«Jusqu’à présent on me prive de la carte de militant-Parce que qu’on ne veut pas que je sois militant du Rhdp ?-Ma présence au RHDP pose problème à certaines personnes-Il y a du faux semblant, j’appelle à l’unité au Rhdp…« . Retour sur un entretien réalisé par Ledebativoirien.net en avril 2025. Ici, la Grosse poussée de colère de l’Enseignant-chercheur devenu RHDP, Dr Olivier Dally.
Le Tribune ‘‘Droit dans les yeux’’ de »Le Debat Ivoirien » a eu pour son premier numéro comme invité, docteur Olivier Dally, pionnier et propulseur de la lutte pour l’insertion professionnelle des titulaires du doctorat en Côte d’Ivoire. Deuxième partie et fin, intitulée : Docteur Olivier Dally et la politique. Suivez.
LDI : Quelques mois en arrière, le Docteur Olivier Dally a fait un saut en politique. Est-ce un saut dans l’inconnu ?
Dr Olivier Dally : Merci. C’est une très belle question. J’ai toujours voulu servir ma génération politique. On m’a dit, on sert le pays à plusieurs niveaux. Mais moi j’ai décidé que c’est la politique. J’ai une conscience politique. Aujourd’hui, j’ai décidé de m’engager en politique, mais au niveau du RHDP. Ben, quand j’ai adhéré au parti, franchement, j’ai reçu des insultes. J’ai dit, mais je suis un Ivoirien. Le RHDP, c’est un parti Ivoirien, je suis libre d’adhérer au RHDP.
Et ce qui est inédit, j’y vais de manière solennelle. J’ai toujours dit, je ne suis pas celui qui se cache. Je ne suis pas dans les cachettes. Je suis de Gagnoa de par ma mère, et de Guibéroua de par mon père. Mais je ne me suis pas caché pour le RHDP. Après, ma présence au RHDP est appréciée en interne, ou dépréciée, ce n’est pas mon problème. Quand j’ai adhéré, je suis allé avec des docteurs. Et c’est le ministre Adama Diawara qui était le parrain.
Et je pense qu’ils ont été surpris par cette mobilisation de l’élite, parce que les docteurs, c’est l’élite, un seul docteur adhère à un parti politique, c’est toute une famille, tout un village. Mais, je comprends qu’il y a des gens qui sont dans la politique pour autre chose et pas pour faire la politique. Parce que pour moi, la politique, c’est un art. Le président Ouattara ouvre les bras à tout le monde. Mais je pense que ma présence au RHDP et je le dis clairement pose problème à certaines personnes.
Les gens se souviennent toujours de ce Dally Olivier, qui était à la tête de Docteurs non recrutés. Et pour eux, mon engagement à la tête de Dr Non recrutés était poussé par l’opposition ivoirienne. Donc, pour eux, c’est un pion de l’opposition qui vient. Après l’événement de l’adhésion des docteurs au RHDP, un proche du ministre Diawara me dit: ‘‘Docteur, voici une rumeur, qu’est-ce que tu en penses’’ ? Je dis laquelle ?
J’étais en compagnie ce jour-là du PCO de l’événement, le docteur Doffou, il me dit : ‘‘Tu aurais pris trois millions à chaque docteur pour adhérer au RHDP’’. Quand il dit cela, je dis : ‘‘ Est-ce que vous me connaissez vraiment? Ce qui effraie, c’est la faim et la mort, n’est-ce pas? Je n’ai pas peur de la mort, je n’ai pas peur de la faim. Ce que tu viens de dire là, c’est assez grave. Mais pour l’instant, je ne réponds pas’’. Et je pense qu’ils ont convaincu le ministre Diawara avec cette information. Je le pense.
Parce qu’après l’événement, le ministre et moi on ne s’était plus revu. J’étais choqué de cette information. Prendre de l’argent à des gens pour adhérer au parti politique, mais c’est vraiment inédit.
Même quand on veut salir quelqu’un, il faut s’y prendre autrement. Si on estime que, le gars n’a pas le droit d’être au RHDP, qu’on le dise clairement. Et donc, deux mois plus tard, le ministre m’appelle, mais on n’évoque pas la question. Il a simplement dit, « moi, je n’écoute pas les rumeurs ».
Je ne lui ai pas dit, quelles rumeurs ! Parce que moi, je respecte les aînés. Vous voyez, les gens, au lieu d’être des collaborateurs d’une autorité, se transforment en ropero. Le Ropero, ce qui l’intéresse, il se transforme en clientèle sociale. Et pour lui, il faut toujours qu’il ait à manger. Si bien que, quand il y a une nouvelle personne, on veut la détruire. Moi, je n’ai jamais dit que j’allais travailler dans le cabinet des ministres.
Ce n’est pas pour ça que j’allais au RHDP. Je suis arrivé au RHDP pour apprendre la politique. Le président Ouattara est quelqu’un que j’estime. C’est un être humain, on peut le juger à tous les niveaux, mais j’estime que ce monsieur-là mérite qu’on fasse attention à tout ce qu’il fait. Et c’est pour ça que nous sommes venus. Le constat qu’on a fait, c’est que vous sentez des réticences. Mais ça, ce n’est pas un problème, moi, je suis venu apprendre.
Et j’ai dit au ministre Diawara que je ne suis pas venu au RHDP pour prendre postes des gens. Non. Dieu merci, je suis enseignant-chercheur. La preuve, les activités qu’on a menées dans la région du Goh, je n’ai pas eu l’appui de quelqu’un pour les mener, c’est avec mon salaire.
Je ne m’engage pas dans des combats si je n’ai pas réfléchi. Je sais où je vais au Rhdp et je sais pourquoi je suis là. Mais ce que je fais, le 3 juin 2023, je ne pense pas qu’il n’y ait pas eu un effet au sein du Rhdp. Venir d’un coup avec 75 docteurs, c’est quelque chose d’inédit. Je ne demande pas qu’on reconnaisse ça, mais cette rumeur-là, c’est trop enfantin. Moi, j’aime le combat.
LDI : Cette rumeur de 3 millions francs pris à chaque docteur recruté ou non, pour adhérer au Rhdp était quand même grossière. Personne n’y a accordé de crédit. Alors aujourd’hui, que devient cette vague de docteurs au sein du Rhdp?
Dr Olivier Dally : Moi, je suis engagé. Pour preuve, je suis régulièrement dans ma région, dans le Goh aux côtés du président du conseil régional, Djédjé Bagnon. Je vais le rencontrer régulièrement quand il a des activités. Mais là-bas aussi, je regarde des gens, et je dis, est-ce que ça va bien même dans la tête des gens ? Le président de la République, qui est le président du Rhdp, décide de nommer monsieur Djédjé Bagnon président et coordonnateur principal du Rhdp dans la région du Goh, et il y en a qui disent autre chose.
Au lieu qu’on se mette ensemble, parce que la région du Goh n’est pas totalement Rhdp, les gens font autre chose. Il faut que l’on soit lucide. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent pour émouvoir les émotifs, ce n’est pas parce qu’on a le président du conseil régional Rhdp qu’on va penser que la région du Goh est totalement acquise.
C’est une mauvaise lecture. Nous, en tant que natifs du Goh, nous qui sommes bété, gouro etc., si on ne se met pas ensemble autour du président Djédjé Bagnon, pour mobiliser de nouveaux électeurs, et qui sont même des natifs de la région, on se fatigue.
Aujourd’hui, je sollicite, je plaide, et je supplie le président Alassane Ouattara de faire en sorte que le président Gbagbo soit candidat, pour qu’une fois pour toutes, on puisse solder les effets de la crise post-électorale de 2010. C’est son frère, son ami de longue date, ils se connaissent, il y a des choses qu’ils se sont dites, même tous ceux qui crient aujourd’hui ne le savent pas. Comme nous, on sait que notre candidat, le président Ouattara, va gagner, on va gagner.
Mais, ici dans le Goh, je dis, il y a tellement de divisions dans cette région-là. C’est vrai, quand les gens sont rassasiés, ils ont des comportements de ce genre. Du RDR au RHDP, des gens se sont battus, mais on constate que de nouveaux militants sont agités. Ils refusent la cohésion. Et donc, moi je dis clairement, je ne me cache pas, j’appelle à l’unité du Rhdp dans le Goh. Les choses de façades là, on n’est pas dedans.
On se met autour du président Djédjé Bagnon pour mener la précampagne et puis la campagne pour l’élection. Le Goh, c’est Gagnoa, Ouragahio, Oumé, Guibéroua, Dignango, Gualébré etc., c’est vaste. Il nous faut aujourd’hui convaincre les bété pour que le Rhdp soit le premier parti dans la région.
Même si le Président gagne les élections et qu’il n’a pas remporté dans le Goh, ce serait une honte. J’ai dit à papa Djédjé Bagnon qui a perdu son fils : « Je prie Dieu pour que tu te retrouves et que tu nous invites autour de toi pour relancer la machine Rhdp ». Moi, je n’ai pas honte d’être au RHDP. Je ne suis pas venu, pour enlever des gens. Je suis venu apprendre la politique. Parce que la politique ivoirienne, dans quelques années, ne se fera pas sans moi. Et je le dis clairement, ce n’est pas la volonté des uns et des autres, c’est mon destin et je vais l’assumer.
J’ai un destin politique, je vais l’assumer jusqu’à la fin de mes jours ici-bas. Je le répète, je suis au Rhdp pour apprendre à gouverner comme le Président Ouattara a appris à gouverner auprès du Président Houphouët. J’appelle à l’unité du parti. J’appelle à la cohésion. Si aujourd’hui le Président Ouattara n’est pas candidat, le Rhdp sera en difficulté, parce qu’il y a tellement de querelles. C’est le faux semblant. C’est pour ça qu’à un moment, Dieu n’aime pas rendre les gens riches.
C’est l’arrogance. Il y a quelques années, on commençait à avoir des débats, du coup, ils sont devenus arrogants. Je suis et je reste loyal au Président Djédjé Bagnon. Il est le représentant du Président du parti au sein de la région du Goh, jusqu’à ce que le parti décide autrement, le reste ne m’intéresse pas.
LDI : Est-ce que la haute direction connaît le docteur Olivier Dally? Quels sont vos rapports avec la direction à la Rue LePic ?
Très belle question. Vous voyez, en Afrique, on a peur des audacieux. Vous comprenez? On aime les ropero. Moi, je ne suis pas un ropero. Je suis un militant du Rhdp. Pour la question que vous posez, je suppose que la direction est informée que je suis au Rhdp. Mais je n’ai jamais eu de rencontre avec un membre de la direction. Pour preuve, le jour de notre adhésion, c’est le ministre Diawara qui était là. Mais bon, ça, ce n’est pas mon problème. Vous comprenez !
Le plus important pour moi, c’est de faire en sorte que ma présence au Rhdp puisse servir. Après, si officiellement, on me dit qu’on n’a pas besoin de moi au Rhdp, j’aviserai. Mais, pour l’instant, c’est moi-même qui suis venu au Rhdp. Je maintiens ma position au Rhdp. Nous sommes en train de préparer la précampagne avec le président Djédjé Bagnon. Mais, pour finir, je n’ai pas de contact avec la direction du Rhdp.
Et, il y a un autre problème. Un militant politique est reconnu par sa carte du parti. Je fais la demande de carte de militant. Jusqu’à présent, je ne l’ai pas.
LDI : Ah bon, et pourquoi?
J’ai eu l’envie de me poser la question de savoir, est-ce parce que c’est Olivier Dally qu’on refuse de lui donner la carte? Ou bien, qu’est-ce qui se passe? Je ne peux pas dire que j’adhère à un parti politique si je n’ai pas une carte de militant. Jusqu’à présent, j’ai fait la demande de la carte dans le Goh à Gagnoa sous la direction du président Djédjé Bagnon, qui a demandé qu’on m’enregistre. Jusqu’à présent, je n’ai pas encore ma carte de militant.
Toutes les tentatives sont vaines. Je veux ma carte. Bon, personne n’en parle. On me prive certainement d’une carte de militant parce que peut-être qu’on ne veut pas que je sois militant du Rhdp. Bon, je me pose la question. Je n’ai pas envie d’aller plus loin que cela. Mais je suis en train de dire qu’est-ce que les gens veulent réellement? Parce qu’un militant sans carte n’est pas un. Moi, j’ai envie d’être un militant.
LDI : Alors que le secrétaire exécutif, le ministre gouverneur du Congo appelle à une forte adhésion, et vous, vous adhérez sans carte?
Bien sûr, je n’ai pas de carte.
LDI : Parlez-en au ministre, au secrétaire exécutif…
Dr O.D. Non, je ne vais pas lui parler. Moi, je ne vais pas lui parler. Franchement, je ne vais pas lui parler. Je dis, j’ai adhéré au Rhdp. Mon adhésion au Rhdp a été officielle. Est-ce que Olivier Dally a fait une demande de carte : oui ou non? Est-ce qu’il a fait une demande en toute sincérité : oui ou non? Mais la sincérité d’un militant, on l’observe à travers la carte, à travers ses actions, je dis et j’insiste, j’ai posé des actions, j’ai agi, j’ai rencontré des personnes.
J’ai mes parents qui sont au PPA-CI, au PDCI. Ma mère est PPA-CI. Je suis le seul militant du RHDP de ma famille. À Dikouhéipalégnoa, mon village maternel, le village de Guikahué du PDCI, tout le monde sait que je suis RHDP. À Grand-Bélam, mon village, le village de mon père, à Guibéroua, tout le monde sait que je suis RHDP. Parce que je suis allé dire officiellement que je suis au RHDP. Et je ne me cache pas. Donc, je n’ai pas besoin de voir le Secrétaire exécutif pour une carte de militant.
Je dis qu’il faut qu’on me donne ma carte pour aller faire ce que j’ai à faire. Je ne demande pas autre chose que ça. Je demande qu’on me donne ma carte de militant. Si vous avez un militant comme Olivier Dally, c’est un plus. Moi je l’ai dit, j’apprécie le président Ouattara, j’aime sa politique, je suis avec lui. J’apprécie également le président Gbagbo pour ce qu’il a été, après, on peut retourner à l’état de sa gouvernance.
Ce sont les figures essentielles de la vie politique ivoirienne. A ce titre, on leur doit respect et honneur. Ça ne veut pas dire que, parce que je respecte le président Gbagbo que je ne suis pas un militant du RHDP. Nous défendons notre bilan. On a tellement à dire sur notre bilan, qu’on n’a même pas le temps d’insulter quelqu’un. Je ne suis pas venu en politique pour insulter les gens, mais pour apporter un plus.
Le président Houphouët a apporté une pierre, Bédié également, Guéi Robert et Gbagbo Laurent aussi. Aujourd’hui c’est le Président Ouattara. Il nous faut aller à une nation qui est au-dessus des clivages. Moi, je ne suis rien, la nation est au-dessus des clivages. On a un bilan à défendre, il faut le défendre. Les questions comme Tidjane Thiam n’est pas ivoirien sont inutiles. La Côte d’Ivoire est un état cosmopolite comme les États-Unis. Je condamne toutes les injures contre le président Thiam, aujourd’hui et demain.
Il faut que les gens arrêtent ça. C’est trop puéril. Celui qui n’a pas envie de faire la politique, il s’assoie dans son village. Si tu veux faire de la politique, il faut défendre le bilan du président Ouattara. Moi je suis séduit par l’attitude du président Ouattara, le calme que le monsieur a et sa vision. C’est ça que moi j’apprécie. Et c’est pour ça que je suis là, pas pour autre chose. J’utilise votre canal pour le dire, je ne suis pas au RHDP pour autre chose.
Je suis au RHDP parce que j’ai été séduit par la philosophie politique du Président Ouattara. C’est un être humain, un homme public, on peut lui reprocher un certain nombre de choses, ça dépend de là où on se situe. Mais au moins là, il faudrait qu’on ait l’honnêteté de reconnaître les avancées qu’on observe depuis sa présence.
Un homme politique, il a de la hauteur. Il nous faut préparer l’élection de 2025. Il faut que le RHDP gagne les élections. Moi, je suis appelé à une carrière politique. C’est ma génération que je vais rencontrer bientôt dans l’arène politique. On va se mesurer.
LDI : Nous sommes à six mois de l’élection présidentielle, comment le docteur Olivier Dally prépare-t-il octobre 2025. C’est sur cette note que nous allons terminer notre séquence de ‘‘ L’invité de la rédaction LEDEBAT IVOIRIEN’’.
Dr Olivier Dally : Je me rends régulièrement dans ma région politique, c’est-à-dire le Goh, pour échanger avec le coordonnateur principal du RHDP et lui donner mes idées. Parce que j’ai quand même des idées aussi. Et donc, bientôt, je pense qu’il va nous convoquer pour qu’ensemble, on puisse avoir de grosses réflexions. Moi, je me tiens à sa disposition et à la disposition du parti. Je ne suis pas venu au RHDP, pour qui que ce soit. Je suis venu en toute sérénité.
Ne pensez pas que j’ai un agenda caché. Je n’ai pas un agenda caché. Je suis là parce que j’ai été séduit par la politique du Président. Franchement, c’est pour ça que je suis là. Je reste mobilisé pour la pré-campagne. Je reste mobilisé également pour la campagne. Je pense que le moment venu, vous saurez ce que je vais faire sur le terrain. Mais ce que j’ai fait hier, je continue de le faire, toujours avec mes propres moyens. Mais rien ne va me décourager.
Rien ne va m’empêcher d’aller jusqu’aux élections de 2005 avec le RHDP. En tout cas, je vous remercie. Je suis vraiment content que vous m’ayez donné cette occasion de m’exprimer, de parler en toute sincérité.
J’ai l’obligation de dire tout ce que j’ai dit, en toute sincérité. Après, les gens en font ce qu’ils veulent, c’est leur problème. Mais j’ai parlé en toute sincérité. Je suis chez moi, dans mon pays. Je suis la terre de mes ancêtres.
J’estime pour finir, que la Côte d’Ivoire doit être une nation, pas un État voyou. Une nation, c’est simple. Toutes les entités sont unies. Nos frères qui viennent d’ailleurs, on les intègre. Et, on avance. En tout cas, j’appelle à l’unité du pays. J’appelle à la cohésion. Et puis à une élection apaisée. Je vous remercie. »
LDI : Merci docteur Olivier Dally. C’était le grand Talk de LEDEBAT ivoirien avec le docteur Olivier Dally que nous retrouverons très bientôt. Merci.
Ledebativoirin.net
par HERVE MAKRE