Décimé par la chasse depuis les années 1990, l’hippopotame fait désormais face à d’autres menaces, telles que la perte de son habitat et le braconnage pour son ivoire. Ainsi, des réseaux de trafiquants font tout pour passer par les mailles grâce à la corruption, malgré les efforts d’EAGLE-Togo qui accompagne les autorités pour que les textes sur la protection des espèces protégées soient appliqués.
Perçu comme un signe de richesse et de statut social, l’ivoire transformé en objets divers a été le point de départ d’un commerce international intense qui a gagné jusqu’à l’Europe, bien que la vaste majorité des exportations se fassent à destination de l’Asie du Sud-Est. D’un autre côté, l’hippopotame est également recherché pour sa peau et pour sa viande par certaines sociétés africaines qui donnent une vertu de bravoure et de force à la viande d’hippopotame.
Pourtant, l’hippopotame joue même un rôle important dans la biodiversité. En déféquant dans les rivières, il les enrichit avec du silicium, un élément indispensable à la croissance de micro-algues essentielles à l’écosystème des rivières africaines. Les hippopotames sont particulièrement vulnérables face aux menaces car ayant une productivité très lente. Les femelles n’atteignent en effet leur maturité sexuelle qu’à l’âge de 10 ans, et la gestation est longue, elle qui dure 8 mois.
Selon Rebecca Lewison, coprésidente du groupe de spécialistes des hippopotames de l’UICN, la plus grande menace pour les hippopotames est la perte et la dégradation de leur habitat. « Les hippopotames dépendent de l’eau douce pour survivre, ce qui les met souvent en conflit avec les communautés locales qui ont également besoin d’eau douce pour l’agriculture, l’énergie, la pêche et le développement résidentiel.
Au Togo, les hippopotames sont intégralement protégés, et on en compte une cinquantaine. La vallée du Mono, compte à elle seule, plus d’une trentaine d’hippopotames, selon le rapport de l’ONG CDAC. La détention, la circulation et la vente de trophées d’hippopotames, sont punies par les articles 761 et 796 du nouveau Code pénal du Togo. L’article 761 par exemple réprime d’un maximum de cinq ans de prison et de cinquante millions d’amende, toute personne qui directement ou indirectement commercialise sans droit, une espèce animale protégée.
Le trafic des espèces en voie d’extinction dont l’hippopotame provient d’abord des trafiquants qui activent les braconniers par des billets de monnaies, associé à cela, la sous-information et la pauvreté de la majorité de la population. Il faut aussi ajouter un manque d’encadrement efficace des populations sur les questions de la protection des espèces.
Aussi, le pays constitue une plaque tournante pour le transit des produits ou trophées d’espèces de faune comme les ivoires. Et selon le Coordinateur assistant d’EAGLE-Togo, nous sommes loin d’arriver à zéro trafic de dents d’hippopotame ou autre produits d’espèces protégées si nous ne convergeons pas nos actions dans cette lutte et que chaque acteur impliqué ne prenne conscience.
Qu’il s’agisse de la chasse entraînant le déclin rapide d’une espèce, ou du réchauffement de la planète, ou encore de la pêche avec ses filets toujours plus longs, l’homme est presque toujours responsable du recul, si ce n’est de la disparition des espèces animales. Ainsi, la lutte contre le trafic illégal des dents d’hippopotame nécessite des actions concrètes: les arrestations et les poursuites judiciaires et condamnations de tout contrevenant. (EAGLE-Togo)
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