Par Léon SAKI (journaliste)
Ce débat qui réapparait au Palais des Sports, ce samedi, n’est pas si nouveau; c’est une vieille obsession qui avait valu la colère du Gardien du Temple, Aboudramane Sangaré et Marie-Odette Lorougnon. Ces derniers, en son temps, avaient fait un recadrage prompt et une réplique immédiate à l’ex-première Dame, Simone Gbagbo, l’auteure de ce discours tendancieux. On voyait les choses venir tout doucement et les choses arrivèrent. Ceux qui ne comprennent pas encore et continuent de vilipender le Président Laurent Gbagbo, finiront par comprendre, car l’histoire est un témoignage qui nous permet de comprendre, de mieux apprécier le présent.
Ce présent vu et entendu au Palais des Sports puise donc sa source dans le passé, il y a trois ans, lorsque Simone Gbagbo disait ceci : «Notre vision, ce n’est pas Gbagbo Laurent. Notre vision, c’est la Côte d’Ivoire nouvelle. Le jour où Gbagbo Laurent ne sera plus là, notre vision ne doit pas mourir». Le refrain dont AFFI N’guessan en est le porte-étendard est de retour pour certainement amener les esprits, après les avoir apprêté, il y a 3 ans, «à tourner la page Laurent Gbagbo » ; une page qu’ils peinent toujours à effacer. Rappelons qu’en son temps, ceci avait été répondu à son auteur : «Laurent Gbagbo est non seulement la tête qui symbolise notre vision, mais il est également notre vision».
Revenons à présent au débat et à la notion de vision telle que utilisée ici.
A travers ses ouvrages, il montre clairement sa vision pour l’avenir parce qu’il sait que la gestion sans perspective ne peut suffire à apporter le bien-être à ses concitoyens. Toute sa vie, il a donc préparé la Côte d’Ivoire aux échéances des défis à venir à travers les 3 dimensions : modernité, prospérité et démocratie.
« Je veux construire un Etat moderne avant de partir de la présidence. C’est la seule raison pour laquelle je suis venu au pouvoir. Je ne suis pas venu pour être riche, mais pour laisser mon nom. Pour graver dans la mémoire collective mon passage à la présidence. Surtout que mon ambition est de construire l’Etat moderne, l’Etat prospère et démocratique », avait pour habitude de dire, le Président Laurent Gbagbo.
Un Etat bâti sur une fondation démocratique devient forcément un Etat moderne et prospère.
Il est convaincu que pour atteindre la vision qu’il s’est tracé, il y a lieu d’incarner un certain nombre de valeurs dont, la vérité, la sérénité, l’honnêteté, l’humilité, la justice, la tolérance, le pardon, le respect, le courage, l’humanisme et l’optimisme. Il a horreur de la tricherie du mensonge et de la violence.
Tout au long de sa vie et de son parcours politique, l’homme a fait montre de ces valeurs de manière éloquente d’où le pacte de confiance définitivement scellé avec son peuple qui lui reste très attaché même pendant les moments les plus pénibles. Le Président Laurent Gbagbo a parfaitement porté cette vision qu’il en est devenu son incarnation. C’est pourquoi, il est dit de lui qu’il est la vision elle-même. On n’incarne pas une vision au soir de sa vie et de sa carrière politique.
Une vision se construit tout au long d’une vie.
Mais déjà en classe de 4ème, il connut sa première arrestation, suite à un match de football, sur ordre du Sous-préfet de Gagnoa. En effet, au cours d’une finale de football à Gnaliépa, le sous-préfet demanda la reprise de la finale le lendemain à cause du crépuscule qui s’annonçait, alors que l’équipe hôte dans laquelle évoluait Laurent Gbagbo menait au score. Ce dernier qui ne partageait pas cette décision jugée injuste, s’empara du trophée posé devant le Sous-préfet pour disparaitre dans la forêt qui entourait le terrain. La suite, on la connait. Un cargo des forces de l’ordre est venu chercher le collégien. Il s’agit ici de l’homme qui ne supporte les combines.
Alors qu’il se trouvait en France en exil et bien qu’il ait reçu une lettre d’abandon de poste, il voyait son salaire toujours reversé sur son compte bancaire. Il protesta en le signalant à son agence, la SIB. C’est probité morale. Durant son mandat présidentiel, aucun opposant n’a connu la prison. Mieux, il a permis à ses adversaires politiques en exil de rentrer au pays conformément aux prescriptions de la constitution. Ceux-ci et leurs épouses étaient payés à des salaires dû à leurs rangs d’ancien Chef-Etats.
Il disait ceci à ses enfants, après son accession à la magistrature suprême : «Le jour où je suis devenu Président de la République, j’ai réuni tous mes enfants. Je leur ai dit : ce poste, je vais l’occuper avec honneur. Je vais faire en sorte qu’on ne dise jamais que votre père a volé 5 francs. Je vais faire en sorte que celui qui porte mon nom n’ait pas honte. Je vais faire en sorte qu’on ne regarde pas mes enfants en disant :
«Voilà le fils du voleur ou le fils du traître». Mais vous, le seul héritage que je vous laisse, comprenez-le dès aujourd’hui, c’est mon nom. Qu’il m’arrive quelque chose tôt ou tard, je n’ai aucun compte à l’étranger. Je n’ai aucune maison à l’étranger. Le seul héritage que je vous laisse c’est mon nom. Soyez dignes de ce nom, parce que ce nom est propre. S’il n’était pas propre, j’aurais été écrasé par mes adversaires pendant toute ma lutte. C’est cela ma foi et c’est cela ma voie.
Il a mis sa vie en péril, sous les bombes françaises, pour témoigner à son peuple sa fidélité et son courage, alors qu’on lui proposait le tapis rouge aux Etats-Unis et en Europe.
Les témoignages sur l’exemplarité du Président Laurent Gbagbo sont légions.
A ces valeurs, il convient d’ajouter sa proximité d’avec ses concitoyens, sa simplicité et sa bonne humeur contagieuse qui donnent envie de s’abreuver continuellement à la source de sa voix langoureuse. Il faut donc conclure pour dire que Laurent Gbagbo représente la vision de la Côte d’Ivoire. On n’incarne pas cette vision au soir d’une vie et de sa carrière politique. Elle se construit tout au long d’une vie.
Par Léon SAKI (journaliste)