By ledebativoirien.net
Plusieurs représentants politiques d’une douzaine de pays africains, européens et autres l’ont suivi au congrès de lancement du parti. Ce nouveau parti entend devenir une des principales forces d’opposition, avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-président Henri Konan Bédié. Le n°2 du parti au pouvoir, Adama Bictogo, a été témoin, de cette renaissance de Gbagbo…embarquez avec lui.
« Je vais d’abord saluer la présence diplomatique et leur dire merci d’honorer notre congrès en étant présent. Je veux aussi saluer les partis venus de l’étranger, ceux qui ont pu venir et ceux qui n’ont pas pu venir et qui ont envoyé des messages. C’est très amical et fraternel. Je voudrais les saluer. Je veux évidemment saluer aussi les partis politiques ivoiriens qui nous ont fait l’amitié de venir et d’être présents du début à la fin de notre congrès. Soyez remerciés et je remercie aussi ceux qui vous ont délégués.
Dans la salle, il y a beaucoup de camarades dont je ne citerai pas les noms, mais je voudrais saluer Lokrou Vincent, ancien Ministre de la Culture de Félix Houphouët Boigny, le grand frère Apetey Kouassi, ancien Ministre de Félix Houphouët Boigny, saluer Mme Danielle Bonie Claverie, les Professeurs Pierre Sané, le camarade du Tchad, le camarade français Jean-Pierre Le Coq, le Premier Ministre Ake N’gbo, Kadri Tayirou du Niger, la délégation du Burkina, la délégation du Mali, la délégation de la RDC et la délégation du Congo Brazzaville, avec qui j’ai une affaire et une amitié particulière. Je vous salue tous autant que vous êtes ici.
, ́
́́, ‘ ‘ . ́ ̀ ‘ . ̧ ‘ ‘ ̀ , ̀, ̧ . ̀ . ̀ , , ‘ () . ́́, , , , ́, ́ ̀.
J’aurai le temps aussi d’envoyer des délégations pour saluer les autorités des pays qui ont reçu les réfugiés. Ma mère même était réfugiée au Ghana. Quand elle a senti qu’elle allait partir, qu’elle allait mourir, elle a décidé, mais clairement, de venir mourir dans son village. Donc ma sœur qui est là a organisé le départ de maman qui est morte à quelques kilomètres de son village. Donc ces pays là qui nous ont offert l’hospitalité, il faut que j’envoie des délégations les saluer et les remercier, au Ghana, au Togo, au Liberia, au Bénin. Vous me direz, quand on va en discuter et nous enverrons des délégations dans tous ces pays.
Mais en même temps, il nous faut continuer à dire au Gouvernement de Côte d’Ivoire, qu’il faille que nos frères exilés reviennent. Il faut qu’ils reviennent. Parce qu’ou-bien on a dépassé une difficulté ou bien on ne les a pas dépassées. Mais si on a dépassé une difficulté et que le problème est résolu, pourquoi accepter encore qu’il y ait des camarades en exil dans des conditions désastreuses. Faisons les venir. ‘ ́ . ‘ ̂ ‘, , ‘. ‘ ́ .
Les prisonniers !
Je voudrais maintenant saluer les gens des diasporas. Les Africains et les ivoiriens des diasporas. Nous étions à Scheveningen et nous n’étions pas nombreux mais nous étions quand même quelques uns. Et y en a un qui m’a dit un jour, « mais les ivoiriens sont des durs hein ! ». Je dis pourquoi ? Il dit : « Tous les week-end ils sont devant la prison. » C’est vrai que la diaspora africaine a beaucoup travaillé à notre libération. Elle était rassemblée tous les week-ends devant la prison et quelques fois quand nous devions quitter la prison pour aller au tribunal, on nous faisait faire des détours parce que les routes étaient bondées d’africains venus de partout, surtout de Paris.
‘ , ‘ ́, .
Donc, quand une cause n’est pas fondée, ce n’est pas la peine d’arrêter quelqu’un et souvent je disais à mes visiteurs, je ne suis pas un prisonnier, je suis un otage et je suis ici pour que d’autres puissent gouverner. Et tout ce qu’on dit là, ça ne me concerne pas. Et les gens sont arrivés au même résultat deux fois : – En 2013, quand il a fallu confirmer les charges pour voir si les charges pouvaient permettre d’aller à un procès, à deux contre un, les la majorité a décidé qu’il n y avait pas suffisamment de charges pour aller à un procès. On dit ça fait rien, allons quand même. Et ça c’est vérifiable dans les archives de la CPI. C’est vérifiable et c’est vérifié. Et puis donc voilà. – Et à la fin, vers 2018, il y a eu le même résultat, et les juges ont eu le même résultat.
, ! !
. . Pourquoi je dis ça ? Je dis ça parce qu'il y a eu beaucoup de spéculations et beaucoup de grossièretés qui ont été dites quand je sortais de prison. « Non Gbagbo ne va plus faire de politique, il va aller s'asseoir au village.» Mais quand j'ai commencé la politique, est ce que je leur ai demandé leurs avis ? Mon père, ma mère, je ne leur ai pas demandé leurs avis. Mais pour eux, comme ce sont eux qui m'ont élevé dans un certain nombre de valeurs, c'était normal pour eux. Mon père a pris la carte du parti socialiste.
Les gens disent : « il ne va plus faire de politique »
Mais pourquoi vous voulez m’imposer, maintenant que j’ai 76 ans, un calendrier politique dans ma vie ? Moi Gbagbo ? Je ne comprends pas les gens. Ce que vous n’avez pas fait, vous voulez le défaire. Vous ne connaissez même pas l’homme qui est devant vous, et vous voulez lui imposer un calendrier. Est-ce qu’il vous a demandé un chemin ? Il ne vous a rien demandé, où-est donc votre problème ?
‘̀ !
Mais et je le dirai à la fin, c’est moi et moi seul qui déciderai, sous qu’elle forme, je ferai la politique. C’est moi et moi seul qui déciderai sous qu’elle forme, je continue mon combat. Ce n’est pas le problème des autres. Ya des gens plus vieux que moi qui font la politique. Donc ce débat, il faut l’arrêter. Et surtout je ne veux plus qu’il arrive à mes oreilles parce que ce n’est pas le problème de ceux qui le posent. Ce n’est pas leur affaire. Je suis un être vivant, un être humain et je suis entouré d’autres êtres humains qui sont des camarades et nous sommes dans une entité appelée Parti politique.
Depuis que je suis venu, je regarde régulièrement la télévision et depuis d’ailleurs Bruxelles, j’ai regardé souvent la télévision, c’est là que j’ai connu les jeunes chanteurs, y’en a un qui est parti et ça m’a fait mal, S-KELLY. Il m’a beaucoup aidé à Korhogo, quand j’étais à Korhogo, parce qu’à Korhogo on diffusait 2STV, une chaîne togolaise où on passait les musiques et, un jour, j’entends : « Ma copine est kpatta, kpatta » (rires dans la salle) Je dis : « c’est qui ça ? » On m’a dit : « C’est un chanteur ivoirien. Souvent, je le regardais. Et puis, j’avais souhaité qu’on l’invite à ce congrès, et c’est là j’ai appris qu’il est décédé. Il est très amusant. Ca m’a aidé à tenir. Même Shaoleen, je l’ai découvert, ya pas longtemps à Bruxelles parce que son chant « Couper-Décaler » me plaisait. C’était très rythmé.
Les gens s’interrogent sur le Panafricanisme dont je parle.
Mais c’est Kwame N’krumah qui a écrit : «L’Afrique doit s’unir». Mais faut remarquer que c’est Kwame N’krumah, ancien élève et étudiant aux USA qui a écrit «l’Afrique doit s’unir». Regardez un peu les USA. Regardez les USA, ça fait deux siècles qu’ils sont indépendants. Ils ont lutté dur pour leur indépendance. Au départ, ils étaient 13 États, ça ne vous dit rien ? Mais ça c’est la CEDEAO déjà. C’est déjà la CEDEAO. Mais ils ont estimé que ce n’est pas assez. Ils se sont battus après la guerre de sécession, ils ont aggloméré tous les États qui, en Amérique, se formaient, aujourd’hui ils sont à 51 États. Autant que l’Afrique ! Est ce que ça ne vous dit rien ?
̀ ‘́ , ́ ̧ ̀ ̀ , , () – ‘ ? – ́́ ̀ ? ́́ , ́́ . ̀, -́ ̧, . ‘ ̀ ‘́ ().
Ce n’est pas la peine de chercher des théories. Il faut regarder les faits. Je ne vais pas citer des pays pour ne pas être en porte-à-faux diplomatique. Mais ce n’est pas vrai. Les pays dont en parle un peu en Afrique qui ont une petite puissance économique, c’est le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte. Des pays qui sont grands un peu par rapport à nous autres. Mais nous là, on a le Cacao, nous sommes les 1ers producteurs de Cacao, mais on se promène partout. San-Pedro est le premier port cacaoyer du monde, et puis après ? (rires).
Vous savez ce qui a fait le problème entre Félix Houphouët Boigny et la banque mondiale, à la fin de la vie de FHB ? Il a tenté de bloquer le Cacao pour faire monter les coûts. Quand la Banque Mondiale a vu ça, elle a diversifié en Malaisie, elle a donné de l’argent pour développer l’industrie cacaoyère là-bas. Ils ont les moyens. Et même l’Europe qui a colonisé la plupart des pays africains, se trouve être petite. Chaque pays d’Europe se trouve être petit aujourd’hui. Donc dès la fin de la deuxième guerre mondiale, il ya un processus qui a commencé et les européens sont entrain de se regrouper. Ils ont déjà créé une monnaie commune et ils avancent. Ce processus va aboutir à la création d’un État plus tard. Et cet État va au moins rivaliser les USA, la Russie, la Chine. Les USA, la Russie, la Chine, l’Europe, voici les blocs qui se positionnent. Et nous, pendant, nous répétons l’hymne national, faisons flotter le drapeau sur le toit de la maison et puis on est là. Non, non, et Non. Il faut ouvrir les yeux.
Aujourd’hui, il y a l’Afrique et l’Amérique Latine qui sont encore fragmentés. C’est pourquoi, il faut que les États africains s’unissent, ‘ – – . .
Il y en a, j’ai écouté quelqu’un dire que Gbagbo quand il était là, il n’a rien fait ? Mais si !
J’ai commencé et on m’a fait la guerre. La guerre était une réalité. Je suis le premier Président de Côte d’Ivoire qui a fait élire un ivoirien à la tête de L’OUA. Parce que je croyais à l’organisation panafricaine. Et le SG DE L’OUA, Essy Amara, un diplomate chevronné a été le 1er Secrétaire Général de L’OUA. J’ai travaillé pour que la Commission Cacao qui était à Londres vienne à Abidjan. Dano Djédjé était ministre de l’agriculture. Et puis la guerre est arrivée.
Le Panafricanisme n’est pas un slogan, c’est une réalité.
Quand vous avez une certaine taille, petite et que vous n’avez que le Cacao à proposer, vous ne vous bandez pas les muscles pour vous promener devant les gens. Parce que quand vous passez, les gens rient. On joue votre hymne mais les gens sourient. C’est pourquoi, quand j’étais Chef d’Etat, je ne demandais jamais d’aller en visite officielle dans un pays développé. Quand tu demandais, on pensait que tu allais venir demander quelque chose, donc j’allais où on m’invitait. Je suis allé en France trois fois, en Italie, en Chine, c’est parce qu’on m’a invité. Quand tu es à la tête d’un petit pays, qui est forcément pays pauvre, quand tu appelles l’Ambassadeur pour dire que tu veuille aller en visite officielle dans son pays, les gens croient que tu veux aller demander quelque chose. Non il faut se débrouiller ! C’est pourquoi nous avons fait le budget sécurisé, c’est à dire ce qu’on gagne, c’est ce qu’on mange, pour parler comme à Yopougon chez nous.
À l’époque nous dépensions 100 milliards par mois pour les salaires des fonctionnaires et les autres dépenses de l’Etat. Mais on avait ce qu’il nous fallait pour faire face aux dépenses de l’Etat. Et je me faisais un orgueil de faire les dépenses incontournables de l’Etat sur ce que nous gagnons. J’ai commencé à construire Yamoussoukro, mais en le faisant, le Palais de L’Assemblée Nationale devait être livré en 2012, on m’a arrêté en 2011 et c’est toujours là-bas. Mais ce que je veux dire, sur ça, je n’ai pas emprunté 1 FCFA. C’est notre capitale et c’est ce qu’on me reproche. La où on a emprunté c’est pour arriver à Yamoussoukro, parce que il y’avait l’autoroute qui s’arrêtait à Singrobo, donc j’ai emprunté de l’argent aux arabes et nous avons achevé l’autoroute sur Yamoussoukro.
Quant à moi, vous m’avez élu Président du Parti, je vous remercie énormément ! Mais ce que je voulais dire, j’ai déjà dit que ça n’appartient pas à d’autres de fixer le terme de ma carrière, ça m’appartient à moi et à moi seul. Ce que je voulais vous dire maintenant, nous avons eu des déboires dans le passé parce que j’ai quitté la tête du parti comme la constitution le prévoyait mais il n’y a pas eu de préparations pour la passation de pouvoir et ça nous a conduits à la catastrophe. Des gens, on leur a mis dans la tête que les oreilles pouvaient être plus grandes que la tête, alors que quand c’est le cas, tu es un monstre. Donc il faut préparer le retrait des aînés, il faut qu’ils se préparent. ́, ‘ ́ , ‘ ‘ .C’est une structure pour que le parti lui même puisse avoir l’œil sur celui qui le dirige.
, , ‘ . , .
Moi je serai toujours un militant de base. Moi je n’ai plus besoin de faire des démonstrations. J’ai dirigé un parti politique, un État. Je suis là et si les circonstances imposent. De Gaule n’a pas décidé à être Chef d’Etat, ce sont les circonstances de la défaite en 1940, mon père faisait partie en Normandie et il est mort avec la cicatrice d’un obus sur le bras, qui l’y ont emmené, Mais De Gaule n’avait pas décidé.
̀ ̂, ’, è ̀, ‘ ́ ̀ . ‘ ́́ . ‘ ̀ ̧ ‘ ́. ́ ̀ . ‘̀ . ‘ ̀ , ̀ .Cependant, je ne permettrai à personne de décider quand je dois partir. Il y a d’autres qui sont assis là, ils disent Gbagbo a été condamné à 20 ans, ils ne vont pas le laisser se présenter. Mais je sais ça et ce n’est pas mon problème. Une condamnation que je récuse n’est pas mon problème. Et si demain, on me dit que je ne peux être candidat, il faut que le parti ait la capacité, avec cet instrument, de relever le défi. Je vous remercie ! ́ ̂ ‘« .