Dès vendredi 31 juillet ce sera la grande fête des musulmans. La célébration de la Tabaski appelée communément fête de mouton aura lieu. Mais à cause des activités bloquées par la covid-19, les familles ont des difficultés d’offrir des cadeaux à leur progéniture ou à acheter le mouton du jour.
Cette initiative vise à apporter un soutien aux familles à faibles revenus à l’occasion des grandes fêtes religieuses, la fête de la Nativité pour les chrétiens et la Tabaski pour les musulmans à travers des opérations dénommées « Joie de Noël » et « Plaisir Tabaski ».
Cette action est à sa quatrième édition. Chaque famille bénéficiaire a eu droit à un kit alimentaire composé de riz, de pâte alimentaire, d’huile, de tomate et de viande bovine. «C’est un soulagement pour nous de recevoir ces kits à l’occasion de la Tabaski. Vous venez encore de manifester votre solidarité envers les victimes et parents de victimes, bien qu’ayant déjà reçu réparation. Nous vous en sommes très reconnaissants. Merci au Président Alassane Ouattara et au gouvernement», ont indiqué les bénéficiaires.
En plein dans la fête de Tabaski
Le covid-19 et l’engouement
Nous avons sillonné les marchés et les centres commerciaux pour voir l’engouement autour de cette fête en 2020. Mais fort est de reconnaître que les commerçants sont beaucoup plus nombreux que les acheteurs. C’est beau à voir, tout est là, rien ne manque, à commencer par les jouets d’enfants: vélos, motos, voiturettes, petits fusils, dinettes, poupées ainsi que toute sorte d’habits et chaussures de petites et de grandes tailles, de tout genre, de moindres et de grandes valeurs selon les moyens et le goût de chacun.
Mais, l’émergence elle-même en vaut le coup. Il n’y a pas de moyens financiers, selon les chefs de famille qui racontent leur calvaire. Doumbia S. dit être beaucoup coincé, car depuis le confinement il n’a pas encore véritablement replis les activités.
»Cette année est vraiment différente des autres années. Il n’y a pas d’argent. Le peu qu’on perçoit on est obligé de partager avec les parents au village, parce que cacao n’a pas donné, aussi les produits agricoles ne sont pas bien payés. C’est difficile, voilà la fête on ne sait même pas comment faire.
Les choses sont chères, un seul complet d’enfants coûte 9000 à 15, voire 20 mille francs ! Où allons-nous, s’il faut acheter les habits et les jouets à des prix exorbitant, nous-mêmes les grands, nous devons être bien mis aussi. Si ça continue comme ça, nous allons mourir après la fête » confit-elle. Non seulement les parents se plaignent du manque d’argent, les commerçants se lamentent aussi de l’absence des clients.
Zan Lou Béatrice, commerçante, quant à elle, défend la cause des commerçants: »Cette année c’est dur pour nous les vendeurs. On partait chercher les marchandises à Lomé ou à Accra, mais à cause de la fermeture des frontières, on n’est pas sorti et tout est très cher ici à Abidjan. Voilà que rien ne marche. Comment nous allons faire alors ! On fait un peu plus cher pour pouvoir retirer le minimum du temps perdu afin de faire face aux crédits. Il y’a trop de difficultés dans ce pays-là, maintenant et covid-19 vient en ajouter encore ».
Hortense Loubia K.