Tenu à Grand-Bassam, vendredi 9 juillet au dimanche 11 juillet 2021, le séminaire sur ‘’Médias numériques et cohésion sociale’’ réunissant une cinquantaine de journalistes et blogueurs, a permis au ministre de la réconciliation en Côte d’Ivoire, Kouadio Konan Bertin, de renouveler son engagement pour la réconciliation nationale. Il veut impliquer de plus en plus les médias et notamment, les médias en ligne à démêlés le vrai fait du faux dans la diffusion des informations pour la cohésion sociale. Mais ce temps été aussi pour le directeur de l’ISTC, Dr Alfred Dan Moussa de crier haro sur les fausses nouvelles et les manipulateurs des médias.
Kouadio Konan Bertin (KKB) salue cette « initiative qui s’inscrit parfaitement dans la vision du président de la République, d’amener tous les Ivoiriens au vivre ensemble dans leur diversité à travers son département ministériel de la Réconciliation. Il a fait observer que la diffusion de fausses nouvelles et les messages violents mettent inéluctablement en mal la cohésion nationale et la coexistence pacifique, soulignant que les discours haineux ont un fort impact chez les jeunes.
Pour Dr Alfred Dan Moussa, il s’agit de permettre d’identifier les fausses nouvelles et les discours de haine et d’en identifier les conséquences et de s’en éloigner. «Cette session de formation des professionnels de la presse en ligne sur les Fake news et la cohésion, est une formulation est adoucissante pour présenter le danger. Cette formulation ne doit pas dérouter les participants et leur faire perdre l’objectif. Mais cette formulation doit permettre de crier haro sur les discours de haine, de crier haro sur les poubelles malodorantes de la désinformation, de crier haro sur les discours de haine et poubelles nauséeuses de la désinformation que pourrait véhiculer et transporter les médias. Lourde est la responsabilité que celles des responsables des médias numériques dans la préservation cohésion sociale; les campagnes de mobilisation contre les fausses informations ».
Le directeur de l’ISTC poursuit :
«Mais pour dire et insister marteler que les fausses informations et les discours de haines s’apparentent à un poison. Les fausses informations ne doivent bénéficier d’aucun excuse, ni dans nos discours, ni dans ns conférences, ni dans nos écrits, ni dans nos productions audiovisuelles, elles doivent être traités comme telle. Qu’elle vienne du sud, qu’elle vienne du nord, qu’elle vienne l’ouest, qu’elle vienne de l’est, ou qu’elle passe par le centre, qu’elle vienne de la télévision, qu’elle vienne de la presse numérique, une fausse information est une fausse information. Elle doit être vue comme telle. Une fausse information est une flèche empoissonnée, une fausse nouvelle est un tueur en cagoule. Il convient de lui réserver un traitement avec les normes et les textes en vigueur.
Qu’elle choisisse de se faire appeler fake news, qu’elle choisisse de se surnommer désinformation ou mal information, une fausse information est une fausse information », déclare l’invité du Réseaux des professionnels de la presse en ligne (Repprelci), la faîtière des médias numériques ivoiriens, engagé dans la lutte contre les fake news. V(est avec l’appui financier du Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix (FCB) à travers le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) à Abidjan, que le Repprelci tient ce séminaire de formation sur les fake news et les discours de haine, qui s’est ouvert vendredi pour s’achever dimanche e qui donne à l’ancien journaliste de fraternité matin de lancer avec force :
«Une fausse information est une forme déguisée du danger qui endeuille le monde. Une fausse information détruit les amitiés, une fausse information détruit les fraternités, une fausse information détruit les confraternités, une fausse information détruit les foyers, une fausse information détruits les rapports entre employeur et employé, une fausse information détruit les relations entre le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire et le quatrième pouvoir.
Une fausse information détruit les relations entre un gouvernement et les populations, une fausse information détruit les relations entre un Etat et les partenaires au développement. Une fausse information détruit les relations entre un Etat et les missions diplomatiques; une fausse information a le pouvoir d’enflammer un pays en période électorale, en période de crise avec son cortège de tueries et de destruction de biens. Une fausse information a le pouvoir d’enflammer un pays en période ordinaire et au moment où on s’y attend le moins. Un feu allumé par une fausse information détruit sur son passage aussi bien les êtres humains que les habitations, aussi bien les commerces que les véhicules, aussi bien les entreprises de presse que les entreprises de communication…».
La révolte de Dan Moussa
«Et les premiers à se lever pour déshabiller le cagoulard, pour ôter le costume du déguisement aux esprits malins, pour dévoiler le faiseur de fausses nouvelles, pour faire honte aux propagateurs de fausses nouvelles, pour déloger l’hébergeur de fausses nouvelles; les premiers à se lever et à s’élever pour dire leur ras-le-bol: ce sont les journalistes. Pourquoi les journalistes doivent être les premiers à se lever contre ce brigandage, parce que ce sont les premières victimes de fausses informations. Une fausse information crée la confusion et jette le discrédit sur le métier des journalistes. Parce que l‘information public est une propriété exclusive du journaliste.
‘‘La question quoi de neuf ?’’ est une obligation du journaliste. Pour rien au monde, le journaliste ne doit se laisser déposséder de son plus précieux bien, qui est l’information. L’information qu’il recherche du levé au couché du soleil, information qu’il recherche au risque de la vie; l’information qu’il vérifie, l’information qu’il équilibre, l’information qu’il construit. Comme le maçon qui construit une maison avec de l’eau, du sable, du ciment, avec des briques, avec la truelle, avec le vilebrequin, avec le mètre à ruban, le journaliste suit l’information avec la nouvelle, avec les sources, avec le recoupement des sources, avec les vérifications des sources, avec selon le cadre de la protection des sources, avec la sélection des éléments les plus significatifs, avec le traitement desdits éléments, avant diffusion ou publication de l’information.
L’information, propriété exclusive du journaliste
«Le journaliste est venu au journalisme pour rechercher l’information, pour traiter l’information, pour diffuser ou publier l’information. Et les progrès scientifiques aident à publier plus rapidement cette information que par le passé, en temps réel dépouillée de toutes fioritures. Diffuser ou publier en temps réel n’est pas le temps du mensonge, et ce temps réel n’est pas le temps de la contrevérité ; et ce temps réel, n’est pas le temps d’une invention de l’information ; et ce temps réel, n’est pas le temps de la contrefaçon d’une information.
Ce temps réel est plutôt, le temps du faits sacré, du fait qui existe, du fait qui est vérifié. Les faits sont sacrés. Il ne nous reste qu’à nous tenir debout pour marcher sur les fausses informations. Et dire aux faiseurs de fausses informations qu’ils ne sont pas les bienvenus dans le milieu des journalistes. Il ne nous reste qu’à nous tenir debout pour dire NON aux fausses informations, NON aux discours de haine ! ». Le séminaire a porté sur les modules : « Défis de la désinformation ; cas pratiques des outils et mécanismes de vérification des fake news ; la charte de bonne conduite des médias numériques », avec Dr Karim Wally, Alafé Wakili, Mamady Kébé, et Zio Moussa, président de l’Observatoire de la liberté de la presse, l’éthique et de la déontologie-OLPED.
A l’issue du séminaire une charte a été adoptée. « Nous adoptons une Charte de bonne conduite d’utilisation des médias numériques et des réseaux sociaux, qui s’inscrit dans le prolongement des activités menées par l’Observatoire des médias numériques de Côte d’Ivoire (Omenci) » déclare le président du Repprelci, Lassina Sermé.
H.MAKRE
ledebativoirien.net
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.