Décryptage
Et entre la direction générale de cette rédaction, soupçonnée de compromission politique, et le journaliste, auteur de l’enquête, accusé de faiblesse professionnelle, c’est une passe d’armes. Cette investigation cite, en effet, de nombreux dirigeants du monde au nombre desquels le Premier ministre ivoirien, Jérôme-Patrick Achi, et le Grand médiateur de la République, Adama Toungara.
Le cabinet du chef du gouvernement a immédiatement réagi en invoquant « une atteinte grave à la vérité comme à l’honneur et l’éthique tant civique que professionnelle de Patrick Achi ». Les autres dirigeants ivoiriens cités observent, pour le moment, un silence de cimetière. Et alors que l’affaire de viol impliquant un ministre du gouvernement se trouve dans une impasse calculée, un autre scandale économico-financier explose au visage de l’État.
Mais dans un pays où le régime Ouattara privilégie, chaque fois, ou de court-circuiter la justice dans des arrangements ou de vouloir noyer le poisson dans l’eau, la vérité n’éclatera jamais dans cette autre affaire, qui va certainement accoucher d’une souris, parce qu’étouffée. Ainsi, Blaise Compaoré, président déchu visé par un mandat d’arrêt international pour sa participation présumée dans l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, échappe à la justice du Burkina Faso. Renversé par une insurrection populaire, le 31 octobre 2014, il a trouvé refuge en Côte d’Ivoire, pays qui refuse de l’extrader parce qu’il a obtenu la nationalité ivoirienne.
Et dans le dossier Pandora Papers suivez ce que l’enquêteur de L’Eléphant déchainé dit la marche de son patron
«Pendant mon enquête, ma hiérarchie était informée de toutes mes avancées et démarches. Tout a commencé quand j’ai envoyé le 7 septembre 2021 un message au Premier Ministre pour lui demander une interview. Le lendemain 8 septembre, mon Directeur Général m’a contacté pour me demander de faire très attention sur ce dossier pour ne pas être manipulé. Par la suite, il m’a demandé de lui envoyer les éléments de preuve sur le Premier Ministre. C’est ce que j’ai fait en lui envoyant quelques documents. Le jour après, il est reçu par le Premier Ministre, Patrick Achi. Et le 10 septembre, mon Directeur Général me contacte de nouveau. Il m’informe avoir été reçu par Monsieur Patrick Achi. Lors de notre entretien téléphonique, il m’explique qu’un « tel papier pourrait faire des amalgames parce qu’il y a une bataille pour la prudentielle de 2025 au RHDP. Les gens disent qu’il n’est pas un pur produit du RDR. Donc, un tel papier pourrait lui causer un très grand préjudice alors qu’il n’a rien commis comme faute» .
Si ce n’est une impasse, çà ressembla à une victime…
