L’État du Sénégal a chassé officiellement Adama Bictogo et Compagnie de Diamniadio, après plus de 30 milliards de francs CFA décaissés pour une université fantôme. Bictogo a encore les souvenirs de son maître bien que loin d’Abidjan. Un maître, aujourd’hui maire de la commune de Marcoy à Abidjan, l’ex-ministre du gouvernement Alassane Ouattara, M. Cissé Bacongo qui bénéficie d’une mesure d’impunité hors norme. Il se la coule douce, après avoir dilapidé une faramineuse enveloppe de 110 milliards de francs CFA pour la rénovation de l’université de Cocody devenu Félix Houphouët-Boigny.
Les temps sont difficilement devenus rudes pour le Directeur Exécutif du RHDP et homme d’affaires, Adama Bictogo. Il se resoud qu’il n’est pas l’entrepreneur à succès au delà des frontières ivoiriennes. Après l’affaire de la résiliation du contrat de sa structure d’édition des passeports et visas, Snedai par Macky Sall, le « golden boys » du RHDP vient de s’illustrer avec un autre échec dans l’exécution de ses contrats avec le Sénégal. Il s’agit de la construction d’une université encore invisible dont 30 milliards ont été déjà décaissés par l’État sénégalais pour les entreprises de l’homme d’affaires du RHDP. Cependant, le niveau d’exécution des travaux par les sociétés d’Adama Bictogo laisse à désirer. Quel est le problème avec l’entrepreneur ivoirien sur cet énième marché avec le Sénégal ?
Pour répondre à cette question, notre confrère, le journal sénégalais, Libération, nous apprend que « Le 18 janvier 2019, en inaugurant, deux jours plus tôt, la Sphère ministérielle II à Diamniadio, qui porte l’empreinte du groupe Teylium, le Président Macky Sall avait laissé éclater sa colère en ordonnant que le contrat du groupement d’entrepreneurs chargé de la construction de l’université Amadou Moctar Mbow, soit purement et simplement résilié. Ce jour-là, du haut de la Sphère, Macky Sall, entouré de plusieurs ministres, avait observé, choqué, l’état du «chantier». Derrière ce groupement d’entreprises en cause se trouvaient Adama Bictogo (Marylis Btp)- qui n’est pas un inconnu sous nos cieux-Touba Matériaux et Monofasica, une société portugaise gérée par Antonio Manuel Martins Nunes et montée dans des conditions scandaleuses sur lesquelles nous reviendrons amplement »
Au mois de juin, j’ai rencontré les autorités sénégalaises, avec le ministre des finances et le ministre de l’enseignement supérieur pour leur dire que le projet est sous-évalué et qu’il nous est difficile de continuer la construction de l’Université qui initialement était prévue sur 128.000 m2 et on se retrouve à construire 250 000m2, soit une augmentation de 50% de surface à construire ». Bien que l’ex-ministre de l’intégration d’Alassane Ouattara clame son professionnalisme à travers ses explications ci-dessus, le média sénégalais est revenu à la charge pour affirmer qu’ « Après avoir constaté les retards, l’Etat a servi deux mises en demeure au groupement. Pris de panique, Bictogo et Cie signent une convention avec l’ancien ministre de l’Enseignement, Mary Teuw Niane, et s’engagent à livrer les 26 bâtiments de l’université avant fin 2018.
Avec Libération