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Danger de l’Orpaillage à Koun-Fao et Tankessé : menace sur 11 villages avec disparition de 665,9 hectares des terres (Reportage exclusif 1ère Partie)

Danger à Koun-Fao et Tankessé: dégâts monstrueux de l'Orpaillage sauvage menaçant 11 villages de disparition ; ledebativoirien.net

Sous le regard des autorités préfectorales la pression massive des exploitants miniers dans le département

Adoukro, Assempanayé, Boffouékro, Broukro-Banouan, Dihinibo, N’dakro, Ouangui, Pambariba, Pengakro, Yaokro et Yobouakro : « Nous disons non à l’orpaillage sur nos terres »

En dépit de l’opposition des populations, des exploitants miniers s’obstinent à s’installer dans le département de Koun-Fao. Malgré la levée de boucliers des populations locales contre l’exploitation artisanale semi-industrielle d’or, des exploitants miniers poursuivent leur lobbying auprès des autorités administratives et coutumières de certaines localités du département, à l’effet de s’y implanter, ce qui suscite colère, inquiétude et incompréhension parmi les habitants.

La colère des populations dans cette partie de la Côte d’ivoire est-elle légitime contre le forcing de l’extraction aurifère? C’est dans une ambiance de contestation, voire de protestations continuelles que l’équipe du journal ‘‘LEDEBAT IVOIRIEN’’ a  foulé le sol en OR du  district du Zanzan, le mercredi 22 octobre 2025 pour un séjour de 02 jours. Notre déplacement dans cette zone ouvrira certainement une zone de réponses sur cette menace vertigineuse de l’orpaillage à Tankessé et Koun-Fao…..Suivez.

Menace environnementale et sociale de l’action des exploitants miniers à Koun-Fao et Tankesé

Depuis quatre années, des enquêtes de commodo et incommodo sont lancées à propos de permis d’exploitation d’or dans des localités du département de Koun-Fao et la Sous-Préfecture Tankessé. Objectif affiché : procéder à des prospections en vue de l’ouverture de sites d’orpaillage. Une perspective que rejettent catégoriquement les communautés villageoises, arguant des risques environnementaux et sociaux majeurs que ces projets comportent.

Les populations, réunies au sein des mutuelles de développement et comités villageois ont massivement investi les locaux de la sous-préfecture de Tankessé pour marquer leur opposition à tout projet d’exploitation d’or, dénonçant ce qu’elles qualifient d’implantation forcée. À Koun-Fao, une pétition rassemblant plusieurs centaines de signatures a récemment été déposée à la préfecture.

Sur le terrain, la méfiance demeure avec des populations qui redoutent une répétition de scénarios observés dans d’autres régions de la Côte d’Ivoire où des exploitations minières ont provoqué la dégradation des sols, la disparition des forêts, la contamination des rivières, vols et agressions etc. « Nous ne sommes pas contre le développement, mais pas au prix de notre santé et de notre environnement », insistent les populations. Notre– Enquête. Grand-reportage Ledebativoirien.net.

Une alerte venue du côté de M’bahiakro (Centre-Est)

 « L’orpaillage est en train de détruire notre village. On ne peut même pas aller dans nos champs. Nous sommes en danger !… ». Ce cri qui montait d’une forêt début septembre 2025 est celui de  la  jeunesse d’Angamankro, sous-préfecture de M’bahiakro, à 5 km de Ouellé, dans la région de l’Iffou. Une zone de forte exploitation minière anarchique au centre de la Côte d’Ivoire. Les populations de ce bourg ont dénoncé le  décès tragique d’un jeune dudit village dans les eaux minières usées.

Un vaste  mouvement de colère de la jeunesse est  monté contre la destruction des forêts du village d’Angamankro. Ne dites pas sans conséquences dévastatrices des eaux minières usées. « Non à l’orpaillage dans nos villages», crientces jeunes Angamankro, depuis lors. Des hurlements  qui ne s’arrêtent plus et dont les échos sont ressentis du côté de Tankessé dans le département de  Koun-Fao. 

Ambiance à Koun-Fao

Nous plongeons ici dans le labyrinthe souterrain de la Région du Gontougo, précisément dans la Sous-préfecture de Tankessé sous surveillance du chef-lieu du département, Koun-Fao. La terre semble s’écrouler sous les pieds des communautés de onze (11)  des villages parés d’or :

ADOUKRO, ASSEMPANAYE, BOFFOUEKRO, BROUKRO-BANOUAN, DIHINIBO, NDAKRO, OUANGUI, PAMBARIBA, PENGAKRO, YAOKRO et YOBOUAKRO. C’est dire que la carte de la Côte d’Ivoire sera certainement redessinée ou retracée sans les noms de ces  villages. Les populations y sont dressées face  à la menace des multiples projets d’exploitations d’or qu’elles refusent depuis 2022.

En 2025, elles continuent de dénoncer des doigts manœuvrant de la sous-préfecture de Tankessé et préfecture de Koun-Fao. Avec la pression de se voir imposer des projets imminents d’exploitation d’or dans les villages de Pengakro, Broukro-Banouan ou encore Ouangui, plus loin Boffouekro, (où les affluents de la rivière Bâh prennent leurs sources vers les autres localités),  et ce, en dépit des oppositions depuis 2022…

Des sociétés privées à l’image de : WASS GOLD, NEW GOLD INVEST, KASSERE MINING ou AFEMA SMALL SKAY MINING, sous l’impulsion des autorités administratives du département veulent percer le sol à la recherche de pépites d’or contre la volonté des habitants des terres. Et là, tous les regards sont tournés vers le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité ; les Mines, du Pétrole et de l’Energie ; l’Inspection Générale des Services de l’Administration du Territoire et aussi du côté du Préfet de la Région du Gontougo.

L’Or et les muscles administratives à Tankéssé, département de Koun-Fao 

Situé dans la région du Gontougo, à l’Est de la Côte d’Ivoire, le département de Koun-Fao est essentiellement agricole, avec une population vivant majoritairement de la culture du cacao, de l’anacarde et de l’igname. Ces dernières années, la découverte de gisements aurifères a suscité la convoitise de plusieurs entreprises minières, au grand dam des communautés rurales attachées à la préservation de leurs terres.

C’est bien dans un tel décor d’alerte maximale que l’équipe de ‘‘LEDEBAT IVOIRIEN’’ foule le sol du département de Koun-FAO le mercredi 22 octobre 2025 à 19H 45 minutes. Partie d’Abidjan traversant Anyama-Azaguié-Adzopé-Abengourou-Agnibilékro pour Tankessé, le premier village qui nous accueille est Assempanayé, puis Broukro-Banouan, la même nuit. Ce dernier village fait l’objet d’une enquête de commodo et incommodo qui vient de s’achever le 19 octobre 2025, pour une exploitation d’or contestée par l’ensemble des villages environnant….Nous y reviendrons. Le périple de 2 jours nous conduit aussi du village Assempanayé à Ouangui, Pambariba etc., puis Tankessé et Koun-Fao. 

Une opposition massive des couches sociales

C’est sans difficultés qu’il nous est souligné qu’en dépit de la-quasi opposition des villages concernés, malgré la levée de boucliers des populations locales contre l’exploitation artisanale semi-industrielle d’or, des exploitants miniers poursuivent leur lobbying auprès des autorités administratives et coutumières de certaines localités du département de Koun-Fao, à l’effet de plier la volonté d’opposition des communautés  en vue de s’y implanter. Un environnement qui suscite colère, inquiétude et incompréhension des villages.

Depuis quatre années (2022-2025), nous confie-t-on, une pléthore d’avis d’enquêtes de commodo et incommodo sont lancés au sujet de permis d’exploitation d’or dans des localités de la Sous-préfecture de Tankessé. Une perspective que rejettent catégoriquement les communautés villageoises, arguant des risques environnementaux et sociaux majeurs de l’ouverture de sites d’orpaillage.

Les populations réunies au sein de leurs différentes mutuelles de développement et comités villageois investissent constamment  les locaux de la Sous-préfecture de Tankessé pour marquer leur opposition à tout projet d’exploitation d’or sur leurs terres.

Elles dénoncent sans relâche ce qu’elles qualifient d’implantation forcée de sociétés minières privées. À la préfecture de Koun-Fao, une pétition rassemblant plusieurs centaines de signatures a récemment été déposée. Selon les populations, aucune étude d’impact environnemental des exploitants opérant sous couvert de permis délivrés à des partenaires privés, n’est portée  à  leur connaissance. Aucune consultation publique, pourtant exigée par la réglementation ivoirienne sur les activités minières, n’est menée auprès d’elles.

Sur le terrain, la méfiance demeure. Les habitants redoutent une répétition des scénarios observés dans d’autres régions du pays, où des exploitations minières ont provoqué la dégradation des sols, la disparition des forêts et la contamination des eaux.

« Nous ne sommes pas contre le développement, mais pas au prix de notre santé et de notre environnement », déclare  le chef du village d’Assempanayé, Nanan Nanan Koffi N’gouan, qui accueille notre équipe, la nuit du mercredi 22 octobre 2025.

Une ambiance des préparatifs de la  »fête des ignames’’, attendue le vendredi 24 octobre plane sur le village. « Des engins tentent avec force de creuser à Ouangui et Pambariba dans un climat de tension palpable. Tout notre village est traversé par un filon d’or. Si nous acceptons, l’exploitation, c’est que ne nous seront plus jamais ici. Et où on va ? Notre village Assempanayé n’existera plus. Nous ne pouvons l’accepter»,  lâche-t-il calmement. C’est dans cette atmosphère que nous avons tenté d’appréhender ce qui menace cette partie de la Côte d’Ivoire depuis 2022.

2025-résurgence de la menace avec le projet d’exploitation d’or  à Broukro-Banouan

En juillet 2025, un avis d’enquête de commodo et incommodo (il y en a eu bien d’autres avant) du 19 septembre au 18 octobre 2025 est lancé par le Sous-préfet de Tankessé. Une autre demande d’autorisation d’exploitation semi-industrielle d’or  à Broukro-Banouan, sur une parcelle de 99,88 hectares, formulée par la société AFEMA SMALL SKAY MINING. L’enquête venait de s’achever lorsque notre équipe est arrivée dans le village Assempanayé.

« Le  présent registre contenant quarante-neuf (49) feuillets a été côté et paraphé par nous Abel Olivier Decoster Konan, Sous-Préfet de Tankessé pour servir de registre d’opposition à la Sous-préfecture au sujet d’une exploitation semi-industrielle d’or à  Broukro-Banouan, formulée par la société AFEMA SMALL SKAY MINING qui couvre la superficie de 99,98 hectares et une autre de 99,42 hectares pour un durée de 30 jours. Tankéssé, le  19/9/2025, le Sous-préfet« , peut-on lire à la première page du registre. Idem pour le registre pour les avis favorables. Selon les témoignages recueillis, le registre de l’opposition n’a pu contenir les signatures, tant le refus à  l’observation est massif.

Particularité d’Assempanayé et Broukro-Banouan

La création du village d’Assempanayé comme nous l’a expliqué la nuit de notre arrivée le 9è chef du village, Nanan Koffi N’gouan, s’inscrit  dans le vaste mouvement migratoire des Akan venus du Ghana s’installer en Côte d’Ivoire. Appartenant au canton Agbaou Dinguira, « les populations d’Assempanayé ont transité par Broukro, un village de la sous-préfecture de Tanda à la recherche de l’or pour s’installer sur l’actuel site vers 1800.

Par la suite,  des frères de notre village se détachent à environ 3 kilomètres pour fonder le village de Broukro-Banouan. Les deux villages partagent désormais  des terres communes, selon les familles. C’est donc  à  raison que les populations d’Assempanayé s’opposent au projet d’exploitation d’or à Broukro-Banouan objet d’enquête (de commodo et incommodo n°115/RG/D.KF/SP-TANK du 18 septembre 2025) qui empiète sur notre propriété foncière et des de localités voisines », précise le chef Nanan Koffi N’gouan.

Opposition forte

Ainsi, Assempanayé et les autres villages impactés par la découverte d’un filon de plus de trois (3) kilomètres d’or par des exploitants,  évoquent plusieurs raisons motivant le refus de céder leur sol avec l’avis d’exploitation à  Broukro-Banouan. Les populations  à notre micro sont intransigeantes dans leur opposition devant la menace de l’orpaillage. Elles évoquent entre autres, des raisons environnementales :

« Il y a incontestablement une forte  pollution des sols et des eaux. Il est clair que  l’orpaillage industriel  ou semi-industriel utilisant du mercure  ou du cyanure, contaminera les rivières et les nappes phréatiques. Une déforestation systématique avec la perte de la biodiversité, traduite par la destruction des terres agricoles ou habitats naturels. Tout ceci entraînera une dégradation des terres avec des trous laissés par l’exploitation rendant la terre inutilisable pour l’agriculture une fois l’exploitation terminée ».

Des raisons sanitaires sont avancées : « Cette situation entraînera pour toutes les populations  devenues désormais vulnérables, de l’intoxication, des maladies respiratoires, des malformations néonatales, mais aussi la propagation de maladies avec l’arrivée massive de travailleurs extérieurs... ». Des raisons sociales aussi selon toujours ces populations. «Cette activité entraînera  des conflits fonciers.  L’exploitation accaparant les terres agricoles, elle provoquera des tensions familiales, des villages face  à  la rareté d’espace cultivables ; mais aussi verra l’explosion de la criminalité avec l’avènement des réseaux illégaux de trafiquants dans notre zone ».

Des raisons économiques aussi, selon  toujours les populations : « Une forte dépendance de l’activité s’installera avec un appauvrissement total observé à  terme,  puisque nous ne serons pas les bénéficiers de l’exploitation de l’or de nos terres. Une fois  l’or épuisé, les villages se retrouveront sans ressources, puisque plus d’espaces cultivables avec des terres quasiment détruites….Pour ces raisons tous les villages s’opposent avec fermeté aux projets d’exploitation d’or, notamment celui de Broukro-Banouan », explique le chef  du village Assempanayé et les populations interrogées.

A Broukro-Banouan : résister ou disparaître

Broukro-Banouan, situé à quelques kilomètres d’Assempanayé. Nous décidons d’y aller. Il est 20 heures.Mais nous y sommes attendus.Une fois dans ce village objet d’enquête de commodo et incommodo lancée par le Sous-préfet pour exploitation d’or, un curieux constat s’est dégagé. Une opposition farouche au projet à la demande de la société AFEMA SMALL SKAY MINING à l’effet d’exploiter deux parcelles d’une superficie totale de 199,4 hectares qui fait face, à l’avis dit-on favorable du seul chef du village. Pourquoi ? La question posée par notre équipe est restée sans réponse.  

« Des personnes  ont débarqué un jour sur nos terres avec des équipements et procéder à  l’exploration du sous-sol. L’on ne sait trop à l’invitation de qui, l’exploration est faite. Mais, l’on nous fait savoir que notre sol regorge d’or. Il se trouve aussi que la grande partie selon la cartographie du site exploré se trouve sur  le site du village  voisin Assempanayé. Plusieurs autres villages sont impactés  par le  projet….», indiquent des notables qui nous reçoivent. « Même si le chef semble d’accord, tout le reste du village dit NON !».

Nos hôtes expliquent que, face  à  cette situation, le 30 septembre 2025,  les habitants du village avec le soutien de la mutuelle  de développement de Broukro-Banouan ont  saisi le Préfet de Koun-Fao pour exprimer une forte opposition au projet.« A Broukro-Banouan nous ne connaissons que l’agriculture comme activité.

La zone supposée être le site d’extraction d’or est le grenier du village. Il y est cultivé, l’igname, le manioc, le cacao, l’anacarde, l’hévéa et toutes sortes de cultures vivrières servant autant à la consommation des villageois qu’à la consommation urbaine. Accorder un tel projet serait déposséder la population  de Broukro-Banouan  et des autres villages impactés,  de terres cultivables et les laisser sans activité. Ce serait créer de façon expresse la famine et la pauvreté des populations.

Vu tous les problèmes que pourraient entraîner le  projet d’extraction d’or nous réaffirmons notre désaccord et la suspension des  démarches de validation du projet », afait noter  au préfet de Koun-Fao, le président de la mutuelle de Broukro-Banouan, N’Da Yao avec le soutien de tous les autresvillages voisins.

Après les échanges, nous cherchons à rencontrer le chef dudit village. « Il n’est pas là », lance un membre de la notabilité. Nous n’insistons pas. Il est 21 heures lorsque nous quittons, le village  avec l’idée de  poursuivre la visite le lendemain.

Un long forcing pour l’exploitation du sous-sol des villages de Tankessé 

Des documents parcourus par ‘‘LE DEBAT IVOIRIEN’’ retracent  la longue marche de la menace de l’orpaillage qui pèse sur  les villages à Tankessé.

2022 : le 07 juin 2022, un avis d’enquête de commodo et incommodo est lancé par le Sous-préfet ; portant sur quatre demandes d’exploitation semi-industrielle d’or dans le village de PENGAKRO dans la sous-préfecture de Tankessé, département de Koun-Fao, portant sur quatre parcelles voisines de superficies respectives de 99,07 hectares, 69,29 hectares, 99,88 hectares et 99,42 hectares, soit une superficie totale de 367,66 hectares, formulées par la société privée WASS GOLD

2023 : le 23 mai 2023, un avis d’ouverture d’une enquête de commodo et incommodo, d’une durée de trente (30) jours, au sujet de la demande d’exploitation semi-industrielle d’or à BOFFOUEKRO, dans la sous-préfecture de Tankessé, formulée par la société NEW GOLD INVEST est lancé par le Sous-préfet. La parcelle sollicitée couvre une superficie de 98,84 hectares.

 

Novembre-décembre 2023 :  un premier avis d’enquête de commodo et incommodo du 20 novembre au 19 décembre 2023 portant sur une demande d’exploitation semi-industrielle d’or à BROUKRO-BANOUAN toujours dans la sous-préfecture de Tankessé formulée cette fois par la société KASSERE MINING sur une parcelle de 99,23 hectares est encore lancé  par le Sous-préfet. 

2025 : en juillet  2025. un deuxième avis d’enquête de commodo et incommodo du 19 septembre au 18 octobre 2025 formulé par la société AFEMA SMALL SKAY MINING,  est encore lancé  par le Sous-préfet.  

Rien que  pour cette zone de la Côte d’Ivoire,  ce  sont 665, 9 hectares des villages qui seront saccagés sur  l’autel aurifère. La colère est désormais portée par une fédération des mutuelles de villages de la sous-préfecture de Tankéssé depuis 2023 devant ce harcèlement territorial. Elle naît pour conduire l’opposition face aux velléités de projets d’extraction d’or par les différentes sociétés dans les villages.

Déjà, en septembre et novembre 2022 

Le Sous-préfet de Tankessé est saisi pour se voir réaffirmer la ferme opposition de la communauté villageoise de Pengakro, avec suivi  au Préfet du Département de Koun-Fao. Cette autre opposition exprimée est restée sans réactions de l’Administration départementale à ce jour. « Ni le Sous-préfet de Tankessé, ni le Préfet du département de Koun-Fao, n’a daigné aucunement inviter, les couches sociales, entités et organisations représentatives du village et les propriétaires terriens qui rejettent fermement ce projet, à l’effet de les écouter ou tenir compte de leur avis », nous confie-t-on à Pengakro.  

Face  à  cette farouche  opposition du village soutenue  par l’ensemble des villages du département, une réunion d’information et de sensibilisation est  initiée par le Préfet tenue le mercredi 23 novembre 2022 dans la salle de conférence de la préfecture de Koun-Fao.

A cette rencontre, les couches sociales, entités et organisations représentatives des villages  réaffirment leur opposition aux demandes d’exploitation semi-industrielle d’or à Pengakro et ailleurs formulées par la société WASS GOLD, à ce jour, pour plusieurs raisons.

Petite animation à la réunion du 23 novembre 2022

Ce jour-là, confie-t-on, grand a été l’étonnement dans la salle d’entendre le Préfet affirmer que les populations et les propriétaires terriens sont favorables au projet, au vu du rapport d’enquête de commodo et incommodo du Sous-préfet de Tankessé, sur la demande d’exploitation d’or formulée par la société WASS GOLD. «Il qualifiait de  juste quelques grincements de dents», les oppositions exprimées par le chef, les populations, les couches sociales et organisations représentatives du village de Pengakro.

« Sur quelle base, affirme-t-il que les populations et les propriétaires terriens sont favorables aux demandes d’exploitation d’or ? Comment atteste-t-il que des personnes se réclamant propriétaires terriens et favorables à ce projet, le sont effectivement ? A-t-il consulté les autorités coutumières et les organes en charge de la gestion du foncier dans le village, qui ont exprimé leur ferme opposition aux projets sur nos terres? » Autant de réserves et préoccupations exprimées par les communautés villageoises qui n’ont à ce jour  pas trouvé de réponses.

« Nous rejetons et dénonçons des conclusions unilatérales du Sous-préfet de Tankessé qui sont contraires aux oppositions exprimées par les communautés villageoises et qui ne peuvent être qualifiées que de passage en force. Nous dénonçons le fait de qualifier de ‘‘juste quelques grincements de dents’’ les oppositions exprimées par notre communauté villageoise avec à sa tête le chef du village, qui sont des oppositions fermes que nous voudrions voir respecter.

Nous rejetons et dénonçons ce passage en force mené par le sous-préfet de Tankessé dont nous n’avons pas encore le rapport d’enquête depuis la réunion du 23 novembre 2022 », déclarent les membres des mutuelles soulignant que les conséquences de ce passage en force des autorités administratives risque d’engendrer des troubles sociaux et conflits fonciers pour lesquels les communautés villageoises « ne sauraient être tenues pour responsables ». A SUIVRE 2ème partie..

HERVE MAKRE

Envoyé spécial à Koun Fao/Tankessé

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