CEI, KONAN BEDIE UN COMBAT D’HONNEUR?
Une dette morale envers le peuple. Un jeu politique et erreur fatale ! Réponse : la réparation du tort causé ! Il voit le piège se refermer autour de lui, le sage de Daoukro dans le combat de la démilitarisation de la Commission électorale indépendante ivoirienne. Elle est devenue irrémédiablement une arme parfaite. Bien sûr aux mains du tenant du pouvoir actuel.
La force politique du candidat du pouvoir qui y a déposé sa candidature, le lundi 24 août 2020 dispose de ses appuis au sein de la Commission électorale indépendante. Les injonctions à l’état actuelle de l’évolution du processus électoral de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples réclamant un rééquilibrage des forces, n’y pourront rien. Difficile de penser à l’organisation de nouvelles élections dans les différentes CEI locales car la Centrale est en plein, dans la préparation de la présidentielle.
Le combat
Tout observateur de la vie politique a souvenance du combat de l’opposition d’alors contre le pourvoir d’alors pour le contrôle de la CEI. Il fallait appliquer les Accords de Linas Marcoussis. C’est que la Commission électorale indépendante, à l’époque de régime de la refondation avec Laurent Gbagbo, a l’objet d’une vraie bataille de contrôle. Il a fallu que le RHDP au grand complet avec, Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Anaky Kobena, Mabri Toikeusse, Francis Wodié, Guillaume Soro, ce bloc appuyé par la société civile, tous se battent pour faire valoir sa voix auprès des Nations unies, bien renforcées par la présence de l’Onuci. Et le bloc parvint à triompher du pouvoir Gbagbo. C’est fut le processus électoral le plus cher du monde !
La belle Bataille pour la tête de la CEI
C’est qu’à la CEI, il y a deux types de commissaires. Les commissaires qui sont les représentants des partis politiques et les commissaires représentant des ministères et des institutions. Donc, les commissaires qui ont voix délibératives et les commissaires à voix consultatives. Et à cette époque-là, le RHDP, Bédié-Ouattara, s’est battu pour que ce soit seulement les partis politiques qui votent, lors des délibérations.
Du coup, avec le représentant de l’ONU, Antonio Monteiro, le ministre d’alors Oulaï Siéné qui était le représentant de Laurent Gbagbo, l’ancien chef d’Etat n’a pu prospérer face à Robert Beugré Mambé, candidat du Rhdp avec un secrétaire général, tous du PDCI. Donc le Rhdp a gagné le combat du contrôle de la Commission Électorale Indépendante sous Gbagbo.
2015, le RHDP quasiment seul face à une opposition effarée manœuvre en faisant en sorte que tous les membres de la CEI aient voix délibératives, donc votent. Du coup, l’opposition n’ayant aucune représentativité dans les ministères ou dans les institutions, est minoritaire au niveau de la Commission en charge de l’organisation des élections. Et les jeux se sont faits en 2015. Le RHDP a toute la majorité. Tous ses leaders applaudissent. Henri Konan Bédié peut lancer le mémorable ‘‘Appel de Daoukro’’, comme un triomphe dans le contrôle de toute la machine électorale. Il est dit qu’en l’état actuel, en Côte d’Ivoire, le contrôle de la CEI garantit la victoire finale.
2020-un combat personnel
Du coup, le Pdci se rend compte que les règles telles que fixées entre les alliés d’hier contre un adversaire fait la part très belle au parti au pouvoir et à son candidat. Simplement parce que tous les membres de la CEI ont voix délibératives selon la procédure de désignation des membres, bien connue de Bédié et Soro et appartiennent au RHDP dont ils ont abandonné les vestiaires. Ce qui n’était pas le cas en 2010 et en 2015.
Le PDCI refuse d’intégrer la CEI qu’elle a contribué à créer sans ses alliés de l’opposition. Pascal Affi N’guessan avec une branche du FPI (légal) y siège. A penser à cette histoire, le président Bédié tient absolument à corriger
A quelques mois de la présidentielle, il lui sera difficile de tenir le combat de la réforme de la CEI étant donné qu’Alassane Ouattara, comme un éléphant qui vient d’y déposer sa candidature et qui pense que cet organe qui organise les élections est très bonne, fonce vers le 31 octobre 2020. Il a pris un repos sabbatique pour Paris. Le combat de la CEI semble perdu d’avance pour Bédié. Surtout avec regret d’avoir préparé le lit du partenaire devenu adversaire.
HERVE MAKRE