Le 80è anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale a été célébré par l’Association des Russophones en Côte d’Ivoire (ARUCI) présidée par madame Tatiana Rakitina par un panel, le mardi 29 avril 2025 à l’Université Méthodiste de Côte d’Ivoire à Abidjan. Une activité réalisée en collaboration avec la Faculté d’histoire de l’Université Félix Houphouët Boigny et l’Association des anciens combattants de Côte d’Ivoire (AFAC-CI).

Le thème principal développé par les panelistes a été : « La participation des Africains dans la seconde guerre mondiale ». L’événement placé sous le thème général : « Contribution historique de l’Union Soviétique à la lutte contre le régime Nazi: inadmissibilité de la falsification de l’Histoire et de la réhabilitation du nazisme« , a été rehaussé par la présence effective de l’Ambassadeur de la Russie en Côte d’Ivoire SEM. Alexey Saltykov,
et de nombreuses personnalités dont, René Gnalega Directeur général de l’Université qui abrite l’évènement, des représentants du ministère de la Défense, de la Culture de Côte d’Ivoire ainsi que le président de l’association fraternelle des anciens combattants de Côte d’Ivoire, le Capitaine Yassoungo Koné qui était en compagnie de nombreux anciens combattants.
Plusieurs étudiants en histoire et en culture, des chercheurs et des historiens, civils et militaires ont pris part à la cérémonie. L’Ambassadeur de la République fédérale de la Russie et le DG de l’Université qui accueille l’évènement ont salué cette initiative qui permet de mettre en lumière le rôle crucial joué par le continent Africain lors de la seconde guerre mondiale.
Quant au Président de l’organisation des anciens combats ivoiriens il a emboité le pas à ses prédécesseurs. Il a remercié les autorités ivoiriennes pour le soutien financier qu’ils apportent aux anciens combattants du pays. Avant de dénoncer les effets néfastes de la guerre tout en exhortant à la culture de la paix.

Madame Tatiana Rakitina, présidente de l’ARUCI, a exposé sur le sous- thème » la contribution historique de l’Union soviétique à la lutte contre le régime Nazi ». Ce qui lui a permis de mettre en avant le rôle crucial et décisif et la résistance de l’Union soviétique lors de la seconde guerre mondiale qui aura duré six années (1939-1945).
Serges N’guessant journaliste du journal gouvernemental Fraternité matin a instruit l’auditoire sur » la contribution des Tirailleurs ivoiriens lors de la seconde guerre mondiale« . Il a mis en exergue l’important rôle joué par les Tirailleurs sénégalais en général et en particulier ivoiriens dans la libération de la France à l’occasion de la seconde guerre mondiale.
Avant d’arriver à la conclusion que le sacrifice consenti par ces combattants reste » méconnue et sous-évaluée. Que ce soit en Côte d’Ivoire ou à l’international« . Il a alors proposé qu’un hommage leur soit rendu tout en préconisant la pérennisation de leur héritage et de leur histoire. A travers par exemple la construction de Musées et lieux de mémoire, des évènements commémoratifs, ériger ou rénover des monuments commémoratifs à eux dédiés.

« Rendre hommage à ces héros, c’est non seulement reconnaître une dette historique, mais aussi célébrer les valeurs d’unité et de solidarité entre les peuples », a souligné le journaliste Serges N’Guessant.
Stéphane Simonnet Docteur en histoire et chercheur associé à l’Université de Caen, ainsi que Assane Diabaté maître de conférence en histoire contemporaine à l’Université FHB de Cocody ont également instruit les participants sur le thème.
Côté Russe de 1939 à 1945: le Pacte inattendu – Molotov-Ribbentrop et ses conséquences
Au cœur de l’un des conflits les plus dévastateurs de l’histoire, la diplomatie russe a joué un rôle paradoxal et déterminant. Entre alliances inattendues, négociations acharnées et stratégies de survie, l’URSS a su redéfinir, par sa politique extérieure, le cours de la Seconde Guerre mondiale et jeter les bases du monde d’après-guerre.
Avant l’éclatement des hostilités à grande échelle, l’un des gestes les plus controversés fut sans doute la signature du Pacte Molotov-Ribbentrop en août 1939. Ce traité de non-agression entre l’Union soviétique et l’Allemagne nazie, assorti d’un protocole secret, permit aux deux puissances de se partager l’influence en Europe de l’Est.
« La décision de conclure ce pacte fut perçue comme cynique par de nombreux observateurs, mais elle répondait à une logique de survie dans un contexte international instable, » explique le professeur Jean-Pierre Durand, expert en relations internationales. Un choix qui a permis à l’URSS de gagner du temps pour renforcer ses forces et préparer la défense de son territoire.
La Transformation Diplomatique face à l’Invasion

Le 22 juin 1941, l’Allemagne rompit le pacte en lançant l’opération Barbarossa. Face à l’invasion, la diplomatie soviétique prit un tournant radical. L’URSS, obligée de lutter pour sa survie, se retrouva contrainte de réorganiser sa politique extérieure en intégrant l’effort de guerre aux côtés des Alliés.
« La résilience de la diplomatie soviétique s’est manifestée lors de l’appel à l’unité alliée, transformant un pacte d’intérêts en une alliance nécessaire pour vaincre le nazisme, » commente Marie-Claire Lefebvre, historienne spécialiste de la période.
Cette réorientation stratégique permit d’ouvrir de nouvelles voies de communication et de coopération avec les États-Unis et le Royaume-Uni, scellant ainsi une alliance militaire et politique qui allait marquer durablement l’histoire mondiale.
Les Conférences Stratégiques : Tehran, Yalta et Potsdam
Dans le sillage de la résistance héroïque sur le front de l’Est, les grandes conférences alliées furent le théâtre d’un jeu diplomatique intense. À Tehran en 1943, puis à Yalta en 1945, et enfin à Potsdam, les dirigeants alliés, dont le chef de file soviétique Joseph Staline, négocièrent l’avenir de l’Europe.
« Ces réunions ont été le théâtre d’une négociation acharnée où l’URSS a su imposer ses conditions, redéfinissant les frontières et l’équilibre des pouvoirs pour l’après-guerre, » souligne l’analyste diplomatique Marc Lemoine.
Les concessions obtenues lors de ces sommets illustrent la capacité de Moscou à transformer la douleur de la défaite initiale en levier stratégique, malgré les tensions persistantes avec ses alliés occidentaux.
« L’héritage de cette diplomatie reste ambivalent, alliant stratégie militaire et manœuvres politiques, parfois perçues comme manipulatrices, » constate Sophie Martin, politologue.
L’art de la Diplomatie Russe en temps de guerre

La diplomatie russe durant la Seconde Guerre mondiale illustre l’art complexe de négocier en temps de crise. Entre calculs froids et prises de risques audacieuses, l’URSS a su exploiter les failles de ses adversaires et transformer des alliances temporaires en un levier pour redessiner la carte géopolitique du monde.
« La stratégie diplomatique de l’URSS démontre qu’en période de guerre, la politique extérieure devient une arme aussi puissante que les armes elles-mêmes, » note le professeur Durand. Ce bilan, à la fois glorieux et controversé, invite à une réflexion approfondie sur les limites et les enjeux de la diplomatie en temps de conflit. La diplomatie russe pendant la Seconde Guerre mondiale demeure un exemple fascinant de la manière dont le dialogue, le compromis et parfois la duplicité peut changer le destin des nations.
Par cette célébration du 80è anniversaire de la seconde guerre mondiale, l’ambassadeur de Russie en Côte d’Ivoire, Alexey Saltykov a décidé d’éclairer l’opinion estudiantine sur les coulisses de ce conflit.
Ledebativoirien.net (avec Albert Z. & autre presse)
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