Coronavirus, mesures sanitaires, fermeture des entreprises, calvaire: le cris des ivoiriens
L’impact de la fermeture des petites entreprises se fait terriblement ressentir au sein de la population à faible revenu. De plus en plus fragilisés et ruminés, les habitants de toutes les villes expriment leur frustration. Dans les quartiers, c’est la même rengaine: «Si rien n’est fait, la famine, la pauvreté et le développement de la délinquance seront au rendez-vous en Côte-d’Ivoire», pense-t-on de plus en plus dans plusieurs communes qui vivent au rythme désormais imposé par le Covid-19.
Les ateliers de coiffure, couture, maquis, bars, boites de nuit, garbadrome ou allocodrome, restaurants et bien d’autres centres d’activités commerciales s’ils ne sont pas fermés ont la baisse de leurs chiffres d’affaires. Pour éviter la propagation de la pandémie à Coronavirus qui fragilise le monde entier, les États à l’image de la Côte d’Ivoire ont pris des mesures strictes de confinement.
Des mesures ayant conduit tous les petits centres commerciaux à fermer jusqu’à nouvelle ordre. En Côte d’Ivoire, restaurants, bars, salon de coiffure, ateliers de couture, les boites de nuit et plusieurs autres structures commerciales ont alors été barricadés laissant les propriétaires dans de grandes attentes. Ce qu’il faut savoir c’est que ces petites entreprises emploient des femmes et la jeunesse ivoirienne. Unique source de revenu pour la plupart des personnes qui y sont employées et surtout de classe moyenne. Aujourd’hui, ces femmes et jeunes sont anéantis en attendant que la situation se normalise.
La peur que ce blocage d’activités ne conduise cette frange de la société active vers d’autres activités illicites à conséquences non mesurables grandit. Le constat est que, seuls les plus limités financièrement ploient sous le poids de cette pandémie à Coronavirus, quand bien même qu’ils ne soient pas contaminés. Si les jeunes ne travaillent plus, à un moment donné, ce serait alors un bon prétexte pour descendre dans es rues et tendre la main aux passants qui certainement n’ont rien ou au pire des cas, arracher les effets des passants.
«On a beau partager les kits, on a beau demandé à la population de rester confinée pour éviter la propagation de la maladie, mais cela ne suffit pas. Le confinement devrait t il se faire dans une telle misère? Nous entendons la voix du peuple qui monte de plus en plus. Le peuple commence à crier misère et famine. Les braves femmes détentrices des lieux de vente expriment leurs cris de cœur. Elles plaident pour que leurs entreprises Rouvrent. Si cela est fait, alors elles promettent de suivre à la lettre les recommandations et les imposer à leurs clients », explique un président d’ONG humanitaire rencontré à Cocody.
Sophie Guehi, responsable de restaurant en dit plus : »Depuis plus de 20 ans que j’ai mon restaurant, j’emploie des jeunes filles et des garçons pour le service. C’est grâce à ce restaurant que je prends soin de ma famille. Mon mari n’est plus. Aujourd’hui cela fait déjà plusieurs semaines que c’est fermé, que vais-je devenir avec mes enfants ? Ces jeunes gens qui travaillent chez moi restent maintenant sans rien. Je demande à l’État de revoir un peu les règles. Si on nous permet de reprendre nos activités, nous allons respecter un mètre de distance sociale. Nous allons nous protéger ainsi que tous nos clients » plaide-t-elle.
Quand Bill Koffi dit être abattu, depuis la fermeture de son atelier de coiffure. Il souhaite également la reprise de son boulot de coiffeur avec respect des consignes. »Nous avons faim. On n’arrive même pas à joindre les deux bouts. Ma famille est anéantie parce que je n’ai plus rien. On ne mange presque plus. C’est dur ». Les complaintes vont toutes dans le même sens. Guizo Sony, responsable du personnel de bar et boite de nuit dit être paralysé face à cette situation. » Mais pourquoi c’est nous les pauvres qui souffrons plus. On a tout fermé et nous voilà dans la galère, plus un sous en poche. J’ai honte même de regarder ma femme en face parce que je n’arrive plus à répondre aux charges quotidiennes. Comme elle est fonctionnaire c’est elle qui s’occupe de moi et des enfants. Une vraie poisse! » s’exclame-t-il.
ertaines femmes s’expriment avec les larmes aux yeux. Comme Grâce Sibille qui raconte son calvaire : »Je vends du poisson à la braise mais, depuis que ma place est fermée, je suis couchée à la maison. Le mois vient de finir, j’ai des obligations de loyers et d’autres charges ménagères. Voilà ma mère malade (elle montre du doigt une vielle femme couchée sur une natte). Je ne sais même pas où trouver de l’argent pour acheter ses médicaments » dit-elle, avant de fondre en larmes.
Tous ces opérateurs économiques de classe moyenne rencontrés souhaitent la réouverture de leurs entreprises, avec respect des consignes édictées dans leurs différents lieux. Une partie du peuple ivoirien a le regard tourné vers le gouvernement, afin qu’il facilite leur train de vie, pour pouvoir affronter ce fléau de Covid-19.
Certes, le gouvernement a annoncé apporter une assistance financière à une partie de la population, «mais ce ne sera pas pour tous. Que la réouverture nos commerces, notamment dans le domaine de la restauration, pour souffler un peu», appui, un acteur du transport. Une partie des acteurs est en pleine activité: les transporteurs qui continuent à rouler avec juste quelques restrictions. Certainement que le mois de mai verra un soleil sur les activités économique de la classe moyenne avec une légère levée des restrictions. Sinon !
Hortense L. Kouame
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