Tintamarre et révélations sous Mariatou Konén depuis Kandia Camara
Bientôt deux ans ! Vont-ils tomber dans le lot des populations vulnérables en Côte d’Ivoire ? Pourtant leur succès au recrutement par l’Etat a été retentissant et suscité beaucoup d’espoir dans leurs familles respectives, puisque vue comme une bouffée d’oxygène, en ces temps de crise de l’emploi. Quasiment, ils rendront démission dans leurs anciens services ou boulots pour la formation et à la fin, se réveiller sur la dure couchette du chômage.
Déjà, le 22 juin 2021 ces enseignants constitués en un collectif baptisé »des enseignants contractuels non affectés du PSGOUV 2019 » saisissaient le Chef de cabinet du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, pour plus d’éclaircis dans le recrutement exceptionnel de 10.300 enseignants. Parce que, 300 d’entre eux verront l’éclair passer sur leur tête.
Ce collectif croyait bien faire en attirant l’attention du ministère sur la question leur non affectation dans le Programme Social du Gouvernement (PSGOUV 2019). Recrutés par le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique, et de la Formation Professionnelle (MENTFP) suite à un concours, ils seront face aux difficultés à faire valoir leurs droits. Celui du contractuel de l’Etat.
Alors, à quoi joue le gouvernement ivoirien avec le système éducatif financé à environ 45% du budget de fonctionnement de l’État de Côte d’Ivoire et à coût de milliards de francs CFA par les bailleurs de fonds? L’administration Alassane Ouattara a-t-elle la volonté réelle de mettre des enseignants à la disposition du système éducatif ivoirien?
Petite histoire au pied de la Tour D
Les Ivoiriens ont encore en mémoire, l’adresse à la nation, du 31 décembre 2018 du chef de l’Etat Alassane Ouattara à un recrutement exceptionnel de 10.300 enseignants contractuels au primaire et au secondaire. Au titre de ces recrutements s’inscrit le Programme Social du Gouvernement en abrégé PSGOUV de l’année 2019 qui a permis de recruter 10.300 enseignants contractuels pour soulager le déficit d’enseignants en Côte d’Ivoire. Un très bon présage pour l’éducation nationale.
Dans un communiqué publié le 15 mars 2019, le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle lance un appel à candidature aux postes d’instituteurs (5300 postes), de professeurs de collèges monovalents et bivalents (3000 postes) et de professeurs de lycées (2000 postes). Au constat, les conditions de candidature ne cessent de varier au fil des jours, depuis le lancement du concours jusqu’à la fin des inscriptions.
Cependant, les nouvelles conditions n’abrogent pas les anciennes. Ce fait sera ressenti au niveau de la situation que vivent à ce jour, les enseignants contractuels non affectés et qui battent le pavé à Abidjan. Il a été question au départ d’être titulaire d’un diplôme de filière
Une semaine plus tard, sur le même site de la Direction des Examens et Concours (DECO) les conditions changent. Il est question, en plus des diplômes d’enseignement, tout autre diplôme équivalent ou tout autre diplôme obtenu dans des filières qui s’apparentent aux filières d’enseignement (diplômes non pédagogiques) et l’âge a aussitôt été revu à 44 ans maximum, à l’effet de permettre à plusieurs diplômés de postuler. Ces conditions conduiront tous les candidats à franchir toutes les étapes sans être interpellés à aucun moment pour irrégularité des dossiers. Tout était normal au ministère de l’Education nationale en ce temps-là.
Les candidatures actées, le concours se déroulera sous le regard très vigilant de madame la ministre en 5 étapes comme suit: la préinscription en ligne sur le site de la DECO (Direction des Examens et Concours); l’authentification du diplôme du baccalauréat (BAC) dans les agences de la poste de Côte d’Ivoire.; l’étape du dépôt physique des dossiers dans les DREN qui était précédé par un control rigoureux. L’étape du control de la DECO avant de publier en ligne les convocations des candidats aptes à concourir. Enfin, l’étape de la composition (Epreuve de logique et Test psychotechnique) qui déclare admis les candidats.
«Bonne nouvelle: vous avez été remplacés»
« Je veux bien vous affecter parce que j’ai un besoin d’enseignants, mais il faut un Décret Présidentiel pour vous prendre en compte »
Depuis la sortie des affectations, le 31 Octobre 2019, les admis vont constater qu’environ 2000 enseignants ne sont pas affectés. De fortes réclamations venant des enseignants des sciences économiques leur permettront d’être affectés, suite à une décision du Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique, et de la Formation Professionnelle, comme professeurs de mathématiques bien que n’ayant pas des diplômes obtenus à l’UFR des mathématiques.
Ceux diplômés en linguistique, en communication, en anthropologie, en sociologie, en droit et plusieurs autres admis titulaires de diplômes dits non compatibles à l’enseignement seront aussi affectés. En ce moment, le reste du lot peut faire un inventaire:
Ce jour-là, les candidats admis non affectés souviennent comme si c’était hier. Ils seront informés sur les diplômes non aptes pour à l’enseignement, entre autres: Bac, BTS, Licence Professionnelle, Master Professionnelle, Master professionnel, Ingénieur, Licence 1 et Master Universitaire obtenus dans les filières autres que les filières d’enseignement: Droit, Sociologie, Linguistique, Criminologie, Psychologie… Et aussi, les Diplômes au profil d’enseignement mais de niveau non requis: Deug 1 ou Licence 1, Deug 2 ou Licence 2, Licence en Philosophie…
Désespérés, les contractuels apprendront plus tard avec consternation au mois de Mai 2020 que 52 enseignants contractuels et déjà en fonction auraient été appelés et remerciés par la DRH pour diplômes non pédagogiques. Ils voient là, leur espoir d’être affectés s’envoler. Toutefois, une surprise leur redonnera cet espoir perdu avec le rappel des 52 enseignants qui ont rejoint leurs différents postes. Ils sont en fonction, depuis la rentrée scolaire 2020-2021.
Le ministère de tutelle a préféré les maintenir dans l’informel bien qu’admis au concours… Nous pouvons donner des exemples de documents dont ils disposent, dont l’attestation de travail, le contrat d’enseignement à temps complet établi, le bulletin de visite de classe des inspecteurs pédagogiques et l’emploi du temps de l’année scolaire 2020-2021. Ces enseignants sans diplômes pédagogiques ont fait leurs preuves sur le terrain et nous avons plusieurs bulletin de visites de classes des inspecteurs qui l’attestent; car stigmatisés par leurs diplômes non pédagogiques ils ont subi la rigueur des inspecteurs et ont dû travailler deux fois plus que les autres», expliquent les enseignants contractuels non affectés.
Ce qui, à simple vue, nécessite des dépenses supplémentaires en nourriture, logement, transport, communication et autres. Un autre fait remarquable, la plupart de ces enseignants contractuels bien formés par le Ministère d l’Education nationale entre eux commencent à être atteints par la limite d’âge pour postuler aux différents concours de la fonction publique.
Qui sont-ils ces enseignants contractuels non affectés
Ils étaient donc pour la plupart des enseignants du privé avec un certificat de travail, une autorisation d’enseigner délivrée par le ministère lui-même, photocopie du diplôme, une photocopie de la pièce d’identité et une fiche d’admission au concours de recrutement et des enseignants bénévoles dans les lycées et collèges publics.
Déclaré admis ils ont été formés et laissés pour compte au moment des affectations. Avant ce concours ils étaient pour la plupart déjà enseignants dans des écoles privés ou bénévoles dans les lycées et collèges publics avec plusieurs années d’expériences sur le terrain pour bon nombre d’entre eux; allant de 4 à 8 ans pour les bénévoles dans les établissements publics et un peu plus pour ceux du privés. Il est clair, qu’ils sont des passionnés par l’enseignement et un sacerdoce.
Tintamarre au ministère de l’Éducation Nationale
Les enseignants contractuels déclarés admis au concours de recrutement en 2019 étaient au nombre de 10300 à attendre leurs affectations. 300 d’entre eux ne savent où donner la tête. Ils multiplient les sit-in au pied de la Tour D dans la commune du Plateau. Ils y étaient encore, le lundi 18 juillet 2022 pour se faire voir et entendre par la ministre de l’Éducation Nationale, Mariatou Koné. Ils se sont confiés à Ledebativoirien.net.
Le ministère de l’Education Nationale nous reproche de n’avoir pas obtenu nos diplômes dans les filières dites filières d’enseignement, cependant plusieurs de nos collègues ayant les même diplômes ont été affectés et actuellement titularisés donc devenus fonctionnaires avec les mêmes diplômes que les nôtres. Dès lors, nous comprenons que les raisons de notre non affectations ne tiennent pas. Parmi ces nouveaux fonctionnaires de l’éducation nationale, ex-enseignants contractuels on y trouve plusieurs diplômés dans des filières autres que les filières dites d’enseignement telles que les Sciences économiques, la Sociologie, le Droit, l’Anthropologie, la Criminologie et des diplômes techniques…Pourquoi un poids deux mesures ? Nous sommes victimes d’injustice. Alors nous réclamons que justice nous soit faite ».
Genèse sous la gouvernance Kandia Camara
Ils étaient, pour la majorité, des enseignants dans le privé et des vacataires dans les lycées et collèges publics. Puis, ils ont été recrutés le 8 août 2019 par le ministère de l’Éducation Nationale et formés du 19 août 2019 au 30 septembre 2019. Ensuite, ils ont tous signés des contrats pour être affectés. Alors, que s’est-il passé tout ce temps entre le ministère de l’Éducation Nationale et ces enseignants contractuels pour qu’on en arrive à un sit-in sous le Cabinet de la ministre Mariatou Koné ? Aujourd’hui, il ne reste que 300 sur les derniers 1094 enseignants contractuels non affectés. Où sont passés les autres ? Le Collectif se pose la question à présent. Et des bruits de corruption courent dans les couloirs du ministère de l’Éducation Nationale et au sein du Collectif au sujet d’achats de conscience et de places.
Persévérants, les 300 enseignants contractuels n’ont jamais eu gain de cause
Lorsque les 300 enseignants contractuels non affectés ont compris que le ministère de l’Éducation Nationale n’affiche aucune volonté de les affecter, ils n’ont pas baissé les bras. Ils ont menés des actions de plaidoyer de haut niveau à l’effet qu’ils soient repris par la ministre Kandia Camara dans l’effectif des affectés. De la CNDH à la Primature en passant par la Cathédrale Saint Paul du Plateau, la Médiature de la République et le Cosim, ils ont arpenté toutes ces institutions dans le but qu’elles intercèdent en leur faveur auprès de la ministre de l’Éducation Nationale, Kandia Camara. Mais, jusque-là, rien n’y fît.
L’injustice de trop de la part de Mariatou Koné et Anne Ouloto désirée?
Pendant ce temps, les ivoiriennes et les ivoiriens observent que Mariatou Koné et Anne Ouloto Désirée viennent d’annoncer que 10282 enseignants contractuels ont été finalement intégrés à la fonction publique. Si les 300 enseignants contractuels non affectés font partir des candidats déclarés admis, au départ, au concours de recrutement, alors, qui sont, ceux qui ont complété à 10282 l’effectif des nouveaux fonctionnaires de l’Éducation Nationale à la fonction publique ?
et la pression des banques qui amplifie le désarroi
Et comme si la souffrance infligée par le ministère de l’Éducation Nationale ne suffisait pas, ces 300 enseignants contractuels non affectés sont acculés actuellement par des banques qui leur ont octroyé des prêts au cours de leur formation. Car, «le ministère de l’Éducation Nationale les a contactés pour nous approcher, comme selon le ministère, nous sommes des futurs fonctionnaires», nous confie Koffi Nadège, membre du bureau du Collectif. Du coup, les enseignants contractuels non affectés se retrouvent sans travail et sommés par les établissements financiers de rembourser leurs dettes. Dans le désarroi total, le Collectif lance un cri de cœur à l’endroit du Président de la République, Alassane Ouattara.
que répond le ministère de l’éducation nationale à cette situation des enseignants contractuels non affectés?
La rédaction de Ledebativoirien.net, au regard de ce cette terrible situation, a approché le ministère de l’Éducation Nationale pour avoir l’éclairage de la ministre Mariatou Koné sur les questionnements que suscitent l’affaire des enseignants contractuels déclarés admis, formés mais non affectés jusqu’à présent.
Deuxièmement : Ils soutiennent avoir signé des contrats avec le Ministère à l’issue de leur formation pour être ensuite affectés, dont signature de l’IGEN Mamadou BARRO, par ailleurs DRH. Alors, pourquoi n’ont-ils jamais été affectés comme les autres ?
Troisièmement : qui sont les personnes ayant pris leurs places, d’abord, dans l’effectif des enseignants contractuels affectés, puis, dans celui des enseignants intégrés à la Fonction publique récemment? Comment, où et quand ces personnes ont-elles été recrutées et formées ?
Quatrièmement : Comment les 300 enseignants pourront-ils rembourser les prêts qu’ils ont reçu des banques durant la formation sur information et autorisation du ministère de l’Éducation Nationale, donc avec votre caution ?
Cinquièmement : Le ministère a-t-il effectivement donné autorisation aux banques d’approcher ces futures fonctionnaires, après qu’ils aient franchi cinq étapes du recrutement les déclarant admis, puis formés et jugés aptes à enseigner ?
coup de froid au ministère de l’éducation nationale
L’équipe de Ledebativoirien.net se rend, d’abord au Cabinet de la ministre Mariatou Koné, le même 18 juillet 2022, jour du sit-in des enseignants contractuels non affectés dispersés. Arrivés au bureau du Directeur de cabinet, son assistante nous fait entendre qu’il serait
Alors, nous nous rendons chez le DRH-le directeur des ressources humaines, qui connait donc les hommes, mais là aussi, sa secrétaire nous apprend qu’il est sorti aux environs de 15 heures. Nous retournons à la rédaction pour revenir, cette fois, le lendemain mardi 19 juillet avec un courrier adressé à madame la ministre Mariatou Koné, herself.
Et nous attendons une semaine espérant avoir une réponse ; mais rien. À nouveau, nous nous rendons au cabinet de la ministre, le 26 juillet 2022. Et ce, pour savoir à quel niveau se trouve notre requête. C’est ainsi, qu’au bureau du Chef de Cabinet de la ministre, l’assistante chargé des courriers dudit Chef, nous informe que la requête de ledebativoirien.net est bel et bien arrivée. Mieux, elle nous informe souriante qu’elle est bien enregistrée au numéro 2683 dans son fichier de courriers arrivés.
Cependant, son patron n’a pas encore eu le temps d’y jeter un coup d’œil. Nous prenons la mesure de ce que, le ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation démontre qu’il accorde peu d’intérêts à la cause des 300 enseignants contractuels non affectés. Alors, nous précisons à l’assistante du Chef de Cabinet de Mariatou Koné que nous restons à l’écoute d’un éventuel rendez-vous.
Qu’attendent-ils, aujourd’hui de l’Etat qui a suscité l’espoir
Pour les titulaires du BAC + 4 et plus en professeurs de lycée. Pour ce faire, des inspections régulières dans les différentes classes pour évaluer les compétences peuvent être menées. Ceci entrainera nécessairement l’autoformation et la recherche continue de performance de chaque enseignant.
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H. KARA & H. MAKRE
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H. Makré