Dans un exclusif entretien direct accordé au journal officiel du PDCI parcouru par Ledebativoirien.net, en cette seconde partie, l’ex-directrice de la Communication du président Henri Konan Bédié, Mme Zongo Djénébou, situe les responsabilités dans la crise que traverse son parti. Dans un franc parlé, elle dit tout sur les accusations qui ont été portées contre elle et ouvre des perspectives.. Acte 2.
LNR (…) Avec toutes ces divisions, quelle issue pour le PDCI-RDA, selon vous ?
ZD : C’est dommage ! Ces divisions n’arrangent pas le PDCI-RDA. Ça ne fait pas avancer mon parti. Pendant que le RHDP se met en ordre de bataille, c’est ce spectacle qu’un groupuscule de personnes au PDCI offre aux militants. Le président Bédié a eu des directeurs de Cabinet. Mais jamais ils ne se sont comportés ainsi. Pourtant les réseaux sociaux existaient. Non, on n’a jamais vu ça. Tout ce qu’on voit aujourd’hui n’arrange pas le parti.
Et moi je pense qu’il est temps que ça s’arrête. C’est mieux pour nous d’être unis, qu’on aille en ordre de bataille plutôt que de nous détruire les uns, les autres. Le ministre Guikahué, on peut l’aimer ou pas, comme le dit l’adage, même quand on n’aime pas le lièvre, il faut reconnaître qu’il court vite. Ce monsieur a beaucoup fait pour le PDCI-RDA. Et le président Bédié lui fait toujours confiance. Malgré toutes les manigances dont Guikahué est victime, il reste toujours respectueux et fidèle au président Bédié.
Mais que nos détracteurs sachent que l’on n’abuse pas de la sagesse d’un homme de 86 ans. Le président Bédié n’a jamais fait de mal à quelqu’un. Ehouman Bernard pense aujourd’hui qu’il est intouchable. Mais il sera rattrapé par le Tout Puissant Incha Allah. Je le cite nommément parce qu’il m’a fait citer dans un de ses papiers qu’il a fait écrire. Et depuis lors, je savais tout ce qu’il manigançait contre moi. Mais je ne parlais pas par respect pour le président Bédié.
Avec tous ces coups dont vous vous dites être victime, est-ce que votre engagement militant a lui aussi pris un coup ?
Ce qui m’a fait prendre du recul pour m’occuper de ma santé et de mes enfants. Mais Djénébou demeure toujours PDCI-RDA. Ils distillent encore des mensonges sur ma personne. C’est triste. Certains ont fait la prison. Moi, j’ai eu plus de chance qu’eux, je n’ai pas fait la prison grâce à Dieu, au président Bédié, au Général Ouassenan et grâce à la magnanimité du président de la République que je remercie. Mais de là où j’étais, c’était comme j’étais en prison. J’ai passé un mois sans voir la lumière du jour. J’ai fait une crise dépressive grave. Et je continue à me soigner.
Vos détracteurs vous reprochent de faire partie de ceux qui ont milité en 2020 pour que le président Bédié n’aille pas aux élections ?
Quand on dit c’est Guikahué, N’Dri Narcisse, N’Dri Jean Claude et Djénébou qui ont attribué le marché, c’est archi-faux. C’est au cours d’une présentation, et le président Bédié avait à ses côtés, Adiko Roland, secrétaire exécutif en charge des Elections, le ministre Thierry Tanoh, secrétaire exécutif en charge des Finances, le ministre Jean-Louis Billon, secrétaire exécutif en charge de la Communication, le ministre Guikahué, N’dri Narcisse, directeur de Cabinet et moi-même qui avais en charge la Communication, que le contrat a été signé.
Ils ont raconté des histoires sur Adiko Roland, le monsieur élection et on l’a enlevé de son poste. Est-ce que tout ceci est normal ? Depuis quand dans un pays, parce qu’il y a la Cour suprême, on supprime le ministère de le Justice ? Ceux-là trompent le chef. Mais on ne trompe pas le chef tout le temps.
Dans quelle oreille souhaitez-vous que votre ras-le-bol tombe ?
Le président Bédié connaît la vérité. Ce n’est pas dans l’oreille du président que je souhaite que mon ras-le-bol tombe, mais plutôt dans celle de ceux qui disent qu’ils aiment le président Bédié. C’est-à-dire, les membres des instances du parti, les dignitaires du parti, les militants du parti. Parce que ce qui se passe n’arrange personne. Sinon, le président Bédié sait la vérité, il sait que Djénébou n’est coupable de rien et n’a pas trahi.
Avec les conseils de cette agence, le PDCI-RDA avait inondé les réseaux sociaux. Le parti avait gagné la bataille des réseaux sociaux. Je suis surprise de ce qui se dit aujourd’hui. Ehouman Bernard ne nous a jamais laissé travailler en toute quiétude. Il a toujours mené des activités parallèles pour empêcher le bon fonctionnement des structures du parti.
Pourquoi vous le dites ?
Il n’était pas secrétaire exécutif à la Communication, ni secrétaire exécutif en charge des Commissions techniques encore moins secrétaire exécutif en charge des Elections… Qu’il se taise, sinon, si on parle, ce n’est pas bon. Il demande pourquoi le PDCI-RDA n’est pas allé aux élections. Je m’arrête là.
N’eut été la vigilance de certains organes de presse, ce faux document aurait été ventilé. Un programme de gouvernement, est-ce dans la presse que l’on doit le découvrir avant qu’il ne soit adopté par les instances du parti ? Nous avons réagi à temps pour ne pas que la presse diffuse ce faux élément.
Je peux citer plusieurs autres complots, mais je m’arrête là. Et il m’en veut pour ça. Le même Ehouman Bernard, vous avez pu noter lors de la validation de la candidature du président Bédié, nous avions fait un poste validé par le secrétaire exécutif chargé des Affaires juridiques, Me Suy Bi, dans lequel on se félicitait de la validation de la candidature du président par le Conseil constitutionnel.
Et je le mets au défi de me dire le contraire. Il m’avait donné ce document pour le faire publier sur les réseaux sociaux. Quand j’ai pris ce document, je suis allée voir le ministre Thierry Tanoh qui est un sachant ainsi que d’autres personnes averties pour recueillir son avis. Ils m’ont dit, ça ne se fait pas ça. Nous avons tenté par la suite de faire retirer ce document, mais c’était déjà tard. Dieu merci, ça n’a pas eu d’incidence et la candidature du président Bédié a été retenue. Nous n’avons pas parlé de cette affaire sur la place publique parce que le linge sale se lave en famille.
Le président Bédié est notre fétiche. La personne qui lui voudra du mal va payer. Je cite Ehouman Bernard parce que je sais que c’est lui qui est derrière toutes les calomnies. Et pourquoi est-il pressé? Il y aura le Bureau politique. Au Bureau politique, on dira ce qui n’a pas marché, la part de responsabilité de chacun de nous, et corriger nos insuffisances pour aller en rang serré pour la reconquête du pouvoir d’Etat.
Il a trompé des personnes qui ont placé leur confiance en lui. Si c’était à refaire, je ne crois pas que beaucoup d’entre elles soient prêtes à lui renouveler leur confiance. Tous ceux qui parlent aujourd’hui, ils étaient où quand il y a eu le blocus de la résidence du président Bédié ? Ils avaient tous fui. Et ce sont eux qui nous taxent de traitres aujourd’hui ?
Est-ce que vous avez des regrets ?
Des regrets oui. Regrets d’avoir fait confiance aux mauvaises personnes. C’est d’avoir laissé des personnes encore aux côtés du président qui font du tort au président et au PDCI-RDA. Regret parce que je n’aimais pas faire de rapports au président de ce que je subissais ou bien de ce que certaines personnes faisaient. Rarement, je partais me plaindre au président. Peut-être si j’avais fait ça, beaucoup de choses ne seraient pas arrivées.
Après toutes ces péripéties, tous ces problèmes, toute cette galère, est-ce que c’est une nouvelle Djénébou qui s’exprime ? C’est une nouvelle Djénébou que les gens vont peut-être découvrir s’il advenait que le président vous remette en selle ?
Une nouvelle Djénébou, ça c’est sûr. Parce que quand le serpent t’a mordu, lorsque tu vois le ver de terre tu t’en méfies. Une nouvelle Djénébou, oui, parce que dans cette situation-là, il y a des gens qui m’ont protégée. Le général Ouassenan, je le répète, sur instruction du président, m’a protégée en me mettant en lieu sûr dans un endroit. Comme on sait que les femmes ont du pouvoir sur leur mari, ils sont même allés à un moment donné, à plusieurs reprises voir la femme du général Ouassenan dans le but de dire à son mari de m’abandonner pour que les gens puissent m’arrêter.
Je remercie le président Bédié, car malgré tous les mensonges du genre : ‘‘Monsieur le président, Djénébou est partie à Paris. C’est Bictogo même qui l’a mise dans l’avion. Monsieur le président, Djénébou est au domicile de Kandia Camara. Monsieur le président, elle se trouve à Paris. Le président de la République lui a acheté une maison à Paris, on connait même le quartier où elle est’’. Tout ça, ça été dit. Mais le président savait là où j’étais.
Voyez-vous, quand on prend une famille polygame, le père peut avoir quatre femmes et des enfants de mères différentes qui peuvent ne pas s’entendre. Mais quand l’un a un problème dehors, il devient l’enfant d’une seule femme et du même père.
Au PDCI, ça, ça n’existe pas. Je ne pense pas que dans les autres partis politiques, il en soit ainsi. Dans tout autre parti au contraire, quand quelqu’un a un problème, tous le soutiennent. Je reconnais que c’est un petit groupe de personnes qui a souhaité ma mort. Mais grâce à la diplomatie du général Ouassenan, j’ai eu la vie sauve.
J’interpelle le Comité des sages à prendre ses responsabilités car ce qui se passe sur les réseaux sociaux n’honore pas le PDCI-RDA. Aucune œuvre sur cette terre des hommes n’est parfaite. Je profite donc de l’occasion que vous m’offrez pour demander pardon à toutes les personnes que j’ai offensées dans ma passion de servir le président Bédié et le PDCI-RDA. Je remercie le président Bédié de m’avoir permise de parler ».
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Interview réalisée par Le Nouveau Réveil / Samedi 24 & Dimanche 25 Septembre 2022 – N°6168