La question des grossesses en milieu scolaire continue d’inquiéter les acteurs de l’éducation en Côte d’Ivoire. Face à cette réalité préoccupante, la présidente de la Fondation SIGUI EVA, Mme Sigui Eva, a animé un point de presse, le jeudi 25 septembre 2025, à l’Hôtel Palm Club de Cocody, afin d’attirer l’attention de l’opinion publique sur ce fléau qui « menace l’avenir de notre jeunesse féminine et, par conséquent, celui de notre nation tout entière ».
Selon les chiffres officiels du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, les cas de grossesses en cours de scolarité sont passés de 6 681 en 2022-2023 à 4 266 en 2024-2025. Si la tendance est en baisse, les régions de la Nawa (424 cas) et du Tonkpi (408 cas) demeurent les plus touchées.
Pour Sigui Eva, « ce fléau n’est pas une simple statistique. Ce sont des vies compromises, des rêves brisés, des parcours scolaires interrompus ».
La présidente de la Fondation a souligné les causes multiples de ce phénomène : pauvreté, absence d’éducation sexuelle adaptée, abus, traditions pesantes, mais aussi faible protection des jeunes filles dans certains environnements éducatifs. Elle a rappelé une donnée clé de l’UNESCO : « Une fille instruite a trois fois plus de chances de contribuer positivement au développement de sa communauté ».
Un programme « Zéro grossesse en cours de scolarité »
Pour répondre à cette urgence, la Fondation SIGUI EVA a annoncé la mise en œuvre, dès septembre 2025, d’un programme intitulé « Zéro grossesse en cours de scolarité ».
Celui-ci s’articule autour de quatre axes : campagnes de sensibilisation de proximité, création de clubs scolaires de prévention encadrés par des professionnels, accompagnement psycho-social et médical des victimes, ainsi qu’une collaboration renforcée avec les établissements scolaires, parents et leaders communautaires.
Un appel à la synergie nationale
La Fondation appelle à une action collective et durable impliquant l’État, les collectivités territoriales, les ONG, les entreprises via leur responsabilité sociétale et les partenaires techniques et financiers. « Chaque appui reçu fera l’objet d’un suivi rigoureux », a insisté Sigui Eva, qui invite à investir davantage dans l’éducation des filles.
En conclusion, elle a lancé un appel solennel : « Ensemble, faisons reculer ce fléau. Ensemble, bâtissons des générations de filles instruites, autonomes et leaders de demain ». Avec ce plaidoyer, la Fondation SIGUI EVA se positionne en acteur clé dans la lutte contre les grossesses en cours de scolarité et entend impulser une dynamique nationale autour de cette cause.
Ledebativoirien.net
H.KARA
