Conflit foncier-inconnu des propriétaires terriens d’Adjamé-Bingerville: un opérateur détient un ACD sur plusieurs Ha  de leur terre

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Depuis quelques mois, les populations du village d’Adjamé-Bingerville  sont debout contre ce qu’elles considèrent comme un vol orchestré par des mains obscures au sein du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU). Les membres du groupe de consortium de médias d’investigation dont ledebativoirien.net se sont rendus sur les lieux le lundi 8 décembre 2025.

Conflit foncier-inconnu des propriétaires terriens d'Adjamé-Bingerville: un opérateur détient un ACD sur plusieurs Ha  de leur terre; Ledebativoirien.net

Il faut savoir  tout du  litige foncier. Le site querellé de plus de 8 ha appartenant au village se trouve aux mains d’un opérateur immobilier détenteur d’Arrêté de concession définitive (ACD), alors que ce village n’a pas souvenance d’avoir échanger avec cet opérateur immobilier. Comment est-ce possible qu’il soit le maître de ce qui appartient aux  propriétaires terriens du village d’Adjamé-Bingerville ?

Les faits curieusement observés  à Adjamé-Bingerville

Les populations du village d’Adjamé-Bingerville   sont propriétaires coutumiers d’une parcelle de terre de 400 ha située à Bingerville précisément à M’Batto-Bouaké. De  2018 à 2019, plusieurs propriétaires terriens détenteurs de droit coutumiers ont cédé de façon exclusive à la société RIIA Immobilier & Grands Travaux une partie de leur parcelle. Au nombre de ces familles : Akouedo lignée Aké Gabriel représentée par Kayar Ben Oumar (08ha) et la Famille LOKOMAN (11ha) lignée Koutouan Marcelin représentée par Gnawa Gbagbli Julien, soit environ 19ha.

Dans le cadre de la mise en valeur des parcelles acquises, la société RIIA fait décaper, morceler et délimiter lesdites parcelles par des bornes et des piquets après une enquête publique effectuée par la Marie de Bingerville. Suite à l’avis favorable de la Mairie, la société a introduit sa demande d’arrêté de concession définitive (ACD) auprès du Ministère de tutelle tout en continuant de s’acquitter du coût de l’acquisition soit par des paiements soit par la construction de logement pour les céder.

Conflit foncier-inconnu des propriétaires terriens d'Adjamé-Bingerville: un opérateur détient un ACD sur plusieurs Ha  de leur terre; Ledebativoirien.net

Dans la longue attente des titres de propriété, les acquéreurs de la société RIIA  entreprenne le lotissement de la Cité RIIA 9e Tranche, Îlot 02, Lot 10, environs 2,5 ha. De même que le lotissement d’un autre site de 3,5 ha. Contre toute attente, en 2025, la société EMMAUEL SERVICE, surgit, Brandissant un ACD, et menace les acquéreurs de la société RIIA de déguerpissement.

La police est saisie

Interrogées sur les faits par les services de la police économique, les deux (02) familles affirment n’avoir jamais contracté avec L’EMMANUEL SERVICES une quelconque affaire immobilière et qu’elles ne connaissent que la société RIIA comme étant son unique acquéreur sur lesdites parcelles. Les propriétaires terriens décident de manifester sur le site et dénoncent l’ACD.  Les familles coutumières désavouent cette société et dénoncent une possible opération de spoliation organisée.

Les deux familles propriétaires des terres expliquent….

ADÉKÉ FIDEL : «  Cela doit s’arrêter »

Adéké Fidel est fils de l’ancien chef de la génération Gnandô du village d’Adjamé-Bingerville Nanan Tiago Adiéké, dont la famille est propriétaire terrien d’un des deux sites litigieux a constaté que le site a été décapé et des personnes y travaillaient.

Conflit foncier-inconnu des propriétaires terriens d'Adjamé-Bingerville: un opérateur détient un ACD sur plusieurs Ha  de leur terre; Ledebativoirien.net

« Nous avons approché l’opérateur à qui nos parents avaient vendu la parcelle qui fait 2,44 ha, à savoir RIIA Immobilier dont aucune famille n’a contesté. Nous avons approché RIIA parce que nous avons constaté des travaux sur le site, alors que mon père propriétaire terrien ne percevait plus ce qui lui était dû dans cette transaction foncière », raconte Adéké Fidel.

C’est en ce moment que l’opérateur RIIA Immobilier fait savoir qu’un autre opérateur est survenu sur le site en brandissant un ACD sur la parcelle. « C’est pour cela que RIIA n’a plus procédé aux règlements financiers selon les clauses du contrat. Nous avons été scandalisés. Cela ne peut pas continuer ainsi. Nous sommes les propriétaires terriens et nous sommes fatigués de constater que nos propres terres nous sont volées par des opérateurs véreux», poursuit-il.  

« Nous ne savons pas par quel mécanisme l’opérateur Emmanuel Immobiliers’est procuré un ACD sur notre site. C’est depuis 2018 que nous avons donné le site à RIIA Immobilier et c’est en 2025 que cet opérateur inconnu de nos services est apparu avec des ACD alors que RIIA attendait l’aboutissement de sa procédure », ajoute-t-il. «Nous sommes allés déposer auprès de la police économique une plainte. Nous n’accepterons pas que des travaux d’un opérateur inconnu de nos services se fassent sur nos terres. Nous empêcherons tous travaux », lance-t-il.

Ayama Arthur : « la respectabilité des hommes du MCLU »

Ayama Arthur est de la famille Kouèdo, et représente M. Aka Aké Gabriel propriétaire du second site litigieux de 4 ha. Il affirme aussi que la parcelle en question a été vendue à la société RIIA. « Nous ne reconnaissons pas un autre opérateur immobilier. On nous a convoqués en justice pour savoir en réalité à quel opérateur avons-nous donné cette parcelle en question. Nous avons fournis tous les dossiers prouvant que c’est à l’opérateur RIIA SERVICE… C’est en 2019 que nous avons donné la terre à RIIA.

Cette structure a réalisé les décapages, terrassements et autres. RIIA était même à l’étape de la vente de terrains quand, est arrivé Emmanuel Immobilier dont on nous a fait savoir qu’il détient un ACD sur notre terrain. C’était à peine croyable…. ». Il soutient  être sur le site afin d’arrêter tous les travaux. « Tous les mauvais coups nous viennent toujours des hommes ou des femmes qui travaillent au ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme.

Il y a des centaines et des centaines de ce genre d’arnaques à Abidjan, ses environs et à l’intérieur du pays. À quand la fin de tout ceci ?», interroge conclu Ayama Arthur. Approché, les services du Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme ne donnent aucune  information sur ce dossier. Silence aussi du côté de la société ‘‘ Emmanuel Immobilier’’. A SUIVRE

Ledebativoirien.net

Grace Ozhylly


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