En 6 mois de gestion-le Maire Vagbama Tambla rassurant : « Mankono est en train de renaître, nous allons vers notre lumière…Les  nouvelles sont  bonnes »

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« Nous allons récupérer tout le patrimoine foncier de la Mairie

« Le Château d’eau sera bientôt opérationnel-La Police Municipale et la régie des taxes réorganisées pour nos ambitions de développement de la commune »

À la suite de son élection le samedi 2 septembre 2023 à la Mairie de Mankono, les six (6) premiers mois du Maire Vagbama Tambla à la tête de cette commune sont effectifs. Les premiers changements sont perceptibles sur le terrain. Mais, le chemin est encore long.

Il est au début d’énormes défis à affronter pour le développement de Mankono. Et ce, sans ignorer la culture d’une nouvelle relation du premier magistrat de la commune avec la population à l’effet de la convaincre et la rassurer par la mise en œuvre d’un projet de société.

Comment va-t-il surmonter les obstacles et réaliser les promesses électorales pour  le  bonheur des populations ? A travers  cette interview exclusive, le Groupe « Ledebativoirien.net » (LDI) fait un gros zoom sur les 180 jours après son  installation pour le label: ‘‘MANKONO NOUVEAU’’ avec Vagbama Tambla. Suivez !

LDI : Monsieur  le Maire, 6 mois après votre élection à la tête de la municipalité de Mankono, quel est le sentiment qui vous anime au regard des nombreux défis de développement qui vous attendent dans la commune?

Vagbama Tambla : Nous sommes heureux que la population ait porté son choix sur nous. Nous sommes heureux que nous commencions à décliner des pans de notre ambitieux programme pour Mankono. Aujourd’hui, notre première bataille est la cohésion entre les filles et fils de Mankono. Il faut que la population comprenne que le sous-développement n’est pas une fatalité. Le développement c’est l’œuvre des hommes.

Et ces hommes doivent conjuguer leurs efforts. Nous avons eu un héritage douloureux parce qu’à notre prise de fonction, tous les documents, toutes les archives de la mairie ont disparues. La Mairie de Mankono était comme si elle n’avait jamais existé. Même les registres de recettes et des dépenses ont disparus. Tout ce qui est domanial a disparu des bureaux de la Mairie.

Le droit nous donnait pouvoir de poursuivre tous ces animateurs qui nous ont précédés. Mais, nous ne voulons pas faire du sensationnel. Nous ne voulons pas entrer dans des actions conflictuelles.

Mais nous n’allons pas baigner non plus dans le laxisme. Il y a même du matériel des services techniques qui ont disparus.

L’on image l’état d’esprit de vos  collaborateurs devant un tel constat. Cependant, quels sont les grands chantiers administratifs, environnementaux, socio-économiques et culturels abordés dans la commune depuis votre prise de fonction?

Lors de la passation de charges, quand nous prenions fonction, il nous a été dit que la Mairie de Mankono génère cinq mille (5000) FCFA par jour comme recette, c’est une calamité, une catastrophe ! Il fallait apporter une réponse à cette situation. Aujourd’hui, les recettes ont été multipliées.

Notre préoccupation sécuritaire nous a emmené à renforcer la police municipale dont la première promotion est baptisée « Moussa Dosso » du nom du Ministre Gouverneur du District Autonome du Woroba. C’est celui (Moussa Dosso, ndlr) qui a permis aujourd’hui à Mankono d’avoir un hôtel de ville digne de la ville sur une grande superficie.

Et ce, en pensant à l’extension de la ville à travers l’emplacement de l’édifice. C’est à dire dans le village de Mouessola, à l’entrée Est de la commune. Ainsi, nous lui avons rendu hommage pour toutes ses actions en faveur du développement durable de Mankono. La police municipale veille à l’ordre urbain le jour de marché. Une chose qui n’était pas évidente par le passé.

Sur le plan administratif, il y a l’achèvement des travaux de l’hôtel de ville qui est actuellement une priorité pour nous. Ensuite, au plan environnemental, nous avons obtenu en réunion de Conseil municipal l’assainissement de la ville. Partout dans la ville, ce sont des sorties de fosses septiques ou de latrines connectées aux caniveaux de la commune. Il faut mettre fin à cette pratique.

Nous sommes en phase de sensibilisation, de conscientisation. Et nous avons contacté la chefferie, l’imamat et les chefs des grandes familles à l’effet de nous aider à faire passer le message de l’assainissement et de la salubrité. En avril 2024, nous allons passer à la phase de répression. Aujourd’hui, il y a une résurgence du paludisme à Mankono et cette situation d’insalubrité participe fortement à la propagation de cette maladie.

Il y a aussi que des personnes ont abattu des arbres, des essences qui constituaient la charnière centrale de la flore dans la ville. Aujourd’hui, au moindre vent, les toitures des habitants s’envolent. Et même, l’espace de la glissade de Mankono, ils ont abattu tous les arbres dont la protection et le développement reviennent aux Eaux et Forêts dans le projet ECOTER du Conseil régional. Il faut arrêter cette destruction de notre écosystème.

Au plan économique, Mankono est une zone où la terre est adaptée à plusieurs cultures. Et nous allons aider à créer la richesse à partir de l’agriculture. Puis, il faut redynamiser le commerce qui se fait à Mankono. Car, la ville est une grande plaque tournante commerciale dans la région. Avant la fin de cette année, il y aura beaucoup de réalisations du Conseil municipal. Notamment les écoles et les formations sanitaires. En ce qui concerne les défis sociaux et culturels, il y a les problèmes de la purge des droits des populations inhérents à la réalisation de projets structurants à Mankono. Les populations cèdent leurs terres mais les purges ne sont pas réglées. Ils ne sont pas dédommagés. Il faut chercher à régler tout cela.

Jusque-là, une frange de vos populations de Mankono attend encore des actions d’envergure pour un changement positif et significatif dans le développement de la commune. Que répondez-vous à ces administrés ?

Nous n’avons fait que six (6) mois dans la réalisation de notre programme. Qu’ils fassent une comparaison entre ce qui a été fait avant et maintenant. Nous n’allons pas attendre les ressources de l’État pour avancer dans la mise en œuvre de notre projet de société. Nous avons commencé à mettre de l’ordre dans les lotissements anarchiques. Le marché est aujourd’hui organisé.

Le niveau de recouvrement des taxes de la régie a été amélioré. Alors, nous leur demandons d’être patients. Car, au niveau de l’administration et des services techniques tout a été détruit avant notre prise de fonction. Et c’est difficilement que nous travaillons à remettre les services de la Mairie en état de fonctionnement acceptable et efficace.

En termes d’autonomisation, quelle est la place de la femme et de la jeunesse dans votre programme de gestion communale ?

Nous avons pris des attaches en dehors de la Côte d’Ivoire pour l’autonomisation des jeunes et de la femme. La femme Koyaka est une battante. Il faut canaliser toute cette énergie des femmes dans des activités génératrices de revenus. Et sans oublier, notre jeunesse dans ce processus de promotion humaine. Car, la femme qui génère des moyens sauve vies.

Depuis un moment, vous avez entamé une diplomatie municipale en vue d’attirer des investisseurs et des partenaires au développement à Mankono. Pouvons-nous avoir un bilan à mi-parcours de ces démarches ?

Nous sommes allés au Salon des Maires en France. Et nous avons échangé et pris des attaches avec des homologues pour impacter positivement notre programme de développement local. Nous y avons rencontré un fils de Mankono qui est un élu à la Mairie de Bagnolet. Il s’agit du Maire Vassindou Cissé. Il nous a promis de participer au rayonnement de Mankono. Il a même commencé à nous faire des dons d’équipements sanitaires. En Asie, nous avons rencontré l’ambassadeur Bamba avec qui nous avons échangé sur des opportunités pour le développement de notre commune.

Quelles sont vos priorités d’investissements et d’actions dans les 6 mois à venir de votre mandature ?

De concert avec le Conseil régional, nous allons réhabiliter le foyer des jeunes. Nous allons achever la construction de l’abattoir municipal. Il y a le problème d’eau qui se pose à Mankono, nous avons contacté le Directeur Général de l’ONEP à l’effet de nous aider à sortir de cette difficulté. Les nouvelles sont bonnes. Le château d’eau est actuellement en phase d’expérimentation de pompage.

Et bientôt, les populations auront de l’eau dans leurs robinets. Nous allons demander que les villages de la commune qui ne sont pas raccordés au réseau de ce nouveau château d’eau soient pris en compte. Nous aurons à construire des écoles dans notre programme triennal 2024-2025-2026. Notamment à Sokourala, Soungasso, Quartier Lac, Mouela et Tonhoulé.

Nous allons construire la clôture de la PMI de Mankono. Ensuite, nous allons mettre une subvention de trois (3) millions FCFA à la disposition de la jeunesse pour des projets de formation, de permis de conduire et d’Activités Génératrices de Revenus. C’est une modeste enveloppe mais nous espérons qu’elle aura de l’effet et qu’elle connaîtra une augmentation dans les budgets à venir. Nous allons récupérer tout le patrimoine foncier de la Mairie qui a été vendu irrégulièrement à des individus. Enfin, nous travaillons actuellement à réhabiliter le marché de Mankono dans le triennal prochain.

Monsieur le Maire Vagbama Tambla, nous sommes au terme de notre entretien, le premier, quel est votre message à la veille de l’Aid El Fitr ou la fête du Ramadan ?

Nous voulons que Mankono soit au diapason des cités qui se réalisent aujourd’hui. Il faut une réorganisation de notre société à Mankono. C’est l’occasion pour moi de rendre hommage d’abord au Ministre Gouverneur du District Autonome du Woroba, Moussa Dosso qui ne ménage aucun effort pour une relation efficace et efficiente entre la Mairie, le Conseil régional du Béré et le District Autonome du Woroba.

Ensuite, nous voudrions saluer le Président du Conseil régional du Béré, Dogomo Kanaté qui est d’une grande sollicitude lorsqu’il s’agit d’appuyer la Mairie dans ses actions et son programme. Au passage, nous disons infiniment merci au Préfet de région, préfet de département de Mankono, Jules Gouessé qui a fait une remarquable mission à Mankono et dans le Béré. Nous lui souhaitons des jours meilleurs pour sa carrière professionnelle.

Aux populations de Mankono, nous leur demandons d’être patients. C’est ensemble que nous allons surmonter toutes les difficultés liées à notre sous-développement. Mankono est en train de renaître. Et nous allons vers notre lumière. Au Président de la République, Chef de l’État, SEM. Alassane Ouattara, nous lui exprimons notre infinie gratitude pour tout ce qu’il a fait pour le développement de Mankono et la promotion de ses cadres.

En plus de ces actions, nous plaidons toujours pour qu’il ait un regard clément sur notre cité à travers la réalisation de certaines infrastructures routières : Bitumage Zuenoula-Mankono et Mankono-Dianra ; réalisation d’infrastructures sanitaires telles que le CHR du Béré et la réhabilitation de l’Hôpital général. La construction de la section du tribunal de Mankono.

À la veille de la fête de Ramadan ou l’Aïd El Fitr, nous disons meilleurs vœux à toute la Côte d’Ivoire et aux populations de Mankono en particulier. Fasse le Seigneur couvrir les ivoiriens de sa grâce et sa protection dans la paix et la cohésion sociale.

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