Côte d’Ivoire : pourquoi ce départ de BNP Paribas et Bouygues à l’approche de 2025 ?

 

Que cache le retrait des oligarques français de l’économie ivoirienne?

 

Fuient-ils une récession généralisée en Afrique dans les mois à venir ou simple précaution avant la fin de mandat d’un partenaire économique et politique ? Les retraits de Bouygues et de BNP Paribas de l’économie de la Côte d’Ivoire pourraient lever des lièvres, au moment où le pays se dirige éventuellement vers une autre confrontation politique en 2025 entre les « frères-adversaires », Alassane  Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Le jeu de Paris !

Le groupe restreint d’hommes d’affaires français qui se partageaient les richesses de la Côte d’Ivoire se disloquent au fur et à mesure que le pays se rapproche de 2025. Qu’ont-ils compris et qui motive leur départ successif de l’économie de la Côte d’Ivoire? Allié économique indéfectible du pouvoir d’Abidjan, Bouygues, se retire de manière suspicieuse de l’un des projets qui seraient à l’origine de la chute de Gbagbo Laurent.

La concession du pont HKB ou le 3è pont a été l’objet de discorde entre le régime refondation et les oligarques français enracinés en Côte d’Ivoire depuis l’ère Houphouët-Boigny. Ce pont dont l’exploitation était fixée à 20  ans par le principal actionnaire, Bouygues, n’a duré que 07 années. Inauguré le 16 Décembre 2014, le B.O.T du pont Henri Konan Bédié (pont HKB), s’est arrêté en 2022 pour Bouygues. Alors, que se passe-t-il dans le dos des ivoiriens à l’approche de 2025 ?

Quant à la filiale ivoirienne de la BNP Paribas, BICICI, le rachat des 11 247 810 actions représentant 67,49% des parts du capital et des droits de vote de l’entité française pour un prix total de 80 milliards de francs CFA, s’est fait par le consortium ivoirien composé de la BNI, la CNPS, la Caisse de dépôt et de consignation et la CGRAE. Il est annoncé par BNP Paribas le 1^er  avril 2022, que ce rachat s’inscrit dans le cadre d’une revue stratégique.

Alors, est-ce la fin d’une époque pour l’héritier du Comptoir national d’escompte de Paris – ex-parrain des «banques coloniales» créées dans les années 1850 pour «transformer en liquidités les indemnités obligataires accordées aux propriétaires ayant perdu la propriété de leurs esclaves» selon l’historien Hubert Bonin.

Ou tout simplement, s’agit-il d’un retrait qui mérite d’être analysé de plus près afin de scruter l’horizon politique pour savoir ce que cela réserve également en 2025 ? Car, il ne faut pas vite crier au «souverainisme intelligent» d’Alassane Ouattara comme l’a annoncé un confrère en comparaison à l’idéologie portée par Laurent Gbagbo dans son nouveau parti le Parti des Peuples Africains de Côte d’Ivoire (PPA – CI). Paris tangue sur  les bords de  la lagune?

Ledebativoirien.net 

H.KARA