la délimitation de nos territoires, de mettre à nos dispositions des documents administratifs et juridiques, afin que nos villages soient épargnés du plan directeur de construction de grandes écoles. Et inscrire nos villages sur la carte de la Côte d’Ivoire» a ajouté Alexis Yobouet.
Le sous-préfet a eu encore une séance de travail avec les populations de nos deux villages le 16 juin 2021, à la sous-préfecture pour leur annoncer l’effectivité de l’expropriation de leurs blocs culturaux. Que se passe-t-il? ALLANGOUA et N’GUESSOU doivent disparaître de la Côte d’Ivoire ? Ont-t-ils eu tord d’avoir céder leurs terres et d’avoir abandonné leurs plantations de Tiébissou au profit de la construction du barrage de Kossou?», déclarent les porte voix des populations, depuis Yamoussoukro.
Ne sachant plus à quel saint se vouer, les populations des villages ALLANGOUA et N’GUESSOU adressent, alors un message au Sous-préfet : «Nous présidents des mutuelles pour le développement des deux villages et les populations refusons et dénonçons cette injustice. Nous avons donc l’honneur de solliciter auprès de vous l’arrêt immédiat des travaux en cours sur nos terres par les opérateurs économiques de l’INPHB. Nous n’acceptons, ni aujourd’hui, ni demain de céder un millimètre carré de nos terres à l’INPHB. Accepter de céder nos terres est pour nous, synonyme de disparition ou de mort».
Hortense Loubia Kouame
ledebativoirien.net
© 2021, redaction. All rights reserved.