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Insertion des jeunes en territoire à Yamoussoukro: un atelier bilan à mi-parcours de la mise en œuvre de la maîtrise d’ouvrage tenu

Yamoussoukro-Projet d'insertion des jeunes en territoire : un atelier bilan à mi-parcours de la mise en œuvre de la maîtrise d'ouvrage tenu; ledebativoirien.net

Un atelier bilan à mi-parcours de la mise en œuvre d’ouvrage délégué (MOD) des projets d’insertion des jeunes en territoire, s’est déroulé du lundi 15 au mercredi 17 décembre 2025 à Yamoussoukro. Ainsi, Augustin Félix Kouassi, Vice-Gouverneur, représentant, Eugène Aka Aouélé, président de l’Assemblée des Régions et des Districts de Côte d’Ivoire. A relevé l’intérêt de cet atelier autour des enjeux et perspectives pour la préconisation de nouvelles bases plus solides.

Dans le pilotage des politiques d’emploi et des stratégies d’autonomisation des jeunes, des femmes et des personnes vulnérables, l’ARDCI, dès sa création, s’est engagée à promouvoir la territorialisation des politiques et programmes de développement au profit des populations à la base, accompagne avec constance ce dispositif depuis sa mise en place en 2016.

Le représentant du président de l’ARDCI a fait connaitre l’objectif de cet atelier notamment d’identifier les contraintes majeures, qu’elles soient techniques, organisationnelles ou financières, afin de proposer des solutions adaptées. Par ailleurs, de partager les bonnes pratiques qui émergent progressivement de l’expérience des collectivités bénéficiaires. De plus, de consolider la feuille de route issue de la deuxième session du CSE MOD, tenue le 21 novembre dernier, dont les orientations guideront la suite de la mise en œuvre en 2026.

Enfin, d’engager des réflexions nécessaires en vue de la pérennisation du dispositif. Ainsi, aux côtés du ministère en charge de la promotion de la jeunesse, du BCP Emploi et avec l’appui des partenaires techniques et financiers, elle œuvre à faire des régions et districts autonomes membres de véritables acteurs du développement local, capables de construire, de conduire, de suivre et d’évaluer des initiatives d’insertion dans leurs territoires respectifs.

Par ailleurs, les activités de suivi réalisées cette année par la cellule d’appui, projet et d’expertise de l’ARDCI, la CAP ARDCI, ont permis de mesurer non seulement l’engagement remarquable de nos collectivités, mais aussi la montée en compétence des équipes au projet au plan local et la volonté commune de réussir le déploiement de ce dispositif. Augustin Félix Kouassi, a fait savoir les enjeux de cet atelier. 

« Il est important pour eux de marquer un pas, de faire le point de ce qui a été fait, tirer les enseignements de ces expériences-là et formuler les recommandations, les orientations qui permettent non seulement d’améliorer les conditions opérationnelles de mise en œuvre de ces métiers d’ouvrage délégué, mais surtout de travailler à éprouver des mécanismes de capitalisation et de pérennisation qui permettent à la suite du projet de pouvoir prendre en charge et avec efficacité d’autres initiatives et apporter des réponses adaptées aux problématiques de développement sur leurs territoires ».

Il a surtout rappelé qu’une solution alternative a été trouvée face aux contraintes budgétaires qui existaient depuis 2016, pour une prise en charge efficace des questions d’emploi, des questions d’autonomie des jeunes et des femmes sur les territoires. Car ayant négocié avec le gouvernement, la délégation de la méthode d’ouvrage des projets d’intérêt territorial et plus spécifiquement les projets d’insertion et d’autonomisation des jeunes, des femmes et des personnes vulnérables sur les territoires.

«Depuis 2016, des pas ont été franchis. D’abord avec un dispositif pilote, avec 10 collectivités, dont les résultats satisfaisants nous ont permis d’atteler à notre dispositif un deuxième partenaire avec le C2DD volet entrepreneuriat et plus spécifiquement le volet emploi jeune, qui nous a fait passer de 10 collectivités à 15 collectivités. Le capital confiance développé avec ses premières expériences ont permis de mobiliser davantage nos partenaires et le gouvernement pour pouvoir donc convenir de passer à l’échelle du territoire national avec la troisième phase du PEJEDEC et du CDD emploi », a-t-il annoncé.

Il s’agit pour eux de réunir les conditions adéquates pour la réussite effective des objectifs qu’ils se sont donnés. « Il est donc important pour nous, au moment où les regards d’autres partenaires se tournent vers nous pour voir la pertinence à pouvoir donc confier aux collectivités territoriales un certain nombre de responsabilités pour garantir les meilleures conditions de réussite de ces initiatives et surtout de réunir les conditions de pérennisation », a-t-il indiqué.

C’est pourquoi il a salué les participants pour leur forte mobilisation, les invitant à s’approprier le dispositif mis en place, à l’éprouver et à faire en sorte que cela serve de socle à l’ensemble des initiatives initiées ou confiées aux différentes collectivités, à savoir les régions et districts autonomes de Côte d’Ivoire.

Il a réaffirmé l’engagement de l’ARDCI à poursuivre l’animation du cadre de coordination territoriale, l’accompagnement technique des équipes-projets, la supervision et l’appui-conseil sur le terrain, la capitalisation des acquis et la promotion des synergies entre collectivités. « L’ARDCI restera pleinement mobilisée pour que les enseignements tirés de cet atelier alimentent une feuille de route opérationnelle réaliste et partagée au service d’un dispositif MOD plus performant et durable », a-t-il rassuré.

Herman Toualy, coordonnateur du Bureau de coordination des programmes d’emploi sous la tutelle du ministère de la Promotion de la jeunesse de l’Insertion Professionnelle et des Services Civiques a indiqué que leur responsabilité c’est la gestion du projet Emploi, Jeunes, Développement des compétences PGDEC et du CDD Emploi des Jeunes.

Il a ensuite révélé que, dans le cadre de ce projet, ils ont initié, avec le ministère et la Banque mondiale, une approche décentralisée de l’insertion des Jeunes, notamment à travers des conventions de maîtrise aux aves déléguées avec les collectivités territoriales. Non sans relater leur parcours depuis la première expérience en 2015 avec 10 régions.

« Ensuite, lorsque le PGDEC s’est terminé en 2020, on a refait une deuxième phase pilote avec les 10 anciennes régions plus 5 nouvelles régions. Donc, à partir de 2020-2021, on a refait la maîtrise aux aves déléguées avec 15 régions. Et lorsqu’on préparait la phase 3 du PGDEC et du CDD3, le gouvernement souhaitait que cette approche, qui donnait des résultats assez probants, puisse être élargie à l’ensemble des régions.

Donc, depuis 2022, ce sont les 33 collectivités, notamment les 31 régions et les 2 districts, qui sont concernés par la maîtrise aux aves déléguées » a-t-il rappelé. Il s’agit selon lui, de démontrer que la décentralisation est possible. Il a surtout fait l’état des lieux pour la matérialisation et la concrétisation du projet.

« Et si on veut vraiment avoir de l’impact dans le développement, en allant vers les collectivités, l’impact peut être plus important. Si vous prenez le PND2020-2025, un accent est mis sur l’autonomisation des collectivités. Et dans le cadre de ce projet, de cette maîtrise aux aves déléguées, les 2 piliers de la décentralisation ont été amorcés, notamment le transfert des ressources.

C’est 46 milliards qui sont transférés aux régions. Et ces 46 milliards viennent du ministère de la Jeunesse, notamment du composant emploi, si on prend le budget programme. Donc déjà, il y a un transfert de ressources d’un ministère sectoriel vers les collectivités » a-t-il soutenu. Concernant les compétences, poursuit-il, le projet repose sur les acteurs même des régions, notamment du personnel des régions, avec des spécialistes, etc.

« Donc on a démontré un peu dans la mise en œuvre de cette phase de maîtrise aux Aves déléguées à l’échelle qu’on peut faire la décentralisation. Pourquoi l’impact est important ? Parce qu’il n’y a pas mieux placé que les collectivités en termes d’insertion. Je prends un exemple.

Si vous voulez insérer des jeunes dans une région qui est, par exemple, face à l’orpaillage clandestin, vous n’aurez pas la même stratégie qu’une région qui est avec des possibilités, par exemple, d’océan, de mer où on peut faire de la pêche. Les régions où aujourd’hui on a des problèmes de cacao culture n’auront pas la même stratégie. Donc pour mieux insérer les jeunes, il faut qu’on aille sur des collectivités avec une stratégie adaptée » ;  a-t-il signifié.

En ce qui concerne des solutions de proximité

Aujourd’hui, un test d’entrepreneuriat est en train d’être fait. D’après lui, en termes de coordination, en termes de stratégie même, en termes de gestion financière, c’est des ressources qui ont été partagées à des régions.  Il y a des régions qui ont eu plus de 1 milliard à Québec, il y en a qui ont eu 2 milliards.  » Comment ils ont pu gérer ça ? Je vous rappelle, lorsqu’on lançait la méthode à déléguer, le défi, c’est que les gens disaient, est-ce que les régions allaient avoir la compétence technique pour pouvoir gérer ces ressources, etc. Et puis, un autre élément important, c’était en matière de programmes.

Quels sont les programmes qui ont marché, en termes de suivi et d’évaluation ? Donc nous sommes là aujourd’hui vraiment pour capitaliser et pour pouvoir donc passer à échelle prochainement, mobiliser des ressources. Parce que je prends des exemples clés. Il y a des régions, c’est 200 000 jeunes. Si on rapporte la proportion de jeunes par rapport à la population de ces régions, on a fait à 200 000 jeunes. Mais le projet n’adresse qu’une question de 2 000-3 000 jeunes.

Donc on est à peine à 10 % des jeunes concernés. Mais si on veut mobiliser plus de ressources, passer à échelle, il faut qu’on démonte ce qui a marché, qu’on corrige ce qui n’a pas marché », a-t-il décrit

Jules Lella Konan, directeur exécutif de l’ARDCI par ailleurs coordonnateur de la cellule d’affaires, projets et d’expertises a tenu à préciser qu’il y a un double enjeu autour de cet atelier; Le premier, c’est qu’à un moment donné, nous, en tant que territoire, il a été estimé que si la confiance est placée en eux, mettant des moyens conséquents à leur disposition, ils seraient en mesure de délivrer des résultats et de transformer le territoire.

«Mais pour ce faire, il fallait partir d’une expérience à petite échelle. C’est ce que nous avons pu obtenir avec l’appui de nos partenaires, avec le ministère de tutelle, à travers l’association technique du bureau de coordination des programmes d’emploi. Ensuite, nos partenaires techniques et financiers, la Banque mondiale, puis après l’AFD.

Donc il s’agit aujourd’hui, lors de cette rencontre-là, de voir par rapport aux engagements pris, où est-ce que nous en sommes aujourd’hui. Parce que notre objectif, c’est d’arriver à démontrer au gouvernement que plus vous allez responsabiliser le territoire, plus nous allons donner du contenu à la vision du président de la République, quittant à faire de la régionalisation un levier important de développement équilibré et harmonieux de nos territoires. Donc ça, c’est important »,  a-t-il martelé.

Et d’ajouter : « L’autre aspect, c’est nous, l’autre enjeu, c’est au niveau de nos territoires. On a des populations dont nous faisons confiance. Mais comment arriver à montrer à ces populations-là qu’un tel cadre qui est mis en place et qui les associe, qu’elles doivent être aussi leurs contributions, quels sont les leviers que nous devons actionner au niveau du territoire, en termes de gouvernance, en termes d’outils, en termes de, je pourrais dire, en termes d’interaction entre les différents acteurs.

Parce que, comme on le dit, souvent on dit, on ne peut pas faire le bonheur de quelqu’un à sa place. Et ça, pour nous, c’est important, de travailler sur ces éléments-là, ici, pour affiner sur nos territoires nos stratégies, éprouver nos outils, parce qu’on utilise, nous, en tant que collectif, on a une mission. Le projet vient nous accompagner, parce que c’est ça aussi qu’il nous faut » a-t-il insisté.

Il est nécessaire pour lui de réussir ce projet au dispositif innovant, en Afrique de l’Ouest, et peut-être même au-delà.  » On n’a pas le droit d’échouer. «  Donc, on est venu dire, comme on n’a pas le droit d’échouer, qu’est-ce que nous devons faire pour réussir ? Voilà l’objectif de cet atelier. On dit que celui qui ne fait rien, c’est celui qui ne se trompe pas. On n’a pas la prétention de dire qu’on maîtrise tout. Justement, c’est pour cela qu’on vient à cet exercice-là, pour ajuster les choses et pouvoir continuer à renforcer ce dispositif-là » a-t-il engagé.

Ledebativoirien.net

Horty Ziga

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