Les officiels ivoiriens et leurs familles continuent d’avoir le beurre et l’argent du beurre. Avec leurs appétits gargantuesques, ils ne sont pas las des avantages et autres privilèges. Les évacuations sanitaires, réservées généralement à l’élite et qui coûtent des milliards de nos francs à l’État chaque année, ne suffisent plus. Il faut trouver des alternatives qui profitent à des collaborateurs et proches.

Ainsi, le Parlement (Sénat et Assemblée nationale), l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI), le Conseil économique, social, environnemental et social (CESEC) et l’Association des régions et districts de Côte d’Ivoire (ARDCI) ont reconduit pour trois ans, le 16 mai 2025, la convention qui les lie, depuis le 7 décembre 2022, à l’entreprise aérienne française Corsair et à l’hôpital américain de Paris.
Ainsi, pour des voyages officiels ou privés, les personnels de ces institutions, de même que les membres de leurs familles, prennent le vol, à des coûts réduits, sur les lignes de cette compagnie. Ce n’est pas tout dans la ségrégation nationale, qui ne dit pas son nom. Ces choyés de la république bénéficient, également, de prestations médicales à des conditions préférentielles dans le centre hospitalier américain.
Ce deal aux frais de la princesse, décroché sans doute avec le soutien de Mme Dominique Ouattara dont la Fondation Children of Africa est en partenariat avec Corsair, est un coup de poignard dans le dos du souverainisme ivoirien.
D’un, la ligne intercontinentale de Air Côte d’Ivoire vient d’être ostensiblement boycottée par nos autorités au profit d’une concurrente; nous renvoyant à l’époque de la compétition déloyale entre Air Afrique, dirigée par Yves Billecart (un Français) et Air France. À partir de juillet 2025, par un vol quotidien, la compagnie aérienne ivoirienne devrait relier Abidjan à Paris sans les premiers responsables et membres de ces institutions à son bord.

De deux, les autorités avouent toujours et encore que, malgré la publicité, nos hôpitaux et centres hospitaliers restent bâtis pour les laissés-pour-compte. Ils ne disposeraient donc toujours pas du plateau technique approprié, des commodités conséquentes et du personnel de haut niveau pour les rallier.
Il s’avère, de ce fait, que les premiers saboteurs de la fierté OBV sont les dirigeants qui, à la différence de leurs collègues d’autres pays, cultivent des complexes ataviques. Et toute cette autoflagellation se passe sous les yeux et avec la complicité du chef de l’État qui a bien promis que « la Côte d’Ivoire surprendra l’Afrique et le monde. » Nous y sommes et de plain-pied.
F. M. Bally
Ledebativoirien.net
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