Mariam Diomade économise ses revenues pour se prendre en charge. » On garde mon argent pour acheter mes habits de fêtes et mes cahiers de l’école »
Mariam Diomandé, ivoirienne de 9 ans et demi, élève en classe de CE2.Elle, vend pendant ses jours de repos. En pleine activité de taillade de la noix de coco, elle révèle la charge qu’elle endosse avec ses revenues. Nous l’avons suivi deux journées durant mercredi 28 et jeudi 28 mai 2020. Une tâche qu’elle exerce avec passion.
La première dame Dominique Ouattara va rougir car malgré ses efforts et les articles de journaux de lutte contre l’exploitation des enfants, certains parents continuent de profiter de leurs propres enfants. Comme les parents de Mariam Diomandé qui engagent cet enfant encore bébé dans les rues, à la recherche de leur argent. Elle fait un dangereux commerce avec une machette à tailler les noix de coco. En pleine crise sanitaire où le monde entier est confiné pour éviter de prendre le coronavirus, ses parents profitent de cette période pour l’utiliser.
Le plus gros risque est que des personnes »mal intentionnées » prennent des cocos sans payer, sous prétexte qu’elles n’ont pas de monnaie. De ce fait la petite fille est obligée de les suivre un peu partout afin qu’on lui remette son argent. Un autre jeu dangereux, elle se blesse à la taillade des noix de coco. » Quand les gens prennent les cocos, ils ne disent rien, je finis de casser les cocos et puis ils me disent qu’ils n’ont pas la monnaie, or quand je rentre à la maison sans l’argent au complet, ma maman me frappe et me demande d’aller chercher l’argent là. C’est à cause de ça que moi je suis les clients, souvent d’autres disparaissent et certains cherchent la monnaie pour me payer » confie-t-elle.
Quel rôle jouent donc les parents si un enfant de 9 ans doit prendre soin de lui-même ? Se demande-t-on. Une noix de coco plus fraîche coûte 200 FCFA, une noix un peu sèche coûte 150 FCAFA, selon elle. La petite vendeuse charge plus de 30 noix de coco sur la tête pour se promener. Elle s’assoit par moment au bord de la route une fois fatiguée, et continue son chemin jusqu’à ce que ses cocos finissent.
Elle répète cette gymnastique plusieurs fois dans la journée si ses activités vont bon train. Elle vend de 3000 à 8000 FCFA de noix par jour avec un bénéfice de 1500 à 2500 FCFA par jour. » Quand ça marche, je fais deux ou trois tours, souvent je fais un seul tour, je charge 20 à trente noix de coco selon leur forme. Et je fais bénéfice de 1500 ou 2500 FCFA si ça marche » se réjouit-elle toute innocente.
Au moment où les enfants ont arrêté d’aller à l’école pour se mettre à l’abri à la maison, eux, ils livrent leur enfant à la rue. Peu importe le risque qu’elle court, pourvu qu’elle apporte de l’argent à la maison. »Avec la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui pleine de microbes et de délinquants sans oublier les enlèvements et les abus sexuels faits aux enfants ainsi que le trafic d’organes humains, cette petite fille est exposée. Mais que peut-on faire ! » s’inquiète un de ses clients.
Hortense Loubia K.