«C’est ridicule. Des pratiques moyenâgeuses qui consistent à nous infantiliser. En plus, ça brûle le carburant pour rien, ça ralentit le marché avec des cortèges tout aussi inutiles que l’action. Faudrait qu’on soit sérieux dans ce pays», s’écrie un internaute au vu des photos de cinq membres du gouvernement de Patrick Achi qui se sont déportés mardi 22 février 2022 dans un marché pour, selon eux, constater d’ouïe et de visu la flambée des prix des denrées.
Comme des touristes en cravate en plein safari dans la misère des ivoiriens, les Ministres de la Communication, des Transport, de l’Agriculture, des Ressources Halieutiques et du Commerce et de l’Industrie sont allés comprendre l’inflation généralisée des produits de grande consommation sur le marché. Une manière de signifier que le gouvernement court après la hausse des prix afin de la rattraper pour l’attacher un tant soit peu à la cave des décisions inefficaces. Tout ceci sous le regard réprobateur des ivoiriens qui se sentent trahis par des promesses de campagne.
S’il s’agissait uniquement des produits manufacturés importés, les théories économiques qui justifient l’inflation mondiale pourraient être facilement assimilées par les ivoiriennes et les ivoiriens. Mais, ici, le bouillon Maggi appelé communément « Cube Maggi » est produit en zone industrielle de Yopougon. Elle est passée brusquement de 2 à 25f CFA à 3 à 100f CFA. Une Sous-direction chargée de la régulation de la cherté de la vie, logée au ministère du commerce est le service par excellence, qui, une fois, informé par l’industriel implanté en Côte d’Ivoire, des raisons qui expliquent une augmentation du prix de ses produits manufacturés, se charge de mener les investigations nécessaires pour valider ou récuser ce changement de prix à la hausse.
Ensuite, elle dresse son rapport au ministre de tutelle qui se charge d’en informer le gouvernement afin d’apporter la réponse adéquate. Par conséquent, le gouvernement, même étant issu d’un parti qui soutient le système d’économie libérale d’où la liberté des prix, peut estomper la souffrance des consommateurs en Côte d’Ivoire en prenant des décisions courageuses de concert avec ces industriels. Car, au moins, le gouvernement ivoirien a encore les cartes en main pour dissuader ces opérateurs économiques de verser plus de salives et de larmes dans les ménages.
Cette action est encore plus efficace que d’aller se prendre en photo dans un marché pour « essayer de comprendre » la flambée des prix. Des informations que détiennent déjà vos différents services avant la mise en exécution de la décision des industriels. Aussi, la flambée des prix des vivriers qui proviennent directement des champs des braves agriculteurs du pays peut être maîtrisée simplement en subventionnant les coopératives des différents marchés qui apportent au quotidien les condiments dans la cuisine des ménages en Côte d’Ivoire.
Si le ministre de la Communication, informé de la flambée des prix, a pu passer les mots du mal des ivoiriens à ceux de l’Agriculture, des Ressources Halieutiques et du Commerce et de l’industrie pour se faire facilement déplacer, ce mardi 22 février, par celui des Transports dans un marché, alors, cette facilité déconcertante de ces cinq membres du gouvernement Patrick Achi
qui s’adonnent à cette opération de communication désuète devrait mettre fin rapidement au calvaire des consommateurs de produits de grande consommation en Côte d’Ivoire. Rappelons que cette action de communication inefficace, le Premier Ministre, Patrick Achi lui-même l’a déjà expérimenté. Mais, par la suite, la situation n’a pas évolué positivement. Bien au contraire, elle est partie d’un statuquo pourri à une régression de mal en pire.
H.KARA
Ledebativoirien.net
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