« On guérit définitivement de la lèpre : il faut se dépister tôt»
Sonner la sensibilisation du public dans la lutte contre la lèpre, une maladie tropicale négligée (MTN) par une campagne de prévention : ‘‘Zéro lèpre à l’horizon 2030’’. Répondant à l’appel d’Abidjan de 2022, suivant le programme de l’Organisation Mondiale de la Santé, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé
et de l’Environnement (REMAPSEN), section Côte d’Ivoire a mobilisé, le jeudi 3 juillet 2025 à Abidjan, des journalistes et expert de la santé, à cet effet dans le cadre d’’un atelier de formation.
La Coordonnatrice nationale du REMAPSEN Mme Bintou Sanogo (RTI), à l’initiative de la formation qui a eu à ses côtés le président africain, l’Ivoirien Bamba Youssouf (RTI), a réuni pour l’atelier, des experts du traitement de la lèpre : Dr Dizoé Agui Sylvestre, Directeur Coordonnateur du Programme national d’élimination de la lèpre (PNEL),
Dr Yokoli Amani Charles de la Fondation Raoul Follereau, Berté Notié, chef de Service en réadaptation physique au PNEL et Mme Sahan Régine, Sage-Femme des soins, Spécialiste dermatologie, Inspectrice au PNEL, et ce, en présence de Agnero Renaud, représentant du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle.
«Nous consacrons cet atelier à une maladie souvent oubliée, mais toujours bien présente, il s’agit de la lèpre. Malgré toutes les avancées médicales, elle continue de toucher dans notre pays des centaines de personnes et les plus vulnérables.
Nous journalistes avons la responsabilité d’informer et de briser les mythes et de porter la voix des personnes pour transformer des regards. L’objectif de l’atelier est clair : renforcer les capacités des professionnels des médias à traiter de manière éthique et éclairée les questions de santé publique. Nous saluons le ministère de la Santé à travers le Programme national d’élimination de la lèpre », a déclaré Coordonnatrice nationale du REMAPSEN Mme Bintou Sanogo situant la portée de la rencontre.
« Chaque mot, chaque image peut soigner et chaque média a le pouvoir de changer de vie. La Côte d’Ivoire déploie des efforts pour atteindre le cap ‘‘Zéro lèpre à l’horizon 2030’’ ,grâce aux partenaires que nous saluons au rang desquels la Fondation Raoul Follereau» a appuyé représentant du ministère de la Santé, Agnero Renaud.
Progrès de la lutte contre la lèpre en Côte d’ivoire
Une personne présentant au moins 5 tâches claires, inodores, insensibles et non prurigineuses doit immédiatement consulter un centre de santé pour un diagnostic. C’est la recommandation des experts du traitement de la lèpre. La Côte d’Ivoire selon ces experts formateurs a fait des progrès dans la lutte contre la lèpre.
Mais cette maladie contagieuse et lente dans son processus d’éclosion reste méconnue, mais socialement destructrice. En 2024, la proportion dépistée tardivement avec des infirmités s’élève à 23 % des cas, avec des séquelles irréversibles. « Il faut une mobilisation communautaire autour de la sensibilisation pour un dépistage tôt, actif et intégré ». En 1956 le pays a connu 200.000 cas de malades ; en 1960 : 120.000 cas ; 1990 : 12.576 cas ; 2001 : 1700 cas.
« Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a réussi à traiter la lèpre en tant que problème de santé publique avec moins d’1cas sur 10.000 habitants ; mais elle reste encore endémique », soulignent les experts. « La Côte d’Ivoire ces 10 dernières années, a dépisté en moyenne 700 nouveaux depuis 2014 à 2024, dont près d’1/4 dépisté tardivement avec des infirmités irréversibles. Ce sont des mutilations au niveau des mains, des pieds ou des yeux ».
Données de 10 dernières années
En 2014 : 910 nouveaux cas ; 2015 : 891 cas ; 2016 : 895 cas ; 2017 : 773 cas ; 2018 : 645 cas ; 2019 : 567 cas ; 2020 : 515 ; en 2021 : 514 ; en 2022 : 583 ; 2023 : 583 et 2024 ce sont 584 nouveaux cas en réenregistrés dans les 113 districts sanitaires.
« La lèpres est donc présente dans les 113 districts sanitaires du pays et touche toute les composantes des populations. En 2024, 8,25 % des nouveaux cas sont des d’enfants. Il faut une mobilisation autour du dépistage précoce », lancent les experts de la Santé concernant la lèpre.
« On guérit définitivement de la lèpre »
Au cours de la formation « Zéro lèpre à l’horizon 2030 », présentée par les experts : Dr Dizoé, du PNEL, Dr Yokoli, Fondation Raoul Follereau, Berté Notié, en réadaptation physique et Mme Sahan Régine Inspectrice au PNEL, il a été expliqué clairement que la lèpre se guérit totalement. Mais, un dépistage réalisé très tôt dès l’apparition des taches permet de sortir de l’étreint de la maladie, qui, faute d’avoir été traité conduit à la stigmatisation, due à la déformation des membres qui conduit à l’isolement des anciens patients guéris.
« Le traitement est gratuit et efficace. Il peut durer de six à 12 mois, et inclut une prophylaxie pour les proches des malades multi-bacillaires. La lèpre est faiblement contagieuse et se soigne efficacement si elle est détectée tôt. Mais la stigmatisation reste un frein majeur. De nombreuses personnes guéries continuent d’être rejetées par la société, ce qui complique leur réinsertion. En 2022, le gouvernement ivoirien a lancé un appel à la mobilisation de 10 milliards de FCFA, dont 60% pour les partenaires et 40% pour l’Etat en vue de l’objectif zéro lèpre à l’horizon 2030 ».
Les efforts sont déployés pour y arriver ; dont la formation de plusieurs spécialistes dans le traitement de la maladie afin d’être présents dans les centres des 113 districts sanitaires de la Côte d’Ivoire. Pour accompagner la Côte d’Ivoire vers le seuil d’élimination de la lèpre fixé par l’OMS, les partenaires sont très actifs aux côtés du gouvernement.
« La lutte n’est plus seulement que curative, mais elle est au niveau de la prévention » d’où le soutien de la Fondation Raoul Follereau présent depuis les indépendances. Elle déploie un vaste programme de dépistage et de traitement, en dehors de ses quatre centres spécialisés en Côte d’ivoire : Adzopé, Zouan-hounien, Divo et Bouaké ; avec un appui financier de 2 millions d’Euros par an, soit 1 milliard 32 millions FCFA.
Le Réseau des médias africains pour la Promotion de la Santé de l’Environnement-REMAPSEN-entend contribuer activement à la promotion de la lutte contre les MTN : Maladies Tropicales Négligés que sont entre autres : la Lèpre, l’Onchocercose (cécité des rivières), la Bilharziose, les Géo-helminthiases, la Filariose lymphatique (éléphantiasis), le Trachome, le Pian, le Ver de Guinée, l’Ulcère de Buruli, la Trypanosomiase, la Gale, les pathologies parasitaires invalidantes etc.
Le 4è Forum des médias-(REMAPSEN) – sur les MTN, avec la Soirée des Awards 2025 avec l’appui de Speak Up Africa et Brands Of a Mission, ainsi que du ministère de la Santé et du District d’Abidjan est attendu, du 25 au 27 novembre 2025 à Abidjan.
Ledebativoirien.net
HERVE MAKRE